Je n'ai pas trop mal dormi mais cet hôtel me fout le cafard. Il est austère, un peu à l'image de la ville. Comme je me réveille assez tôt, je décide d'aller grimper sur l'un des miradors qui dominent le ville. C'est une bonne façon de se repérer. Nous sommes à 3 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Je ne ressens, pour le moment, rien de particulier. Mon adaptation à l'altitude se passe plutôt bien. Par contre, lorsque je fais un effort, mon coeur bat plus vite et je m'essouffle rapidement. Le mirador du Condor se trouve 200 mètres plus haut. Ça veut dire que là-haut, on est à plus de 4 000 mètres. Ça grimpe sérieusement par des séries d'escaliers. Il faut y aller sûrement mais doucement. Plusieurs arrêts sont nécessaires si on ne veut pas avoir un problème cardiaque. Comme il est relativement tôt, je suis le seul sur le chemin. Mais là-haut, quelle récompense ! La vue sur la ville et le lac est superbe. Je reste une bonne heure à contempler le panorama. Au loin, le lac Titicaca et ses îles flottantes. Puno se réveille doucement. Le soleil commence à percer les nuages. Puis je redescends doucement en croisant quelques touristes qui montent à leur tour en soufflant comme des vaches. De retour à la Plaza de Armas, je vais visiter la cathédrale, un des rares monuments intéressant de Puno. Sa façade en pierres rouges volcaniques est plutôt jolie. L'intérieur est froid et très sobre. Je passe au centre d'informations touristiques qui se trouve juste à coté pour savoir ce qu'il y a à voir dans le coin. En gros, l'attraction principale est d'aller faire un tour de bateau pour aller visiter les îles sur le lac. C'est très touristique mais ça vaut parait-il le coup d'oeil. On peut y aller par ses propres moyens, mais le plus simple, c'est de passer par une agence. Dans la rue piétonnière, je tombe sur l'hôtel Monterrey qui fait aussi office d'agence de voyage. Le type est très sympa. Il me propose donc une excursion dans les îles mais aussi la visite de Sillustani, un cimetière pré-incas situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Puno. Il parait que c'est intéressant et que les paysages sont beaux. J'irai donc cet après-midi. Il en profite pour me montrer quelques unes de ses chambres. Très coquettes et à peine plus chères que celle que j'occupe actuellement. En cette période touristique creuse, on peut négocier fortement le prix des chambres. C'est vendu, je déménage. Comme il n'est pas encore 11 heures, je peux partir de mon hôtel sans problème. Je vais donc chercher mon sac en laissant au passage quelques affaires sales à la blanchisserie du coin. Une fois installé dans mes nouveaux appartements, je retourne me promener en ville et notamment sur d'autres promontoires, avec des panoramas différents. Puis, vers midi, je vais déjeuner dans un petit boui-boui chinois. Il ne faut pas trop laisser traîner ses doigts sur la nappe au risque de les coller définitivement mais les nouilles sautées au poulet sont bonnes. Le minibus vient me chercher à 14 heures. Nous faisons une petite halte pour admirer un point de vue sur la ville. Puis nous nous dirigeons vers le nord. A une vingtaine de kilomètres de Puno, il faut bifurquer à gauche et prendre une piste sur un dizaine de kilomètres environ pour arriver au lieu de Sillustani. Sur la route, on peut apercevoir des petits fermes construites en pierres volcaniques et des toits en chaume. Notre guide nous promet qu'on s'arrêtera au retour pour en visiter une. Le site de Sillustani est très ancien. Bien postérieur au règne des incas. C'est là qu'on enterrait les familles riches. Il y a une petite place où les prêtres sacrifiaient des foetus de lama. Le site se prête bien à ce genre de cérémonies. Il y a une grande colline entourée de lac. L'endroit est paisible et beau. Au début, ils enterraient leurs morts en terre recouvert de petits monticules en petites pierres. Puis les tombes sont devenues de plus en plus hautes jusqu'à devenir de vraies tours, pouvant aller jusqu'à douze mètres de hauteur. Pour les construire, ils réalisaient des rampes en pierre, un peu comme les égyptiens. Les tombes des incas étaient immenses constituées de gros blocs de pierre, ajustés entre eux, sans ciment. Peu sont encore debout car elles ont sans doute été pillées et leurs pierres ont servi aux constructions des maisons des villages voisins. Mais on se rend quand même bien compte de l'importance du cimetière. La lumière du coucher de soleil sur les tombes est magnifique. Je comprends mieux maintenant pourquoi ils organisent les visites uniquement l'après-midi. Sur la route du retour, nous nous arrêtons, comme promis, visiter une jolie petite ferme. Bien entendu, nous sommes attendus. Bien que la visite soit préparée, c'est tout de même intéressant de voir comment les gens vivent dedans. Nous avons même droit à la visite de la chambre à coucher. C'est très sommaire. Nous n'échappons pas aux inconditionnels ventes de chandails, bonnets incas en laine de lama et autres artisanats locaux. On peut même goûter au fromage local et différentes sortes de pomme de terre. Une femme fait semblant de cultiver dans son jardin pour que nous puissions prendre des photos. Dans cette région, ce qui me frappe le plus, c'est la mendicité presque systématique des gens. Si on prend des photos de gens, d'enfants, de maisons ou de lamas, ils tendent la main et réclament de l'argent. Presque que comme si c'était un dû. C'est à peine si on ne se fait pas engueuler si on ne donne rien. A la longue, c'est fatiguant. C'est souvent le problème lorsqu'il y a trop de touristes. Ce qui est le cas dans cette région.
Quel rappia !! il rale même pour quelques soles ... au lieu de t'acheter des chaussures toutes les semaines tu ferais mieux de donner quelques piecettes aux enfants !!
RépondreSupprimerComment veux-tu que je tienne trois mois si je commence à dilapider ma fortune ?
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