Ce matin, c'est la "Garùa". C'est comme du brouillard breton mais en plus chaud. Il est 9 heures et les lampadaires sont encore allumés. C'est pour dire. Moi qui voulais aller faire un tour sur le cerro San Cristobal, la colline qui surplombe de 400 mètres Lima, ça m'a l'air bien compromis. Auparavant, il faut que je trouve un endroit où il y a du wifi pour envoyer mes photos sur le web. Je vais donc dans un café du quartier chicos près de la Plaza Mayor. Là, je suis sur d'en trouver un. Certes, le café coûte le même prix qu'à Paris mais au moins j'ai de la connexion et du débit. J'en profite pour lire et envoyer mes mails. Comme la Garùa a l'air de se lever et que le soleil fait son apparition, je décide finalement de monter au cerro San Cristobal. Pour bien connaître une ville, il faut la voir de haut. Je vais donc à l'endroit où se trouve le départ des minibus pour le cerro. J'en trouve un à moitié plein. L'aller-retour ne coûte que 5 soles (1 sole vaut environ 0,30 euro). Mais il faut remplir le véhicule avant de pouvoir partir là-haut. Donc, nous faisons le tour du quartier pour trouver des passagers. L'aide-chauffeur crie par sa fenêtre pour alpaguer les éventuels intéressés. "Cerro San Cristobal para cinquo soles solo !" . Ce sont essentiellement des touristes péruviens qui empruntent ce type de transport. Je dois être le seul étranger. Après avoir tourné une bonne demi-heure autour de la Plaza Mayor et rempli le minibus, nous partons enfin. Le chauffeur nous demande de fermer les fenêtres car on doit traverser le quartier mal famé de Rimac. Il parait que ça craint. Ambiance. La route monte fort. Des ouvriers sont en train de la refaire à neuf. De là-haut, le panorama est splendide malgrè une légère bruine. On voit à peine l'horizon. On se rend vraiment compte de l'immense étendue de Lima. Les montagnes aux alentours sont dénudées et arides. On ne voit pas beaucoup de végétation. C'est désertique quoi. Des jeunes discutent avec moi pour savoir d'où je viens et me vanter les merveilles de leur pays. Nous restons à contempler le paysage une bonne heure. Il est un peu plus de onze heure et je m'aperçois que je marche sur mon ombre. Puis nous redescendons par une autre petite route sinueuse, à travers les barrios. On est dans un autre monde, bien différent du luxueux centre ville. Ici, c'est plutôt la misère. Aucune construction n'est achevée. Les gamins jouent en guenilles dans les rues. Mais ça ne manque pas d'un certain charme. Comme il est midi passé lorsqu'on nous dépose en ville, je décide d'aller déjeuner dans le petit restaurant où le patron m'avait vanté ses plats typiquement péruviens. Je mange pour 6 soles seulement. C'est bon, mais ça ne casse pas non plus des briques. Pour le prix, on ne va pas se plaindre. Il est 14 heures, la chaleur cogne. Les rues se vident. C'est l'heure de la siesta. Lorsque la chaleur est plus supportable, je vais visiter le couvent de San Fransisco de Asis. C'est juste à coté de mon hôtel. L'entrée est payante mais ça vaut vraiment le coup d'oeil. On fait un bon de plusieurs siècles en arrière. Au temps des conquistadors. L'endroit est serein. Il y a un très joli cloître avec un très beau jardin au milieu, entouré d'arcades. Il y fait bon. Ils savaient vivre ces moines. Dommage que les photos soient interdites. C'est d'ailleurs ce qu'il y a de plus marrant dans la visite. De voir tout ces touristes qui, discrètement, prennent des photos à la sauvette. Comme je suis à l'arrière, je vois leur petit manège pour ne pas se faire pincer. Ils appuient discrètement sur le déclencheur de leur appareil sans regarder l'écran. Ni vu, ni connu. Je me marre intérieurement. Il y en a même un qui me demande de le prendre en photo pendant que le guide a le dos tourné. Gonflé le mec. Bien sur, j'accepte. La vieille bibliothèque est fabuleuse. Ils ont conservé tous les manuscrits depuis le 16ème siècle. Notre guide parle bien et lentement espagnol. Je comprends presque tout. C'est d'ailleurs très instructif. J'apprends ainsi que tous les pilliers du couvent sont des zones de protection anti-sismique. On voit d'ailleurs un peu partout en ville des panneaux où il y a inscrit un grand S. Cela signifie que l'endroit est "relativement" sécurisé en cas de tremblement de terre. Mais bon, il parait que c'est du pipeau. Les plafonds des couloirs sont couverts de caissons en bois sculptés. Magnifique. Puis, nous descendons dans les catacombes où il fait frais mais humide. On peut voir des tombes ouvertes avec les ossements et les crânes de 70 000 personnes qui ont été inhumés là au 15 et 16ème siècle. C'est sans doute la raison pour laquelle les toutous sont interdits de visite...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire