vendredi 9 mars 2012

Le bus pour Arequipa

Mon bus pour Arequipa ne part qu'à 13h45. J'ai toute la matinée pour glander. Je vais quand même faire une promenade dans les environs, mais il n'y a pas grand chose à voir et puis ça cogne. Fernando devait m'accompagner à la gare routière mais il doit avoir un empêchement, donc j'y vais à pied. C'est pas que c'est loin, mais avec mon jean et mes chaussures de marche, je crève de chaud. J'ai réussi à obtenir une place tout devant, au premier étage, juste au-dessus du chauffeur. C'est la place idéale pour avoir une vue panoramique. Comme au cinéma à 180°. C'est un bus luxueux, rien à voir avec les poubelles prises jusqu'à présent. Mais comme il est beaucoup plus cher, il est surtout rempli de touristes, et notamment par des groupes de français. Comme je suis content de ne pas voyager en groupe. Je crois vraiment que ce type de voyage n'est pas fait pour moi. Coté sécurité, c'est impressionnant. On a droit à une fouille au corps en règle avant de monter dans le bus, puis chacun de nous est pris en vidéo, au cas où. Bonjour l'ambiance. Il parait qu'ils font ça depuis l'époque du terrorisme avec le sentier lumineux. Depuis, ils continuent. Mais ça ne rassure pas trop leur truc. Nous prenons la panaméricaine vers le sud. C'est le désert. La route est principalement utilisée par des camions ou des bus. Très peu de voitures. Comme c'est l'axe principale de l'amérique du sud, il y a un gros trafic de poids lourds. C'est une simple voie et pas si large que ça. Je ne voudrais pas faire du vélo là-dessus. Ça doit être mortel. La plus part du temps, nous longeons la mer, mais parfois il faut traverser les montagnes qui qui se jettent dans l'océan. La route devient alors sinueuse et vertigineuse. Il faut serrer les fesses, surtout dans les courbes lorsque nous croisons les énormes camions. De ma place haut perchée, j'ai l'impression plusieurs fois que nous allons finir dans le ravin. Pourvu que le chauffeur ait pris assez de café... Le voyage va durer 10 heures. C'est long 10 heures. En plus, il n'y a pas d'arrêt prévu. On nous sert un repas, pas trop mauvais. Et puis, ils nous passent un paquet de dvd débiles, histoire de faire passer le temps. Les paysages sont quand même beaucoup plus intéressants. Dunes, vents de sables, petits ports de pêches, rios qui viennent se jeter dans la mer. Finalement, je ne suis pas déçu d'avoir mis mon jean. La clim est à fond et il fait un froid de canard. Je me recouvre de la couverture qui est mis à notre disposition. Lorsqu'on voit les gens dehors en chemise qui crèvent de chaud, on se dit qu'ils ont bien de la chance. A mi-chemin, la nuit tombe. Magnifique couché de soleil sur la mer. Il ne reste plus qu'à essayer de dormir. L'hôtesse du bus me réveille juste avant d'arriver à Arequipa. Il est minuit. Dehors, il fait plutôt frais. Il faut dire que nous sommes montés à 2 300 mètres d'altitude. Je sors une polaire de mon sac. Maintenant, il va falloir trouver un hôtel à cette heure, ça ne va pas être simple. En sortant de la gare routière, je tombe sur un taxi. Dans tous les guides, ils nous mettent en garde contre les faux taxis qui vous emmènent dans la pampa et vous désossent avec des complices en un rien de temps. J'ai beau ne pas être particulièrement trouillard, on y pense quand même. En plus, mon gus n'a pas vraiment la gueule d'un premier de la classe. Bref, je serre les doigts et le fesses et lui demande de m'emmener au centre ville où je trouverai bien quelque chose d'ouvert. Apparemment, il a décidé de prendre les petites rues. "Seguro que esta por alli ?" "Si, si, no hay problema !" No problema, c'est vite dit. Je resserre les fesses. Lorsque j'aperçois enfin la place centrale, la Plaza de Armas, je les desserre et me dis que finalement, il est plutôt sympathique ce type. Par chance, nous trouvons un hôtel minable pas trop loin de la place. Les murs sont lugubres, on sent les ressorts du lit, il n'y a pas d'eau chaude et il y a comme une odeur de vomi. Allez, Vincent, t'en as vu d'autres. C'est pour la moitié d'une nuit seulement.

2 commentaires:

  1. c'est marrant de lire tes blogs en retournant sur le passé tout en connaissant ton avenir. Je m'explique : tu aurais dû garder les fesses serrées au vu de ce qui t'arrive par la suite....

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  2. Très bon ça, monsieur anonyme !!
    Et comme je ne veux pas que Vincent puisse la ramener, moi aussi je vais rester anonyme ...

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