samedi 31 mars 2012

La cité de Wari

Je vais prendre mon petit déjeuner sur une terrasse de la Plaza de Armas. J'adore cet endroit. Les enfants des écoles défilent en brandissant des banderoles de toutes les couleurs au son d'une petite fanfare amateur. La fête continue. Je vais aller faire un tour à la cité de Wari, située à 25 kilomètres au nord-est d'Ayacucho. C'était la capitale du dernier empire pré-inca qui a dominé le Pérou des années 700 à 1 200. La civilisation s'est éteinte d'elle-même. On ne sait pas trop pourquoi ? Les incas n'ont pas eu trop de mal à reprendre le flambeau. Malheureusement, sur le site, on ne voit pas grand chose. D'une part à cause de la guérilla avec le Sentier Lumineux qui a stoppé toutes les fouilles durant vingt ans et puis parce que la plus part des constructions, beaucoup plus fragiles que celles des incas, sont ensevelies sous la terre et les figuiers de barbarie. A priori, le site est beaucoup plus grand que celui de Machu Pichu. On pense qu'il y avait 70 000 personnes qui vivaient sur 2 000 hectares. Le jour où ils mettront les moyens, ce sera un site touristique intéressant. Pour le moment, on se contente de l'imaginer. Il y a deux péquins qui bossent mollement au fond d'un trou. A ce rythme, ils ne sont pas rendus. En tout cas, les paysages aux alentours sont plutôt jolis. Un peu plus loin, il y a le charmant petit village de Quinua. Un village de céramistes qui ont conservé les traditions ancestrales. J'aime bien les petites églises en terre qu'ils mettent au-dessus de leur porte. Les rues sont désertes. Ça doit être l'heure de l'apéro. Un peu plus haut, il y a le sanctuaire de la bataille d'Ayacucho qui mit fin à la colonisation espagnol. La bataille a duré deux heures. Comme l'armée espagnole était constituée aux trois quart d'indigènes, ils se sont tous défilés au moment de combattre. Un grand monument assez moche pour commémorer l'événement domine toute la vallée. Le seul intérêt du lieu est son superbe panorama. Des groupe d'enfants proposent de chanter pour gagner quelques soles. Mais j'ai toujours un peu de mal à filer du fric aux gosses. Je ne suis pas sur que la mendicité soit un bon exemple. Je regagne Ayacucho dans l'après-midi et vais manger un morceau au resto de la Plaza que j'aime bien. C'est très bon et le cadre est sympa. Le soir, nous avons le droit à une nouvelle procession religieuse. Ça passe en direct à la télévision nationale.

vendredi 30 mars 2012

Visite d'Ayacucho

Ayacucho est une charmante petite ville de province. Nous sommes à 2 700 mètres d'altitude. Il parait qu'il fait bon toute l'année. C'est aussi dans cette ville que fut créé le groupe maoïste "le sentier lumineux" qui a terrorisé le Pérou durant plus d'une dizaine d'années. La région a une réputation de contestataire par rapport au pouvoir central. Ici, il y a peu de touristes étrangers. Sans doute parce qu'elle n'est pas très accéssible. Et puis, j'ai de la chance car c'est aujourd'hui que commence la semaine sainte. Une grande fête religieuse. Il fait beau et je me sens bien. Certainement grace au fait d'être descendu de mille mètres. Je respire beaucoup mieux. Je vais me balader un peu partout en ville. Je découvre le marché. Quel plaisir de ne plus être sollicité par les petits vendeurs ou les mendiants. Je prends des photos en toute liberté. Les gens sont indifférents. Je vais acheter mon billet de bus pour Huancayo pour dimanche prochain. Je vais déjeuner dans un super resto sous les arcades de la plaza major. C'est super bon et relativement peu cher. J'ai même droit à un verre de vin pour le prix d'une bière. Bon, ce n'est pas un bon cru, mais ça fait du bien quand même. Le soir, j'apprends qu'il y a une procession religieuse de prévue près de l'église Magdelena. Je m'y rends. Ambiance de kermesse de village. Il y a un monde fou. On mange à la bonne franquette sur des tables installées sur les trottoirs. Il y a toutes sortes de stands. Notamment, des jeux de roulettes où l'on mise de l'argent. C'est marrant. Vers 20 heures, des porteurs sortent de l'église deux immenses vierges éclairées de bougies et de néons, devancées par les prêtres et suivies par un cortège de fidèles. C'est la première fois que j'assiste à ce genre d'évenement. On a droit aux feux d'artifices et au pétards. Le tout dans une ambiance familiale. Très chouette.

jeudi 29 mars 2012

La piste de Chincheros

Dormir dans les transports en commun, je n'y arrive pas. J'ai pourtant mis mon oreiller gonflable, mes boules Quiés et mon masque, rien y fait. Et je ne suis pas aidé par la route. Elle tourne sans arrêt. Nous avons le droit au goudron jusqu'à Abancay, puis c'est une piste défoncée jusqu'à Andahuaylas. Nous mettons plus de 9 heures pour parcourir 340 kilomètres. Je comprends pourquoi les touristes ne prennent pas cette route. Nous arrivons enfin à Andahuaylas vers 5 heures du mat. Crevé. Un tricycle à moteur me propose de m'emmener à la gare routière pour un sole. J'accepte. Le chameau parcourt à peu près cent mètres et me dit que c'est là. Je lui demande s'il ne s'est pas un peu foutu de ma gueule. Il sourit. Allez, je suis trop nase pour discuter. Par chance, il y a un bus qui part pour Ayacucho dans une heure. J'en profite pour prendre un café dans le petit boui-boui de la gare. Enfin, on va dire de l'eau qui a le goût de café. Le jour se lève. On voit apparaître les montagnes tout au tour. Par contre, le village n'a pas l'air terrible. Le bus part avec une demi-heure de retard car il attend une correspondance. Finalement, nous voilà partis. Le trajet fait environ 260 kilomètres et va durer 10 bonnes heures. La route est en très bon état jusqu'à Chincheros. En fait, le goudron est tout récent. On voit des éboulis de talus un peu partout car certains nouveaux terrassements n'ont pas tenu. Elle tourne énormement. Vais-je arriver à ne pas vomir ? Faut pas y penser. J'écoute de la musique sur mon mp3. Les paysages sont splendides. C'est montagneux et verdoyant, un peu comme en Auvergne. Il y a de jolies petites fermes un peu partout. Nous n'arrêtons pas de monter et de descendre. Nous passons des cols à 4 000 mètres d'altitude pour redescendre dans des vallées à 2 500 mètres. Un peu avant d'arriver à Chincheros, le goudron s'arrête. Il faut traverser le chantier des travaux de la nouvelle route. Beaucoup d'ouvriers pour réaliser les terrassements, les bas-cotés et les petits ouvrages d'art. Maintenant, fini la rigolade. Nous entamons la piste. Il faut avoir le coeur et l'estomac bien accrochés. La piste passe à flan de montagne avec des précipices incroyables. Le pire, c'est lorsque nous croisons d'autres véhicules, notamment les gros camions. Comme elle est à peine assez large pour deux, il faut obligatoirement que l'un recule pour laisser passer l'autre. Des fois, ça peut prendre du temps. Quand deux camions se croisent dans un tournant, je ne vous raconte pas la frayeur. Dans les courbes, comme je suis juste derrière le chauffeur et que l'essieu des premières roues est derrière nous, j'ai parfois l'impression que nous sommes au-dessus du vide. Faut avoir les nerfs solides. A mi-chemin, nous sommes arrêtés par un barrage de flics armés jusqu'aux dents. Ça fait flipper. Contrôle des papiers et fouille méticuleuse du bus. Tous les bagages sont ouverts. Ils recherchent des produits de contrebande et de la drogue. Il parait que la région est pleine de trafiquants. Ils trouvent deux lecteurs de dvd portables neufs sans facture qui viennent très certainement de Bolivie. Les deux femmes à qui ils appartenaient sont en larmes. Deux pauvres paysannes qui ont sans doute payé ces matériels une fortune pour elles. La fouille dure au moins une heure. Ça ne rigole pas. Je n'ose pas sortir mon appareil photo. Ça risquerait de les énerver. Mais cette pause permet à mes nerfs et à mon estomac de se reposer un peu. C'est pas si mal. Je demande à mes compagnons de voyage si ce type de contrôle est fréquent. Ils me disent que oui. Puis on repart. Ça rigole dans le car. Certains ont dû réussir à passer des trucs. Les paysages sont magnifiques. Je tente quelques photos à travers la vitre mais comme elle est sale, je ne suis pas sûr du résultat. Ça fera des souvenirs. Vers midi, nous nous arrêtons dans un petit village pour déjeuner. Mon estomac étant tout retourné, je n'ai pas très faim. Mais il faut se forcer. J'achète deux bananes et un petit morceau de pain à une petite commerçante qui tient une échoppe sur le trottoir. Par contre, j'évite de boire. Sinon, rejet inévitable. Nous voilà reparti. Cette fois, nous grimpons très haut, à  4 400 mètres, sur l'altiplano. Paysages complètement différents. Grandes étendues désertiques verdoyantes. Nous retrouvons les lamas. Apparemment, il n'y a que des bergers qui vivent dans ces parages. Nous retrouvons enfin le goudron en arrivant sur les hauteurs d'Ayacucho. Très beau panorama. La route redescend gentiment. Nous voilà enfin arrivés. Je suis naze. Je trouve assez rapidement un hôtel près la Plaza Major. Une chambre calme au fond d'un patio. Je vais dîner rapidement en ville puis dodo. Quelle journée éprouvante mais magnifique !

mercredi 28 mars 2012

Glande à Cuzco

Ce matin il pleut sur Cuzco. Il faut que je patiente jusqu'au départ de mon bus ce soir. Je libère ma chambre à 10 heures, pose mes sacs au dépôt de l'hôtel et vais faire un tour en ville. Je déambule dans les rues commerçantes puis me rends au marché. On se balade très tranquillement à Cuzco. Les gens sont charmants. Je cherche à acheter un petit pinceau pour nettoyer la lentille de mon appareil photo. Ça donne un but à la balade et ça permet de discuter avec les gens. Je déjeune dans un petit boui-boui chinois puis remonte me reposer sur la terrasse de l'hôtel. Je prends en photos la statuette des deux taureaux que l'on voit partout ici sur les toits des maisons. Elle est souvent accompagnée d'une croix. C'est un mélange de cultures inca et catholique. Les taureaux sont là pour protéger la maison des tremblements de terre et autres maléfices. La croix, pareil pour les cathos. Vaut mieux deux précautions qu'une. Au moment de quitter l'hôtel, une pluie torrentielle s'abat sur la ville. J'avais l'intention de descendre jusqu'à la Plaza de Armas pour prendre un taxi qui m'emmène à la gare routière. Comme je n'ai pas envie de me tremper, je demande à l'hôtel qu'ils m'en appellent un par téléphone. Ça coûtera un peu plus cher mais au moins je serai au sec. Les rues sont inondées par des torrents d'eau. Ça provoque des bouchons monstrueux. Heureusement, j'ai pris un peu d'avance. A la gare routière, c'est l'effervescence. Il y a du monde partout. Mon vieux bus démarre à l'heure, une fois n'est pas coutume. Je suis parti pour 18 heures de voyage. Nous mettons plus d'une heure à sortir de Cuzco à cause des bouchons. Le bus tente d'y échapper en prenant des petites rues adjacentes. Mais comme il n'est pas le seul à avoir eu cette idée, on est vite bloqué. Finalement, après beaucoup d'énervements, on arrive enfin à sortir de la ville. Il fait nuit et bien entendu, on ne voit rien dehors. Il n'y a plus qu'à essayer de dormir.

mardi 27 mars 2012

Les terrasses de Moray et les salinas de Maras

Aujourd'hui, j'ai une autre excursion de prévue. Toujours dans la région de la vallée des incas. Tout d'abord nous allons visiter une teinturerie à Chinchero qui utilise des plantes naturelles pour colorer la laine de lama. Je pensais que ça serait chiant mais en fait, c'est plutôt intéressant. Des femmes en habit traditionnel nous expliquent tout le processus. Bien entendu, après, il faut passer à la boutique. Je profite de ce moment pour aller faire un tour dans le bourg. Puis nous nous rendons au village de Maray. Il y a là un centre agronomique expérimental inca. Il s'agit de terrasses disposées en cercles concentriques. Cela permettait de cultiver plus de 250 espèces de plantes. Au centre, celles qui avaient besoin de beaucoup de chaleur et aux extrêmes, celles qui demandaient de la fraîcheur. Ils ont utilisé un amphithéâtre naturel. En descendant dans le trou, on constate qu'effectivement, il fait beaucoup plus chaud qu'en haut. Une partie du groupe se rassemble en ronde autour du centre pour méditer quelques minutes. C'est marrant pour la photo mais ça fait un peu ridicule. Pas étonnant, ce sont essentiellement des amerloques. Puis nous remontons dans le bus pour aller visiter les salines de Maras. Elles sont situées dans une petite vallée encaissée. C'est immense et très beau à voir. Ce sont les paysans du coin qui les exploitent durant la période creuse des champs. Surtout, lors de la saison sèche (juin-juillet-août) lorsque l'évaporation est à son maximum. En ce moment, les pluies rendent les salines inexploitables. En tout cas, c'est magnifique. Lunettes de soleil obligatoires contre la réverbération. Nous rentrons à Cuzco en début d'après-midi. Je m'arrête manger une parilla dans un resto près de la Plaza de Armas. Il y a des morceaux de viandes pour au moins quatre personnes. Comment je vais faire pour avaler tout ça ? Le soir, je prends un taxi pour me rendre à la gare routière et acheter mon billet de bus pour demain. Départ 19h30 et arrivée le lendemain matin à 5h30. Je sens que je vais en chier...

lundi 26 mars 2012

La cathédrale de Cuzco

Aujourd'hui, on va se la jouer cool. J'ai des courbatures plein les jambes. J'ai dû forcer un peu trop hier. Je vais visiter la cathédrale. L'intérieur est un peu massif à mon goût. Je prends quelques photos discrètement car normalement on a pas le droit. Je ne comprends pas pourquoi ? Il n'y a rien d'extraordinaire. Puis je vais faire un tour dans les petites ruelles du centre ville historique. Les soubassements des maisons datent de l'époque inca. On retrouve les fameuses pierres énormes empilées à la perfection. On ne pourrait pas glisser une lame de couteau entre les joints. Les tailleurs de pierres de l'époque étaient de sacrés artisans. Un type me montre la fameuse pierre à 12 angles. Il parait que tout le monde vient la photographier. Puis je commence à me renseigner sur la suite de mon voyage. Je souhaiterais me rendre mercredi à Ayacucho. Mais comme la route est mauvaise, toutes les agences me proposent des bus qui passent par Lima. Or je n'ai pas envie de faire cet immense détour. Il faut que je trouve un bus qui y aille directement. Pas facile. A cause de la pluie me dit-on. La piste est dans un état épouvantable. Finalement, je trouve une compagnie de bus qui peut m'emmener jusqu'à Andahuaylas, à mi-chemin. Il roule seulement de nuit. Après, il faudra que je me débrouille sur place pour trouver un autre bus. Comme il me reste un peu de temps, je vais prendre le bus panoramique qui nous emmène faire un tour de la ville. Rien d'extraordinaire mais ça occupe. Le soir, je trie mes photos et mets à jour mon blog. Il y a des jours comme ça où je n'ai pas d'inspiration. C'est chiant.

dimanche 25 mars 2012

Machu Picchu

Je me lève comme prévu à 5 heures. Il fait encore nuit. Je me prépare vite fait et je descends prendre mon petit déjeuner. Apparemment, je suis le premier debout. Le serveur me répond qu'il y a un petit groupe qui est parti à 4h30 ce matin. Je dis au revoir et commence à marcher vers 5h20. Il fait frais mais moins froid que je ne l'imaginais. Les nuages sont bas. Le jour doit se lever car il fait suffisamment clair pour se diriger. Il faut tout d'abord descendre en bas du village pour retrouver la piste des bus. Je la suis durant deux kilomètres en longeant le rio jusqu'au pont de Puente Ruinas. Il faut compter 20 petites minutes. Pour le moment je marche tout seul, c'est plutôt calme. Je suis contraint de mettre ma parka car il tombe quelques gouttes de pluie. Ce n'est pas très bon signe. Au bout d'un quart d'heure, les premiers bus commencent à monter. Un toutes les cinq minutes. Avant de passer le pont métallique, il faut montrer son billet et son passeport à un poste de contrôle. Une fois passé le pont, il va falloir grimper 400 mètres par un sentier qui coupe les lacets de la piste des bus. Le chemin est très bien balisé. Il monte raide mais il y a des marches en pierre, ce qui aide pas mal. Je rentre dans les nuages. Je ne vois que quelques mètres devant moi. Espérons que là-haut, il fera meilleur. Je croise quelques groupes de marcheurs. Tous sont accompagnés d'un guide. Il semble que je sois le seul marcheur solitaire. Je dépasse un groupe de jeunes français. Ils rigolent en pensant à la réaction de leurs amis en France lorsqu'ils verront leurs photos du Machu Picchu dans le brouillard. "T'étais en Bretagne ?" "Ta gueule !" Les guides nous motivent en disant que ça peut se lever d'une minute à l'autre. Tout au plus, une heure. On va y croire. Je continue mon ascension dans la brume. La vue est sans doute belle mais aujourd'hui, il faudra se contenter de l'imaginer. On entend les bus qui passent à espace régulier. J'arrive à 7 heures à l'entrée du parc, toujours dans les nuages. J'ai une heure devant moi pour aller faire un tour sans le guide. On peut entrer et sortir du parc autant de fois qu'on le désire. Je monte sur le mirador qui surplombe tout le site et là, c'est la purée de pois. On n'y voit pas à dix mètres. Un américaine derrière moi dit à son guide qu'elle n'a décidément pas de chance. Elle a vu le Corcovado de Rio de Janeiro dans les nuages et pareil pour la tour Eiffel. Je me retourne vers elle et lui demande "Mais pourquoi vous êtes venue aujourd'hui ?" Son guide se marre. Il n'y a pas grand chose à voir. On devine à peine les terrasses. Je redescends donc à l'entrée et retrouve mon guide. Il y a plus de 300 personnes qui attendent. Une vingtaine de personnes par guide. Non, décidemment, ce genre de visite guidée n'est pas fait pour moi. Je préfère me passer des commentaires et aller visiter les lieux tout seul. Comme tout le monde va dans le même sens, c'est à dire dans le sens des aiguilles d'une montre, je vais aller dans l'autre sens. Je suis donc tout seul, avec d'autres solitaires comme moi. Le ciel a l'air de se dégager un peu. On commence à apercevoir doucement les ruines. L'ambiance est assez féerique mais ce n'est pas encore génial pour les photos. Puis, petit à petit, on y voit de plus en plus clair. Il y a plusieurs lamas qui broutent l'herbe des terrasses. C'est pratique comme tondeuse. Je vais voir le pont de l'inca qui se trouve de l'autre coté de la colline. Il faut marcher une petite demi-heure. On y voit beaucoup mieux de ce coté là. Le pont, fait de rondins de bois,  permettait de passer à flan de falaise. C'est assez impressionnant. Puis, je reviens vers le site pour gravir le Wayna Picchu, la colline qu'on voit sur toutes les cartes postales qui surplombe le site. L'entrée pour monter au sommet de cette colline est limitée à 400 personnes par jour. Il fallait s'inscrire dès l'achat du billet, ce que j'ai fait. Mais certaines personnes râlent car elles ont oublié cette formalité et ne peuvent donc pas monter. J'espère que le ciel se dégagera lorsque je serai là-haut. Il faut grimper 400 mètres par un chemin assez raide. Parfois, on peut s'aider d'un filin d'acier. Arrivé là-haut, j'ai la chance d'apercevoir le site entre deux nuages. Mais à peine quelques secondes. Le temps de prendre une ou deux photos. Je ne serai pas monté pour rien, c'est déjà ça. En redescendant, la pluie recommence à tomber de plus en plus fort. Je vais me réfugier à la cafétéria de l'entrée. Il y a foule. Elle attend, comme moi, que la pluie s'arrête. Mais elle dure plus d'une heure. J'achète une bouteille d'eau huit fois le prix normal. Ben voyons, pourquoi se gêner. Une grande partie des touristes se résigne à reprendre le bus pour rentrer. Il est 14 heures et mon train ne part qu'à 19 heures. J'ai encore le temps de patienter un peu qu'un miracle arrive. Et effectivement, vers 15 heures, en quelques secondes, la pluie s'arrête enfin et un petit vent pousse les nuages. Le peu de touristes qui est resté se précipite alors pour aller voir le site dans son ensemble. J'ai le Machu Picchu pour moi presque tout seul. C'est superbe. Je mitraille. J'ai le droit à une bonne demi-heure de temps clair. Mais toujours pas de soleil. Faut pas exagérer non plus. Puis des nuages remontent doucement de la vallée et c'est reparti pour la purée de pois. Mais il ne pleut plus. Je peux donc redescendre à Aguas Calientes à pied par le même chemin qu'à l'aller. Je ne rencontre personne. Sans doute, les autres marcheurs sont-ils redescendus en bus ? Il me faut à peine une demi-heure pour rejoindre le pont métallique. Là, je trouve une urugayenne complètement crevée qui n'arrive plus à mettre un pied devant l'autre. Je la motive pour les derniers kilomètres de piste à faire. Nous arrivons enfin à Aguas Calientes vers 17 heures. J'ai largement le temps de manger un bout avant le départ de mon train. Une omelette au poulet et une cerveza. Je vous passe l'addition. Le train arrive et déverse ses centaines de touristes qui prennent notre relais. Dans le train, tout le monde dort ou presque. Je suis avec un groupe de jeunes argentins plutôt sympathiques. Ils me vantent la beauté de leur pays. Je suis au courant. Arrivés à Ollantaytambo, rebelote pour trouver son bus et retour vers Cuzco dans la nuit. J'ai des américains dans mon dos qui n'arrêtent pas de papoter. Impossible de dormir. Nous arrivons bien crevés à Cuzco vers 23 heures. Je retrouve mon hôtel mais, malheureusement, pas ma belle chambre. On m'en donne une autre avec une très belle vue aussi. Donc, tout va bien. Je m'écroule. Demain, c'est journée de repos. Ouf !

samedi 24 mars 2012

Aguas Calientes

Aujourd'hui, c'est le départ pour Machu Picchu. Comme il y a énormément de monde qui veut visiter ce lieu mythique, les autorités ont mis en place une organisation assez complexe pour se rendre sur place. D'abord, impossible de s'y rendre par ses propres moyens. Il faut obligatoirement passer par une agence de tourisme qui propose soit la solution train, soit la solution randonnée, mais toujours avec un guide, jamais seul. Tout est hyper contrôlé. Il y a quelques années, on pouvait encore tricher. Maintenant, ce n'est plus possible. La première chose à faire, donc, quand on arrive à Cuzco, c'est de réserver rapidement son entrée. Heureusement pour moi, nous ne sommes pas en haute saison touristique (juillet et août). Il n'est donc pas nécessaire de réserver plusieurs semaines à l'avance et j'ai pu obtenir un billet assez facilement. Voici le parcours classique. Tout d'abord un bus nous emmène jusqu'à la gare de trains d'Ollantaytambo, situé à 80 kilomètres de Cuzco. Le trajet dure environ une heure et demi. De là un train, qui coûte la peau des fesses, nous transporte 47 kilomètres plus loin jusqu'au village d'Aguas Calientes. Il n'y a pas de route entre Ollantaytambo et Aguas Calientes. Le trajet dure environ une heure et demi. A Aguas Calientes, en général, on reste coucher une nuit pour monter le plus tôt possible au poste de contrôle du site, afin d'arriver avant la horde des touristes. Il y a deux solutions pour monter. Soit on prend un car dont le prix au kilomètre doit être le plus cher du monde ou, pour les plus courageux comme moi, on monte à pieds. Et là, on est enfin arrivé. C'est une grosse machine commerciale et, il faut bien le reconnaitre, une immense arnaque. Mais cela a tout de même du bon. D'abord, le parc est très propre et très bien entretenu. Pas un papier par terre. D'autre part, ça fait vivre un paquet de monde dans la région. J'ai donc pris le package bus-train-hôtel-entrée-retour train-retour bus pour l'équivalent de 150 euros. Ici, c'est très cher. Mais pourquoi s'en priver puisqu'il y a une énorme demande ? J'imagine que pour les péruviens, ils font des prix plus raisonnables. Bref, mon minibus part à 10 heures de Cuzco. Il est rempli à moitié par de jeunes israéliens toujours aussi arrogants et antipathiques. Décidement, ils ne changent pas. La route, je la connais puisque je l'ai déjà prise hier. Arrivés à la gare d'Ollantaytambo, nous devons suivre une queue immense. Mais pas de panique, tout le monde a sa place attribuée dans six wagons confortables réservés aux touristes. Il y a même des fenêtres sur le toit pour voir les montagnes. Il y a en plus trois wagons tout pourris, à l'arrière, pour les indigènes. La ligne de chemin de fer longe le rio Urubamba. A cette saison, c'est un véritable torrent. Les paysages sont assez jolis. Nous passons entre les gorges des montagnes. La végétation est luxuriante. Il doit pleuvoir souvent. Nous descendons environs 1 000 mètres de dénivelés pour arriver à Aguas Calientes. Que dire de ce village perdu au milieu de nulle part ? C'est une espèce de centre de triage à touristes. Tout est conçu pour eux et pour se faire un maximum de blé. Hôtels, restaurants, boutiques de souvenirs, magasins de sports, bars. Les constructions sont anarchiques. Rien n'est fini. C'est du bricolage. Il n'y a rien de vraiment beau. Les gens ne restent pas ici et ne reviendront pas de si tôt. Ils vont faire le Machu Picchu puis ils rentrent. Alors, pourquoi s'emmerder ? Des dizaines de types viennent nous chercher sur le quai de la gare avec des petites affiches où sont écrits nos noms. Dans la foule, il faut trouver son écriteau, c'est pas facile. Finalement, je trouve le mien et suit une femme qui nous conduit à notre hôtel qui se trouve tout en haut du village. J'ai droit à une superbe chambre avec vu sur un torrent qui passe juste en dessous. Ça fait du bruit mais je m'en fout, j'ai mes boules Quiès. Je m'installe puis vais faire un petit tour en ville. Rien de très intéressant. Pour ceux qui le souhaitent, il y a les bains thermaux. Mais c'est pas mon truc. Il est 4 heures et je n'ai toujours pas déjeuné. J'ai une petite faim. Je vais donc manger des spaghettis bolognaises pour le prix du caviar. Je m'y attendais. Je rentre à l'hôtel où un guide m'attend pour m'expliquer la visite de demain. Je ne savais pas que c'était prévu ? Il me demande à quelle heure part mon bus demain matin ? Je lui réponds que j'ai l'intention de monter à pieds. Il me donne donc rendez-vous à 8 heures là-haut. Ok, j'y serai. Comme il faut compter environ deux heures de grimpette, je devrai partir avant  6 heures. Je demande au type de l'hôtel de me réveiller à 5 heures. Ce soir, je ne vais pas faire de vieux os. De tout manière, il n'y a rien à foutre.

vendredi 23 mars 2012

La vallée sacrée des Incas

Petit déjeuner sur la terrasse avec le soleil du matin. Et surtout avec la vue splendide sur la ville. Je me prépare vite fait pour récupérer un bus qui va nous faire visiter la vallée sacrée des Incas. C'est une vallée au nord de Cuzco qui va de Pisac à Ollantaytambo, en passant par Urubamba et Chinchero. C'était le grenier des incas. Ils cultivaient le maïs sur d'innombrables champs en terrasses. Ces terrasses existent toujours et sont encore cultivées. Incroyable le boulot qui l'a fallu accomplir pour réaliser ses ouvrages. La jolie route est serpentueuse. En bas coule le rio Urubamba qui sert à irriguer tous les champs. La vallée est verdoyante. Au loin, des nuages sombres s'amoncèlent autour des sommets. C'est pas bon, ça. On va certainement se prendre un orage sur la tronche. Nous nous arrêtons tout d'abord dans un grand centre de boutiques d'artisanat. Le gros piège à touristes. Ils sont gonflés, d'habitude ils finissent par ça. Un fois les inconditionnels du souvenirs rassasiés, nous repartons pour Pisac visiter son marché réputé dans la région. Mais les fruits et légumes ne représentent qu'une petite partie des stands. Le reste est consacré au tourisme. J'ai l'impression qu'on voit partout les mêmes objets. Flûtes de pan, bonnets et écharpes en laine de lama, poteries avec motifs incas, etc... Comment arrivent-ils à vendre toutes ces merdes ? L'artisanat, ici, manque un peu d'originalité. Une fois les sacs bien remplis, on monte aux ruines, huit kilomètres plus haut. L'endroit est joli. Il y a plein de grandes terrasses. Des ouvriers sont en train d'en réparer quelques unes. L'orage gronde. Nous avons à peine le temps de visiter le site. La pluie tombe. Evidemment, je n'ai pas emporté ma parka. Le site se vide de tous les touristes qui courent vers les bus. Je veux tout de même aller voir le sommet où se trouvent les restes d'un temple. Je prends la pluie et avec mon rhume, ce n'est pas vraiment raisonnable. Je m'abrite de temps en temps contre les murs de pierres. Arrivé là-haut la vue est belle, mais je ne tarde pas à redescendre. Sur les falaises d'en face, on distingue des trous servant de tombes. Un immense cimetière. J'ai beau courir, j'arrive trempé dans le bus sous l'oeil amusé des mes co-voyageurs. Je retrouve ma copine japonaise. Nous redescendons dans la vallée et roulons jusqu'à Urubamba. Là, nous déjeunons dans un resto genre buffet, sans plus. Puis nous reprenons la route pour nous rendre à Ollantaytambo. C'est de là que partent les trains pour le Machu Picchu. Mais c'est aussi un très joli village inca surmontée d'une forteresse avec ses murailles de fortification. C'est le dernier endroit où les incas ont gagné une bataille contre les espagnols. Il y a une très jolie vue de là-haut sur la vallée et les environs. Nous faisons la connaissance d'une très jolie coréenne. Elle a déjà visité presque tous les pays du monde. Normal, elle est guide touristique. Là, elle est venue pour visiter le Pérou toute seule. Nous laissons dans ce village tout ceux qui prennent le train ce soir pour le Machu Picchu, dont mes copines japonaise et coréenne. Les autres, nous reprenons le bus pour nous rendre à Chinchero. Un magnifique petit village doté d'une splendide église et d'une jolie place. Comme je n'ai pas envie de découvrir les boutiques à touristes, je vais déambuler seul dans les charmantes petites ruelles. Jolies couleurs de coucher de soleil. Nous rentrons à Cuzco la nuit tombante. Demain, en route vers le Machu Picchu...

jeudi 22 mars 2012

Autour de Cuzco

Comme prévu, je quitte mon hôtel situé sur la Plaza pour me rendre à l'hostal Resbalosa situé sur les hauteurs du quartier San Cristobal. On me donne une chambre avec une vue incroyable. J'ai pour moi le panorama complet sur la ville de Cuzco. Je crois que c'est la première fois que j'ai droit à une vue pareil depuis la chambre d'un hôtel. Tout simplement magnifique. Je crois que je vais rester là durant tout mon séjour ici. Cette après-midi, j'ai prévu d'aller faire un tour sur les sites archéologiques qui se trouvent autour de Cuzco. Je vais d'abord déjeuner sur la terrasse d'un restaurant situé sur la jolie plaza del Regocijo. L'endroit est sympa mais on est souvent sollicité par les petits vendeurs de souvenirs. Un groupe de musiciens joue de la musique inca. J'aime bien cette musique mais je trouve qu'on retrouve souvent les mêmes mélodies. Là, les arrangements sont plus sophistiqués. C'est pas mal du tout. Je leur achète leur cd. Puis je me rends sur les marches de la cathédrale où l'on vient me chercher pour rejoindre un bus plein de touristes de tous horizons. Il ne faut pas s'étonner. Cuzco est un haut lieu du tourisme mondial. On retrouve les mêmes gens que sous la tour Eiffel ou aux pyramides d'Egypte. Nous commençons l'excursion par la visite du Monastère de San Domingo, situé en ville. C'est blindé de monde. On se croirait à l'Alhambra de Grenade. Il faut faire la queue pour passer d'une salle à l'autre. Mais la comparaison s'arrête là. Il s'agit d'un monastère construit sur les fondations du temple du soleil inca. Je trouve ça triste à mourir. En plus les commentaires de notre guide sont chiants. Je me sépare du groupe pour faire la visite seul. Tant pis pour les commentaires. Une fois la visite terminée, nous reprenons le bus pour aller sur les hauteurs de la ville. Le premier site visité est la forteresse de Sacsayhuamàn. Il reste des enceintes faites de blocs de pierres immenses. On se demande toujours comment les incas, qui ne connaissaient pas la roue, ont réussi à acheminer et à assembler ces mastodontes ? Il y a plein de touristes, mais l'endroit est tellement espacé que ça n'est pas vraiment gênant. Je rencontre une japonaise sympa. Nous préfèrons nous balader dans les murailles plutôt que d'écouter les explications interminables de notre guide. Puis nous nous rendons à Tambomachay, une source sacrée. Bof ! Puis, un peu plus bas à Pukapukara, la forteresse rouge, en raison de la couleur de ses pierres. La vue sur la vallée est très belle. Et enfin à Q'engo, un site consacré au culte du puma. En gros, c'est un tas de rochers autour duquel on fait s'extasier les touristes devant des formes imaginaires. C'est limite foutage de gueule, mais ça marche. Pour terminer, l'inévitable piège à touristes, la boutique de souvenirs. Retour à Cuzco dans la nuit. Je vais acheter quelques bricoles pour manger puis je vais admirer la vue de ma chambre. Je ne m'en lasse pas.

mercredi 21 mars 2012

Voyage vers Cuzco en bus touristique

Avec une amplitude des températures qui passent de 0° la nuit à 25° la journée, j'ai fini par attraper un petit rhume. Ce n'est pas vraiment étonnant. J'ai le nez bien bouché et un peu mal au crâne. Avec un peu de vitamine C et du Doliprane, ça va passer tout seul. Aujourd'hui, je pars à Cuzco. Comme il y a plein de sites intéressants à voir sur la route, j'ai préféré prendre un bus touristique qui s'arrête à Pukara, au col de la Raya, à Raqchi et Andahuaylillas. Evidemment, c'est deux fois plus cher qu'un bus local qui lui ne s'arrête nulle part. Mais bon, ce serait dommage de rater ces étapes pour quelques soles de plus. On a le droit à un guide qui nous fait des commentaires durant le voyage et sur les sites visités, à un repas pour déjeuner et à des collations dans le bus. Bref du grand luxe, surtout réservé aux touristes étrangers. Nous partons vers 7h30. Le bus est flambant neuf. Je suis assis à l'avant à coté d'un jeune chinois très sympa qui est accompagné de deux autres camarades chinois. Ils font leurs études de finance à Chicago. Des futurs milliardaires, quoi. Au bout d'une heure nous faisons un premier arrêt à Pukara pour visiter un musée archéologique. Quelques stèles pré-incas intéressantes mais sinon, rien de folichon. Par contre, il y a une très belle église sur la place du village. Deux heures plus tard, nous faisons une halte au col de la Raya, situé à 4 300 mètres d'altitude. C'est la limite entre le département de Puno et celui de Cuzco. Sur le parking du col, je rencontre un motard écossais qui a traversé toute l'amérique depuis le Canada. Il n'est pas sur d'arriver jusqu'à Ushuaïa car son moteur a des signes de fatigue. A partir du col, les paysages changent radicalement. On passe de la pampa désolée de l'altiplano aux vallées vertes cultivées, avec des forêts d'eucalyptus sur les flancs des montagnes. Comme il y a du bois, les maisons ont des toits charpentés avec des tuiles de terre cuite. C'est beaucoup plus joli que les terrasses béton avec des aciers en attente qu'on voit habituellement de l'autre coté. Nous nous arrêtons déjeuner dans un petit resto au bord de la route qui nous sert un buffet. Sans plus. Je déjeune en compagnie de mes futurs amis milliardaires chinois. Deux heures plus tard, nouvel arrêt à Raqchi pour visiter un temple inca intéressant. Il ne reste plus qu'un pan de mur qui fait 12 mètres de hauteur et quelques dépendances sur les cotés. Ça vaut le coup d'oeil. Dans le village à coté, il y a aussi une charmante petite église. Puis, à une quarantaine de kilomètres avant d'arriver à Cuzco, nous allons visiter l'église jésuite d'Andahuaylillas. Elle est surnommée la "chapelle Sixtine des Amériques". C'est pour dire. Interdit de prendre des photo à l'intérieur. Mais tout le monde s'en donne à coeur joie, en étant le plus discret possible. Elle est en pleine rénovation. C'est trés chargé, comme toutes les églises en amérique du sud, mais il faut reconnaître que c'est magnifique. Toit en caissons de bois peints, fresques avec encadrement en feuilles d'or, balcons en bois sculptés, autel baroque splendide. Non, vraiment, on en prend plein les yeux. Puis nous revoilà reparti pour arriver vers 17 heures à Cuzco. Je ne sais pas encore trop où je vais dormir ce soir. Je demande donc à un taxi de me déposer à la Plaza de Armas. J'ai repéré dans mon guide un petit hôtel. En fait, il n'est pas top. J'ai droit à une toute petite chambre, limite propre, avec vue sur la place si on monte sur le lit. Mais bon, elle ne coûte que 20 soles. Pour ce soir, ça fera l'affaire. De toute manière, je suis trop fatigué pour faire la tournée des hôtels. Dans la soirée, en me baladant sur les hauteurs de la ville, je tombe sur un petit hôtel très sympa avec une vue formidable sur la ville. Ils ont une vraie chambre de disponible avec une salle de bain. Je la réserve pour demain. Comme ils ont une petite agence de voyage, j'en profite pour réserver mes excursions, pour le Machu Picchu notamment. Je vais dîner sur le balcon d'un restaurant qui donne sur la place. Très touristique, mais la vue est géniale.

mardi 20 mars 2012

Le bateau Yavari

Normalement, je devais partir ce matin à Cuzco. Mais je n'ai pas trouvé de place à l'avant du bus. Or, comme il parait que la route est magnifique, ce serait dommage de faire le voyage à l'arrière. J'ai donc décalé mon départ d'un jour. J'ai donc du temps libre devant moi. J'en profite pour trier mes photos et faire une sauvegarde sur une carte mémoire que je garde précieusement avec mon passeport dans une pochette ventrale. Je vais aussi me balader à pied pour aller voir le Yavari. C'est un bateau de guerre commandé par le Pérou à l'Angleterre en 1862 pour naviguer sur le lac Titicaca. Il a été fabriqué et monté en Angleterre, puis complètement démonté en 2000 pièces pour être transporté d'abord en bateau jusqu'à Arica (à l'époque, c'était au Pérou avant que le Chili ne l'envahisse lors de la guerre du Pacifique), puis en train jusqu'à Tacna, puis enfin à dos de mules pour traverser les Andes jusqu'à Puno. Le voyage a duré six ans et le montage quatre ans. Il a navigué durant une centaine d'années avant d'être abandonné sur le rivage. Une anglaise a récemment monté une association anglo-péruvienne pour le remettre en état et en faire un bateau de croisière. Sa réparation est presque achevée. Pour le moment, ils le font visiter pour récupérer un peu de sous. Il se trouve amarré à quatre kilomètres de Puno. J'y vais donc en marchant. Lorsque je monte sur le ponton, il n'y a personne. Puis une jeune femme qui faisait briller le cuivre des appareils de navigation me demande si je veux le visiter. Je lui réponds que bien sur et que j'espère que je n'ai pas fait tout ce chemin pour rien. J'ai donc droit à une visite complète du bateau pour moi tout seul. La salle des machines est impressionnante. À l'époque, le moteur à vapeur marchaient aux crottes de lama séchés. Puis, vers les années 50, ils l'ont remplacé par un moteur diesel deux temps. Il a été complètement restauré. Il brille tellement qu'on pourrait manger dessus. Elle m'explique que l'Angleterre a fabriqué et acheminé quatre autres bateaux. Mais celui-ci est le plus ancien et c'est le seul qui a été transporté à dos de mules. Les autres ont profité de la construction de la ligne de chemin de fer jusqu'à Puno. Je ne suis pas particulièrement marin mais la visite est intéressante. J'ai à faire à des passionnés. Lorsque je quitte le navire, j'aperçois au loin une vieille rame de train et un autre bateau à l'abandon. (Un des quatre autres). Je suis la voie ferrée pour m'en approcher et prendre quelques photos. Puis je remonte sur la route où j'aperçois un petit resto sympa avec une vue fabuleuse sur le lac. Ça tombe bien, il est midi et j'ai faim. On me sert une bonne truite à la vapeur avec différentes sortes de patates. C'est divin. Allez, on va lui mettre une étoile. Puis retour en ville en minibus taxi. J'ai la flemme de rentrer à pied, il fait trop chaud. Le soir, je vais faire un tour au marché de nuit. Ça grouille de monde. Comme je fais une tête de plus que tout le monde, c'est assez facile de se repérer et aussi de se faire repérer. Il y a des stands et des boutiques partout. C'est un genre de souk trés sympa.

lundi 19 mars 2012

Les églises de Juli

Le réceptionniste de l'hôtel me conseille d'aller faire un tour du coté de Juli. C'est une petite ville à 80 kilomètres au sud de Puno, au bord du lac, pas loin de la frontière bolivienne. Il parait qu'il y a quatre belles églises de l'époque coloniale à voir. Pourquoi tant d'églises pour un si petit village ? Tout simplement parce que les jésuites et les dominicains se faisaient de la concurrence pour convertir les indiens. Et puis plus tard, chaque communauté (indiens, métis, colons) avait son église. Je vais donc prendre un minibus à la gare routière des destinations locales. J'en trouve un rapidement qui part sur le champ. Ce type de minibus sert surtout à transporter les paysans dans les différents villages que dessert la route. Ambiance folklorique et sympathique. Je suis le seul habillé à l'occidental. Tout le monde a sa tenue traditionnelle. Et notamment, le petit chapeau melon pour les femmes. C'est mignon. Les gens n'ont pas l'air étonné de voir un étranger. En tout cas, ils font tout comme. La route longe la plus part du temps le lac. On aperçoit beaucoup de paysans qui cultivent et d'autres qui filent la laine au bord de la route afin d'avoir une grande distance plane pour étendre leurs fils. Il faut environ une heure et demi pour arriver à Juli. Le minibus me dépose sur la place centrale qui s'appelle... "La Plaza de Armas". Gagné ! Il y a une belle église mais elle n'est ouverte que pour les messes. Je vais donc voir les autres. Deux ont été transformées en musée et une autre tombe en ruine. Elle est consolidée de partout par des piliers. C'est sans doute celle que je préfère. Celles qui se visitent sont remplis d'immenses tableaux plus ou moins interessants accrochés aux murs. Comme je suis le seul touriste actuellement dans le village, on ouvre les églises-musées spécialement pour moi. Dans l'une d'elles, les tableaux sont encadrés de gigantesques cadres en or. Le gardien m'explique qu'il y a dix ans, le gardien s'était fait buter pour dérober deux beaux cadres. Je comprends mieux maintenant pourquoi il est armé d'un pistolet à la ceinture. Normalement, on n'a pas le droit de prendre des photos à l'intérieur, mais comme je suis seul, il ferme les yeux en me faisant promettre de ne le dire à personne. Seguro ! Les vitres des fenêtres sont faites avec des fines lamelles de marbre. C'est très étonnant. Autre surprise, les piliers sont en pierre. J'aurai juré qu'ils étaient en bois vu la finesse des ornements sculptés. Les tailleurs de pierres ont du mettre un temps phénoménal pour réaliser ces ouvrages. Puis je vais manger un menu local dans un boui-boui. Soupe et sauté de mouton au riz. Certes, ce n'est pas digne d'une étoile Michelin, mais c'est mangeable. Je vais faire un petit tour sur les hauteurs de la ville pour prendre quelques photos du panorama. Certaines rues sont complètement défoncées. Ils sont en train de les refaire. En redescendant, je discute avec deux femmes qui papottent devant la porte de leur maison. Elles sont sympas, elles rigolent tout le temps. Je les prends en photo avec leur permission. Ce n'est pas évident ici de prendre les gens en photos. Il faut être le plus discret possible. D'où l'avantage des appareils compacts. On appuie sur le déclencheur au hasard. Des fois c'est complètement raté mais parfois, on a de bonnes surprises. En toit cas, je ne regrette vraiment pas mon reflex. Puis je redescends à la gare routière qui se trouve en bas du village. Je suis chanceux aujourd'hui. J'en trouve un minibus qui part immédiatement. Je m'arrête à Chucuito, un petit village sur la route, juste avant d'arriver à Puno. Il y a des ruines incas à voir, parait-il. En guise de ruines, il n'y a qu'un petit carré de pierres agencées à la façon inca. Ça ne casse pas des briques. Mais il y a deux belles églises qui valent la peine d'être visitée. La nuit tombe, je rentre sur Puno. Je vais faire quelques courses pour dîner léger dans un grand supermarché, genre Carrefour. C'est drôle de voir les péruviennes en habits traditionnels venir acheter leur téléviseur high tech à écran plat.

dimanche 18 mars 2012

Le lac Titicaca

Aujourd'hui, j'ai prévu de faire la visite des îles Uros et Taquile sur le lac Titicaca. On m'a prévenu, ça va être très touristique. Mais une balade en bateau sur ce lac mythique me tente quand même pas mal. Tout d'abord, on nous regroupe par paquet de cinquante pour monter à bord de petits bateaux qui ne sont pas de toute première fraîcheur. Les passagers sont essentiellement des jeunes routards de toutes nationalités et deux couples de parisiens, qui doivent avoir mon âge, très sympas. L'un d'entre eux est un sacré déconneur. Je me tape des crises de rires fréquemment. Ça fait du bien. Le bateau n'est pas rapide, c'est le moins qu'on puisse dire. On irait presque plus vite à la rame. Mais bon, on a le temps et puis ça laisse le temps d'apprécier les paysages. On fait une halte sur une des îles de Uros. Ce sont des îles flottantes artificielles faites en joncs, situées juste en face de Puno. C'est d'ailleurs assez étonnant lorsqu'on marche dessus, on a l'impression de s'enfoncer un peu. Le comité d'accueil nous attend de pieds fermes. C'est le tourisme qui les fait vivre. Sans lui, ces îles n'existeraient sans doute plus depuis longtemps. Ça fait très musée vivant. Est-ce vraiment utile ? Ça fait vivre des gens certes, mais asservis au tourisme. On pourrait presque leur demander d'enfiler des costumes de Mickey et Donald, ça ferait le même effet. Bref, on a le droit aux explications sur la fabrication des îles, à un petit tour en pirogue de joncs (sauf les français bien entendu) et aux ventes de souvenirs. Pendant que le chef du village donne ses explications devant un public médusé, je m'écarte un peu pour faire quelques photos. Je tombe sur le passage de l'épicerie flottante ambulante. Comme j'ai un petit creux, je lui achète un petit pain. Puis je vais retrouver mes compagnons de voyage. Nous reprenons le bateau pour nous rendre sur l'île de Taquile. La traversée dure deux heures et demi. Le temps aux minettes de se faire bronzer sur le toit du bateau. Il faut faire vachement gaffe au soleil car à 3 800 mètres d'altitude, sur l'eau, il cogne fort. Lunettes de soleil, chapeau et crème solaire obligatoires. Ce qu'il y a de plus beaux, ce sont les différentes formes des nuages qui se fixent au-dessus des îles. Arrivés à Taquille, c'est le débarquement des touristes. Au moins 500 (j'ai compté dix bateaux). Chaque groupe est dirigé vers un lieu où l'on nous sert un déjeuner fait de plats traditionnels. Soupe de quinoa et truite grillée. C'est plutôt bon. Après, on a juste une petite heure pour visiter le village en compagnie de nos 499 autres amis de voyage. C'est spécial. Mais on arrive quand même à prendre quelques photos sans apercevoir de casquette Nike ou de sac à dos Quechua. Puis c'est le retour vers les bateaux. La traversée du retour dure trois bonnes heures. C'est long. On a envie de pousser le bateau. On a le temps de bien rigoler avec mes potes parisiens. Nous arrivons au port de Puno au couché du soleil. On a passé une bonne journée. Finalement, même avec tous ces touristes, ça valait le coup.

samedi 17 mars 2012

Le cimetière de Sillustani

Je n'ai pas trop mal dormi mais cet hôtel me fout le cafard. Il est austère, un peu à l'image de la ville. Comme je me réveille assez tôt, je décide d'aller grimper sur l'un des miradors qui dominent le ville. C'est une bonne façon de se repérer. Nous sommes à 3 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Je ne ressens, pour le moment, rien de particulier. Mon adaptation à l'altitude se passe plutôt bien. Par contre, lorsque je fais un effort, mon coeur bat plus vite et je m'essouffle rapidement. Le mirador du Condor se trouve 200 mètres plus haut. Ça veut dire que là-haut, on est à plus de 4 000 mètres. Ça grimpe sérieusement par des séries d'escaliers. Il faut y aller sûrement mais doucement. Plusieurs arrêts sont nécessaires si on ne veut pas avoir un problème cardiaque. Comme il est relativement tôt, je suis le seul sur le chemin. Mais là-haut, quelle récompense ! La vue sur la ville et le lac est superbe. Je reste une bonne heure à contempler le panorama. Au loin, le lac Titicaca et ses îles flottantes. Puno se réveille doucement. Le soleil commence à percer les nuages. Puis je redescends doucement en croisant quelques touristes qui montent à leur tour en soufflant comme des vaches. De retour à la Plaza de Armas, je vais visiter la cathédrale, un des rares monuments intéressant de Puno. Sa façade en pierres rouges volcaniques est plutôt jolie. L'intérieur est froid et très sobre. Je passe au centre d'informations touristiques qui se trouve juste à coté pour savoir ce qu'il y a à voir dans le coin. En gros, l'attraction principale est d'aller faire un tour de bateau pour aller visiter les îles sur le lac. C'est très touristique mais ça vaut parait-il le coup d'oeil. On peut y aller par ses propres moyens, mais le plus simple, c'est de passer par une agence. Dans la rue piétonnière, je tombe sur l'hôtel Monterrey qui fait aussi office d'agence de voyage. Le type est très sympa. Il me propose donc une excursion dans les îles mais aussi la visite de Sillustani, un cimetière pré-incas situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Puno. Il parait que c'est intéressant et que les paysages sont beaux. J'irai donc cet après-midi. Il en profite pour me montrer quelques unes de ses chambres. Très coquettes et à peine plus chères que celle que j'occupe actuellement. En cette période touristique creuse, on peut négocier fortement le prix des chambres. C'est vendu, je déménage. Comme il n'est pas encore 11 heures, je peux partir de mon hôtel sans problème. Je vais donc chercher mon sac en laissant au passage quelques affaires sales à la blanchisserie du coin. Une fois installé dans mes nouveaux appartements, je retourne me promener en ville et notamment sur d'autres promontoires, avec des panoramas différents. Puis, vers midi, je vais déjeuner dans un petit boui-boui chinois. Il ne faut pas trop laisser traîner ses doigts sur la nappe au risque de les coller définitivement mais les nouilles sautées au poulet sont bonnes. Le minibus vient me chercher à 14 heures. Nous faisons une petite halte pour admirer un point de vue sur la ville. Puis nous nous dirigeons vers le nord. A une vingtaine de kilomètres de Puno, il faut bifurquer à gauche et prendre une piste sur un dizaine de kilomètres environ pour arriver au lieu de Sillustani. Sur la route, on peut apercevoir des petits fermes construites en pierres volcaniques et des toits en chaume. Notre guide nous promet qu'on s'arrêtera au retour pour en visiter une. Le site de Sillustani est très ancien. Bien postérieur au règne des incas. C'est là qu'on enterrait les familles riches. Il y a une petite place où les prêtres sacrifiaient des foetus de lama. Le site se prête bien à ce genre de cérémonies. Il y a une grande colline entourée de lac. L'endroit est paisible et beau. Au début, ils enterraient leurs morts en terre recouvert de petits monticules en petites pierres. Puis les tombes sont devenues de plus en plus hautes jusqu'à devenir de vraies tours, pouvant aller jusqu'à douze mètres de hauteur. Pour les construire, ils réalisaient des rampes en pierre, un peu comme les égyptiens. Les tombes des incas étaient immenses constituées de gros blocs de pierre, ajustés entre eux, sans ciment. Peu sont encore debout car elles ont sans doute été pillées et leurs pierres ont servi aux constructions des maisons des villages voisins. Mais on se rend quand même bien compte de l'importance du cimetière. La lumière du coucher de soleil sur les tombes est magnifique. Je comprends mieux maintenant pourquoi ils organisent les visites uniquement l'après-midi. Sur la route du retour, nous nous arrêtons, comme promis, visiter une jolie petite ferme. Bien entendu, nous sommes attendus. Bien que la visite soit préparée, c'est tout de même intéressant de voir comment les gens vivent dedans. Nous avons même droit à la visite de la chambre à coucher. C'est très sommaire. Nous n'échappons pas aux inconditionnels ventes de chandails, bonnets incas en laine de lama et autres artisanats locaux. On peut même goûter au fromage local et différentes sortes de pomme de terre. Une femme fait semblant de cultiver dans son jardin pour que nous puissions prendre des photos. Dans cette région, ce qui me frappe le plus, c'est la mendicité presque systématique des gens. Si on prend des photos de gens, d'enfants, de maisons ou de lamas, ils tendent la main et réclament de l'argent. Presque que comme si c'était un dû. C'est à peine si on ne se fait pas engueuler si on ne donne rien. A la longue, c'est fatiguant. C'est souvent le problème lorsqu'il y a trop de touristes. Ce qui est le cas dans cette région.

vendredi 16 mars 2012

Bus vers Puno

Bonne nouvelle, les manifestants ont levé les barrages sur la route de Puno. Les bus peuvent donc repartir. Je prends un billet pour celui de midi. Je dis au revoir aux nanas de l'hôtel. Je prends un taxi pour la gare routière. Elle se trouve assez loin du centre ville. Cette fois-ci, je n'ai pas voulu voyager avec la compagnie Cruz del Sur qui est deux fois plus chère que les autres et surtout, plutôt destinée aux touristes fortunés. Je n'aime pas trop cette ambiance sécurisée et aseptisée. Je retrouve donc un bus tout pourri avec des passagers péruviens bien locaux. J'ai tout de même réussi à obtenir une place devant. Le bus part avec une petite demi-heure de retard. Je suis étonné d'entendre un type qui n'arrête pas de parler au milieu du car. Un fou ? Non, c'est simplement un mec qui fait la promotion de produits qu'il vend après. C'est la première fois que je vois ça. Le premier produit est une barre chocolatée. Il en parle durant une demi-heure puis fait le tour des passagers pour refourguer sa camelote. Comme j'ai faim, je lui en achète deux barres. Bof, pas top ! Puis, il nous vante pendant plus d'une heure les mérites de céréales, genre corn flakes. Les gens écoutent poliment. Ça fait passer le temps. C'est pas pire que les dvd débiles qu'ils nous passent habituellement. Au début, la route monte sérieusement pour rejoindre l'altiplano, à 3 500 mètres. Puis, c'est presque plat durant des centaines de kilomètres. Nous traversons quelques orages avec des pluies de neige fondue. Par endroit, les nuages sont terriblement noirs. Ça fait de beaux contrastes avec le vert des pâturages. La route est longue et assez monotone. Puis nous arrivons à Juliaca, une grande ville située près du lac Titicaca. Au début, je voulais m'y arrêter, mais on me l'a déconseillé. Il n'y a parait-il pas grand chose à voir. Nous y faisons une escale pour déposer un grand nombre de passagers. Quelques minutes plus tard, nous reprenons la route. Il fait nuit lorsque nous arrivons enfin à Puno. La ville fait face au lac Titicaca, adossé à plusieurs petites collines. Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de configuration. Ça parait assez joli. Je me rendrai mieux compte demain. Une fois arrivé à la gare routière, je prends un taxi qui m'emmène dans un petit hôtel situé à proximité de la Plaza de Armas (apparemment, au Pérou, la place principale des villes s'appelle toujours comme ça). L'hôtel n'est vraiment pas terrible mais il n'est pas cher du tout. Et puis, il y a de l'eau chaude. Pour ce soir, on fera avec. Demain, on verra si on trouve mieux. Une fois douché, je vais faire une première visite de la ville. C'est assez austère mais plutôt animé. Une ville de montagne. Je trouve une petite pizzeria. Comme je n'ai pas mangé grand chose à midi, je m'engouffre une pizza au fromage et champignons cuite au feu de bois. Dans le journal local, je lis un article sur la manifestation d'hier. En fait, ils protestaient contre la compagnie de bus Julsa (celle avec laquelle j'ai voyagé pour venir ici) parce qu'elle avait provoqué plusieurs accidents mortels sur la route. Ils demandaient donc que cette entreprise disparaisse purement et simplement. Ce n'est tout à fait la version que m'avait donnée l'agence d'Arequipa. Les coquins...

jeudi 15 mars 2012

Les manifestations

Ce matin, c'est cool, je n'ai pas grand chose à faire. Je vais prendre mon petit déjeuner à l'alliance française qui se trouve juste en face de l'hôtel. L'endroit est agréable mais l'addition salée. Je demande si les prix sont aussi français ? Puis je passe dans une agence de voyage pour réserver un billet de bus pour me rendre demain à Puno. Mais auparavant, je veux être sur d'obtenir une place à l'avant du car pour avoir la vue. La nana me répond qu'il n'y a pas de problème. "Vous êtes sure ?" "Oui, ces places sont toujours disponibles !" "Mais pourquoi ?" "Parce qu'ici, les gens n'aiment s'asseoir là. En cas d'accident frontal, c'est la mort assurée !" "Ah, je comprends mieux pourquoi il n'y a souvent que des étrangers à ces places !" "Oui, ici, les gens préfèrent se mettre au milieu, c'est plus sur !" "Je vais peut-être prendre une place au milieu, alors ! Non, je rigole, la mort ne me fait pas peur ! Je tente la place du condamné !" Elle rigole. Là, je crois que je l'ai impressionné. J'ai dû marquer des points... Je dois repasser à 16 heures pour retirer mon billet. Je suis en train de bouquiner tranquillement sur la terrasse de mon hôtel, lorsque j'entends crier des slogans dans la rue. C'est une manifestation de fonctionnaires. Ils marchent lentement bien en rang. "Jamas sera vincido !" Bizarre, je ne vois aucun flic à l'horizon. Puis je vais déjeuner dans resto, le "Mixto's", conseillé par mon guide, situé juste à coté de la cathédrale. Il a une terrasse avec une vue magnifique sur les toits des alentours. L'endroit est joliment décoré. Il y a plein de parasols pour se protéger du soleil. Un bon plan pour bouquiner tranquille en sirotant une bière. Ce que je fais. Très bonne adresse à retenir. Finalement, dans l'ensemble, il faut reconnaître que le Routard a plutôt des bons plans. Dans l'après-midi, je vais faire un tour au couvent Santa Teresa. Rien à voir avec celui de Santa Catalina. On y voit surtout des peintures religieuses assez médiocres et pleins de bondieuseries sans grand intérêt. En plus, on n'a pas le droit de prendre des photos. Ça tombe bien, on n'a pas envie d'en prendre. Lorsque je retourne à l'agence chercher mon billet de bus, j'apprends que la route entre Arequipa et Puno est coupée par des manifestants. Décidement, c'est la révolution au Pérou. Bref, on n'en sera plus demain car les négociations auront lieu dans la nuit. Bon, ben à demain. J'avertis l'hôtel que je risque de rester une nuit de plus. No hay problema !

mercredi 14 mars 2012

La Cruz del Condor

Il faut se lever à 5 heures du matin si on veut voir les condors. À 5 heures, ici, il fait froid. Très froid. Heureusement, j'ai pensé à emporter une polaire et un parka qui protège du vent. Après un petit déjeuner frugal, tout le monde saute dans le bus, direction la Cruz del Condor. C'est à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Chivay. La route est splendide. Elle longe les gorges du rio Colca. Tout autour, il y a des cultures en terrasse qui datent d'avant les incas. Nous traversons plusieurs petits villages, la plus part construits par les colons espagnols pour contrôler la région. Chacun possède sa petite église peinte en blanc. Plus le soleil monte, plus la température augmente. On retire les couches de pull au fur et à mesure. Nous grimpons jusqu'au mirador de Cruz del Condor où l'on peut admirer le vol d'une dizaine de condors royaux. Il y a un monde fou pour voir le spectacle. Mais il faut reconnaître que ça en vaut la peine. Ces bestioles ont une envergure d'ailes impressionnante. La deuxième après l'albatros, dixit notre guide. Puis nous faisons une petite marche le long du canon. On distingue à peine le fond. C'est gigantesque. Par endroit, il est profond d'une dizaine de tour Eiffel. Notre guide nous explique pas mal de trucs sur la flore et l'histoire de la région. Il est intéressant, mais qu'est ce qu'il est bavard. C'est parfois saoulant. Mais apparemment, les gens apprécient. On s'adapte. Comme c'est la saison des pluies, nous avons la chance de voir plein de jolies fleurs le long du chemin. Je fais la connaissance d'un couple chilien qui travaille dans une mine de cuivre au nord du Chili. Très sympa. Puis nous allons visiter quelques villages situés au bord de la route. Chaque fois, nous avons droit aux inévitables stands de souvenirs touristiques. Les sud américains raffolent de ça et claquent un paquet de pognon dans ces babioles. Comme ils n'ont que quinze jours de congés par an, ils en profitent pour se faire plaisir. Pour les routards comme moi, ce n'est pas intéressant car après, il faut se les coltiner durant tout le voyage. En général, on fait nos achats de souvenir le dernier jour. On se contente d'acheter de l'eau et quelques conneries à picorer. Nous retournons à Chivay pour déjeuner, puis retour à Arequipa par la même route qu'hier. En remontant au col, nous croisons tous les cars de touristes qui vont nous remplacer. Apparemment, le bizness marche bien. Heureusement pour moi, le guide a décidé de ne plus parler pour nous laisser faire la sieste. Ouf, je n'aurai plus droit aux commentaires en espagnol, puis en anglais. Le retour dure 3 bonnes heures. La route est magnifique.

mardi 13 mars 2012

Chivay

Au début, je voulais aller faire de la randonnée à pied dans le canon de Colca. C'est une région montagneuse située à 200 kilomètres au nord d'Arequipa. On y trouve le second plus profond canon du monde (3 400 mètres). Et il y a plein de chemins de rando. Mais il y a deux petits problèmes. Le premier, c'est que je ne suis pas encore totalement remis de ma gastro et surtout, le deuxième, il tombe presque tous les jours un orage en début d'après-midi. Pas cool pour la marche. Je me résigne donc à aller visiter cette région par l'intermédiaire d'une agence. Ils organisent la visite des principaux lieux touristiques du coin en deux jours. C'est finalement la meilleure solution. Un bus vient me chercher à 7h30 à l'hôtel. Par chance, je suis le premier. Je peux donc choisir un siège à l'avant. Puis nous passons ramasser les autres touristes à leur hôtel. J'en profite ainsi pour visiter les faubourgs de la ville. Je suis apparemment le seul français du groupe. Le chauffeur s'appelle Félix "Holá Félix !" et le guide Piedro "Holá Piedro !". Piedro a un look d'enfer. Une sorte de rasta inca. Il nous vente les mérites de la feuille de coca pendant plus d'une heure. On s'arrête même dans une petite boutique pour en acheter. C'est parait-il très bon d'en mâchouiller quelques feuilles contre le mal d'altitude. Car effectivement, pour nous rendre à Chivay, le chef lieu de la région de Colca, il faut passer un col de 4 800 mètres. Pour ma part, j'ai la chance de ne pas être trop importuné par l'altitude, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Le goût de la feuille de coca n'est pas extraordinaire. On n'en prend pas par plaisir. Le bus grimpe fort. Il dégage une fumée noire d'échappement à l'arrière. Comme tous les gros poids lourds diesel d'ailleurs. La route est plutôt bonne. C'est un axe routier important qui mène à Puno, et surtout en Bolivie. Comme la Bolivie n'a pas d'accès à la mer, une grande partie de son trafic commercial passe par là. On peut imaginer le nombre de camions... Les paysages changent rapidement. C'est l'altiplano avec ses étendues à perte de vue de pampas entourées de sommets enneigés à plus de 6 000 mètres d'altitude. Il a des troupeaux de lamas, alpagas, vigognes et moutons un peu partout. Nous passons quelques cols enneigés avant de redescendre vers Chivay qui se trouve à seulement 3 700 mètres d'altitude. Là, on est vraiment chez les incas. Ambiance de petit village de montagne. On déjeune dans un petit resto local puis on nous installe dans un petit hôtel spartiate mais propre. Ceux qui le souhaitent peuvent aller passer l'après-midi aux sources d'eaux chaudes. Moi, je préfère aller me promener dans le village prendre des photos. Au-dessus des murets de clôture, ils font pousser des cactus. Ça fait office de barbelés. Pas con ! Au détour d'un chemin, je rencontre un groupe de petites filles qui jouent avec un petit lama. On discute. De vraies pipelettes. Elles sont marrantes. Je leur propose de les prendre en photos. Elles acceptent joyeusement. Une fois la photo prise, elle se précipite sur l'appareil pour voir le résultat sur l'écran. J'ai dû prendre une vingtaine de clichés. Comme je veux une photo d'elles avec le lama, elles le forcent à venir avec elles. Le lama qui n'a pas vraiment l'air d'en avoir envie, leur crache dessus. Ça me fait drôlement rire. C'est donc vraie cette histoire. Un lama, ça crache quand c'est pas content. Quand on est seul et qu'on dit bonjour, les indiens sont adorables. Ils discutent même assez facilement. Bon, il faut reconnaitre que la région est touristique et qu'ils ont l'habitude de voir des étrangers. Ce n'est sans doute pas pareil dans les coins plus reculés. Le soir, le guide nous propose un dîner avec des danses folkloriques. Pas trop mon genre. Je préfère flâner en ville. Et puis mon bide a besoin d'un peu de repos. Au petit marché du centre, j'achète une paire de chaussures de marche pour seulement 45 soles. Elles ont l'air costauds et remplaceront les miennes qui sont lourdes et me font mal au pieds. Voilà un achat utile.

lundi 12 mars 2012

Les environs d'Arequipa

Finalement, le médicament que m'a refilé la pharmacienne a dû faire de l'effet. J'ai dormi une nuit complète. Ce n'est pas la grande forme mais je me sens tout de même d'attaque pour bouger un peu. Je vais donc prendre un bus panoramique pour faire le tour des environs de la ville. C'est une bonne méthode pour découvrir un endroit. Et le fait qu'il soit ouvert permet de bien profiter du paysage. Une norvégienne m'a dit que ça valait le coup. Arequipa est la deuxième ville du pays. Mais elle est beaucoup plus paisible et provinciale que Lima. Elle est entourée de collines et de volcans qui culminent à plus de 6 000 mètres d'altitude. Comme j'ai une petite heure devant moi avant le départ du bus, j'en profite pour me balader dans des quartiers de la ville que je connais pas encore. Le bus nous attend devant la Plaza de Armas. Nous ne sommes pas très nombreux. En grande partie, des touristes sud américains. Donc les commentaires sont fait en espagnol uniquement. Le guide est sympa et plutôt interessant. Ce n'est pas toujours le cas. Nous nous arrêtons dans plusieurs petits villages autour d'Arequipa où il y a soit des points de vue, soit des monuments à voir. Yanahuara, Sachaca, Sabandia et d'autres. La balade dure toute la matinée. Aujourd'hui, il fait relativement beau mais malheureusement, les sommets des volcans sont enveloppés par les nuages. Il faudra se contenter de les imaginer. Dommage, ça doit être magnifique.

dimanche 11 mars 2012

Le défilé militaire

Cette nuit, j'ai bien morflé au bide. Sûrement une gastro, genre tourista. C'est venu tout d'un coup vers une heure du matin. Des crampes incroyables. A ce moment-là, on redevient très vite croyant en implorant le seigneur de mettre un terme à nos souffrances. Bref, j'ai bien retapissé la cuvette des chiottes et je n'ai pas beaucoup dormi. J'ai très certainement mangé un fruit ou un légume pas très clair. D'habitude, je suis plutôt résistant de l'estomac, mais là, le virus était le plus fort. Ce matin, je devais aller faire un tour en bus pour visiter la région. Mais je crois qu'il serait plus prudent de remettre ça à demain. De plus, aujourd'hui c'est dimanche, le jour du repos. Je vais juste en ville chercher un médicament à la pharmacie et prendre un petit café sous les arcades de la grande place. Soudain, des troupes de soldats et de policiers descendent de leurs camions. C'est assez impressionnant. Un coup d'état ? Non, c'est simplement pour le défilé militaire qui a lieu tous les dimanches matins sur la place. On a droit à la fanfare et au levé du drapeau. Un policier demande gentiment à un gars d'un certain âge, de type indien, à coté de moi, de retirer sa casquette pendant que la fanfare joue l'hymne national. Ce dernier lui retourne un regard fixe et noir, limite méchant, mais finit par s'exécuter. On sent que ce n'est pas son chant préféré. Moi non plus, je ne suis pas un fana de ce genre de manifestation. Je vais donc me balader un peu plus loin. Mais je sens que j'ai la fièvre qui monte et mes jambes flageolent. Il est plus prudent de rentrer à l'hôtel et de me reposer dans mon lit.

samedi 10 mars 2012

Le couvent de Santa Catalina

J'ai quand même réussi à dormir un peu, mais c'est décidé, je change d'hôtel. Je vais voir un peu plus loin dans la rue. Il y en a un que conseille mon guide. Effectivement, il n'est pas mal et deux fois moins cher que celui d'où je viens. Il a une magnifique terrasse qui a une vue panoramique sur la ville et sur la volcan Misti qui domine la région. En plus, il est tenu par deux charmantes nanas. J'ai dit charmantes, pas canons. Bref, je retourne chercher mon sac et le type de l'hôtel me propose de rester pour la moitié du prix. Il est gonflé celui-là. Il est en train de m'expliquer qu'il m'a bien niqué sur le prix de la chambre hier soir. Je lui fait comprendre que là où je vais, les patronnes sont beaucoup jolies que lui. Il comprend vite qu'il ne peut pas lutter. Adios. Le temps de déposer mes affaires dans mon nouvel hôtel, je vais prendre un petit déjeuner sur la Plaza de Armas. Une superbe place. Je trouve un petit resto au premier étage sous les arcades. La vue sur la place est magnifique. L'endroit est paisible. Il fait beau et frais. Que du bonheur ! Je me renseigne un peu sur ce qu'on peut voir dans la ville. Le truc à ne pas rater, parait-il, c'est le couvent de Santa Catalina. L'entrée est un peu chère mais ça vaut vraiment le coup d'oeil. On se croirait dans un décor d'Hollywood tellement c'est authentique. Les religieuses vivaient encore ici complètement cloîtrées, il y a peu. C'est une ville dans la ville. Au détour d'une ruelle, je tombe sur une bombasse qui se fait prendre en vidéo par une petite équipe de tournage. J'ai pris une ou deux photos d'elle pour la gente masculine qui suit assidûment mon blog. C'est le bonus du jour. (Y en aura d'autres...). Une fois la visite terminée, je vais manger un ceviche dans un petit resto sympa. C'est trop bon. Puis le ciel se couvre sacrément. On ne voit plus le volcan Misti (qui ressemble au Fujiyama). Le tonnerre gronde et l'orage éclate. La pluie tombe durant deux bonnes heures. Ça me laisse l'après-midi pour écrire mon blog.

vendredi 9 mars 2012

Le bus pour Arequipa

Mon bus pour Arequipa ne part qu'à 13h45. J'ai toute la matinée pour glander. Je vais quand même faire une promenade dans les environs, mais il n'y a pas grand chose à voir et puis ça cogne. Fernando devait m'accompagner à la gare routière mais il doit avoir un empêchement, donc j'y vais à pied. C'est pas que c'est loin, mais avec mon jean et mes chaussures de marche, je crève de chaud. J'ai réussi à obtenir une place tout devant, au premier étage, juste au-dessus du chauffeur. C'est la place idéale pour avoir une vue panoramique. Comme au cinéma à 180°. C'est un bus luxueux, rien à voir avec les poubelles prises jusqu'à présent. Mais comme il est beaucoup plus cher, il est surtout rempli de touristes, et notamment par des groupes de français. Comme je suis content de ne pas voyager en groupe. Je crois vraiment que ce type de voyage n'est pas fait pour moi. Coté sécurité, c'est impressionnant. On a droit à une fouille au corps en règle avant de monter dans le bus, puis chacun de nous est pris en vidéo, au cas où. Bonjour l'ambiance. Il parait qu'ils font ça depuis l'époque du terrorisme avec le sentier lumineux. Depuis, ils continuent. Mais ça ne rassure pas trop leur truc. Nous prenons la panaméricaine vers le sud. C'est le désert. La route est principalement utilisée par des camions ou des bus. Très peu de voitures. Comme c'est l'axe principale de l'amérique du sud, il y a un gros trafic de poids lourds. C'est une simple voie et pas si large que ça. Je ne voudrais pas faire du vélo là-dessus. Ça doit être mortel. La plus part du temps, nous longeons la mer, mais parfois il faut traverser les montagnes qui qui se jettent dans l'océan. La route devient alors sinueuse et vertigineuse. Il faut serrer les fesses, surtout dans les courbes lorsque nous croisons les énormes camions. De ma place haut perchée, j'ai l'impression plusieurs fois que nous allons finir dans le ravin. Pourvu que le chauffeur ait pris assez de café... Le voyage va durer 10 heures. C'est long 10 heures. En plus, il n'y a pas d'arrêt prévu. On nous sert un repas, pas trop mauvais. Et puis, ils nous passent un paquet de dvd débiles, histoire de faire passer le temps. Les paysages sont quand même beaucoup plus intéressants. Dunes, vents de sables, petits ports de pêches, rios qui viennent se jeter dans la mer. Finalement, je ne suis pas déçu d'avoir mis mon jean. La clim est à fond et il fait un froid de canard. Je me recouvre de la couverture qui est mis à notre disposition. Lorsqu'on voit les gens dehors en chemise qui crèvent de chaud, on se dit qu'ils ont bien de la chance. A mi-chemin, la nuit tombe. Magnifique couché de soleil sur la mer. Il ne reste plus qu'à essayer de dormir. L'hôtesse du bus me réveille juste avant d'arriver à Arequipa. Il est minuit. Dehors, il fait plutôt frais. Il faut dire que nous sommes montés à 2 300 mètres d'altitude. Je sors une polaire de mon sac. Maintenant, il va falloir trouver un hôtel à cette heure, ça ne va pas être simple. En sortant de la gare routière, je tombe sur un taxi. Dans tous les guides, ils nous mettent en garde contre les faux taxis qui vous emmènent dans la pampa et vous désossent avec des complices en un rien de temps. J'ai beau ne pas être particulièrement trouillard, on y pense quand même. En plus, mon gus n'a pas vraiment la gueule d'un premier de la classe. Bref, je serre les doigts et le fesses et lui demande de m'emmener au centre ville où je trouverai bien quelque chose d'ouvert. Apparemment, il a décidé de prendre les petites rues. "Seguro que esta por alli ?" "Si, si, no hay problema !" No problema, c'est vite dit. Je resserre les fesses. Lorsque j'aperçois enfin la place centrale, la Plaza de Armas, je les desserre et me dis que finalement, il est plutôt sympathique ce type. Par chance, nous trouvons un hôtel minable pas trop loin de la place. Les murs sont lugubres, on sent les ressorts du lit, il n'y a pas d'eau chaude et il y a comme une odeur de vomi. Allez, Vincent, t'en as vu d'autres. C'est pour la moitié d'une nuit seulement.

jeudi 8 mars 2012

Les figurines de Nazca

Ce matin il pleut. Incroyable ! Cela n'arrive que deux fois par an et il a fallu que ça tombe sur moi. Il y a des fuites d'eau partout dans l'hôtel. Evidemment, l'étanchéité n'est pas la première des préoccupations lorsqu'on construit ici. On installe donc des bassines. Ça fera largement l'affaire. L'avantage de cette petite pluie, c'est que la température a chuté de dix degrés. Ça fait du bien. On respire un peu. Bien entendu, lorsqu'on est à Nazca, on se doit de visiter les géoglyphes. Ce sont des sortes de grandes lignes et figurines tracées sur le sol par la civilisation nazca, avant l'ère des incas. Comme il ne pleut jamais, sauf aujourd'hui, elles restent intactes. Pour les voir, l'idéal, c'est de les survoler en avion. Mais ça coûte un oeil. Et puis, ça me tente moyennement. Heureusement, il existe d'autres solutions pour les rapiats comme moi. Ils ont construit deux miradors qui permettent d'en voir quelques unes et ainsi de se faire une idée. Le patron de l'hôtel, Fernando, me propose qu'un de ses amis me serve de guide. En fait, il faudrait plutôt dire de chauffeur car il est gentil mais pas très causant. Nous y allons avec sa voiture en compagnie d'un jeune routard japonais. C'est fou ce qu'il y a comme touristes japonais au Pérou. On va voir les figurines situées à une vingtaine de kilomètres dans le désert. La pluie a cessé. Bon, ben voilà, on les a vu. Pour être honnête, ça casse pas des briques. Ou alors, il aurait fallu un bon guide qui nous donne quelques explications. Heureusement, j'avais lu auparavant quelques articles sur internet. Comme je reste un peu sur ma faim, on me propose d'aller voir le cimetière de Chauchilla, situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Nazca. Je pars donc dans un minibus rempli de touristes de toutes les nationalités. Certes, nous avons droit aux inévitables visites d'ateliers de poteries et autres artisanats de la région, véritables pièges à touristes. C'est chiant, mais bon, c'est la règle du jeu. Faut faire avec. Le cimetière est isolé en plein désert. Les tombes ont été découvertes récemment. Il a fallu mettre le holà aux pillages car les momies et les poteries se vendaient une fortune au marché noir. Ils ont donc sécurisé la zone et reconstitué douze tombes avec des momies originales. Elles sont parfaitement conservées. Comme il fait chaud et sec, elles ne se dégradent pas. La chaleur revient. On ne voit plus aucune trace de la pluie de ce matin. Nous rentrons en ville. Nous passons devant quelques jolis cimetières, plus récents ceux-là. Je passe à la gare routière pour acheter mon billet de bus pour partir demain à Arequipa. Déjeuner vite fait dans un boui-boui local puis retour à l'hôtel prendre une bonne douche.

mercredi 7 mars 2012

En route vers Nazca

Pisco est une ville dynamique et en pleine reconstruction mais on en a vite fait le tour. Je décide donc de partir à Nazca. Une ville plus au sud, en plein désert, connue pour ses motifs gigantesques gravés à même le sol qu'on peut surtout découvrir du ciel, et d'origine inconnue. Je me rends donc sur la panaméricaine en taxi. C'est par-là que passe la majorité des bus. Par chance, je trouve une place à l'avant d'un bus presque neuf. C'est plus sympa pour admirer les paysages en vue panoramique. Dans mes voyages, c'est sans doute les trajets en bus que je préfère. Je discute avec moi voisin de siège. Je ne sais pas s'il est fou ou très intelligent, mais il est marrant. Il me parle en mélangeant l'anglais et l'espagnol. Pas facile à comprendre le mec. Il n'arrête pas de causer. Je dois faire semblant de m'endormir pour avoir un peu la paix. Heureusement, le trajet jusqu'à Ica ne dure qu'une heure. Là, il faut que je trouve un autre bus pour m'emmener jusqu'à Nazca. J'en trouve un assez vite à la gare routière mais celui-là est tout pourri. Les paysages sont désertiques et mais cependant magnifiques. Dans le bus, ils passent une vidéo d'un film américain débile. Moi, je préfère regarder les splendides paysages. Malheureusement, je suis à coté d'une fenêtre dégueulasse qu'on ne peut pas ouvrir. Je tente tout de même quelques photos. On verra bien le résultat plus tard. Au moins, ça fera des souvenirs. Plus on s'éloigne de la mer, plus il fait chaud. Le soleil doit être au zénith car les poteaux électriques n'ont pas d'ombre. Parfois, nous traversons des vallées d'un vert éclatant qui contraste avec le jaune des montagnes rocailleuses. Sûrement la présence d'un rio. Ou alors de cultures irriguées. Nous arrivons enfin à Nazca vers 13 heures. Je m'attentais à voir une grande ville mais c'est plutôt un gros bourg assez sympathique. Autant à Pisco ils refaisaient toutes les maisons, autant ici ils refont toutes les rues. La ville est un vrai chantier. Je ne sais pas comment font les ouvriers pour travailler sous cette chaleur. C'est limite inhumain. A la sortie du bus, je suis alpagué par des rabatteurs d'hôtels. On me proposent des chambres à des prix défiant toute concurrence. Mais j'avoue qu'avec l'âge, j'en ai marre de me taper les endroits glauques. Je leur dis donc que je sais déjà où je veux aller. Effectivement, la patronne de l'hôtel de Pisco m'a recommander un hôtel sympa. Et c'est vrai, il est sympa. Il est tenu par un vieux couple de péruviens qui étaient pharmaciens auparavant. Avec leurs économies, ils ont monté cet hôtel et ils s'en sortent plutôt pas mal. En tout cas, ils sont très gentils. Comme la chambre qu'ils me proposaient ne me plaisait pas trop, ils m'en donnent une autre beaucoup plus grande pour le même prix. Je suis un vrai pacha dans cette suite. Il fait tellement chaud et lourd que je prends une douche. Puis je vais en ville pour manger un bout. Il est deux heures et tous les commerces sont en train de fermer. Il n'y a presque plus personne dans les rues, à part les ouvriers bien sur. Je trouve quand même une petite gargote qui me propose un menu pour seulement 9 soles. Crudités, poulet, riz et bière. Vite fait, bien fait. Puis c'est la siesta. De toute manière, il fait trop chaud pour faire quoique ce soit. Même dans la chambre, il fait une chaleur étouffante. J'en profite pour trier mes photos. Celles du bus ne sont pas si mal. On voit à peine les saletés de la fenêtre. En début de soirée, je retourne me balader en ville. Le ciel est bien  nuageux. Il y a même des petites gouttes de pluie. On voudrait bien qu'un orage éclate, mais ça veut pas. Il y a maintenant beaucoup plus de monde dans les rues. Tous les commerces sont ouverts. J'achète un couteau dans une vieille boutique pour remplacer celui qu'ils m'ont piqué à Roissy. Le soir amène un peu de fraîcheur et c'est tant mieux.

mardi 6 mars 2012

La citadelle de Tambo Colorado

Ce matin, je veux aller voir la citadelle inca de Tambo Colorado (comme le nom de mon hôtel), située à 40 kilomètres à l'est de Pisco. A l'agence de tourisme, ils me proposaient la visite pour le prix démentiel de 100 soles. Ils me disaient c'était cher parce que j'étais seul à vouloir y aller. Mais j'apprends par la patronne de l'hôtel qu'en prenant un petit minibus local, on peut très bien se débrouiller tout seul. C'est donc ce que je fais. Elle m'indique la rue où passent les minibus. Je trouve aisément. Ça ne coûte que 7 soles l'aller et retour. Bonjour la marge de l'agence. Au début, c'est confortable car nous sommes peu nombreux à l'intérieur. Mais le principe de ces minibus est de prendre tous les gens sur la route qui font un signe de la main. Evidemment, on devient vite serré comme des sardines. Mais l'ambiance est bonne. Les passagers sont surtout des paysans. Entre eux, ils parlent espagnol. J'arrive donc à suivre les conversations. J'ai droit à des grands sourires amicaux. Vraiment sympas ces péruviens. La route longe le rio Pisco. Ce qui explique la verdure inattendue des alentours. On y voit des champs de cotons, de maïs et des arbres fruitiers. Une vraie oasis. Les montagnes aux alentours, elles, sont rocailleuses et désertiques. Au bout d'une heure de trajet, j'arrive enfin à la citadelle. C'est désert. Je suis le seul visiteur. Je demande au gardien s'il a souvent de la visite. "Très peu" me répond-il. "Le syndicat d'initiative ne fait pas assez de promotion !". Bref, j'ai toutes les ruines pour moi tout seul. Les constructions ont été réalisées en adobe de terre. C'est intéressant. Mais on fait vite le tour en une heure. Il est midi, la chaleur cogne. Je discute un peu avec le gardien en attendant mon bus de retour. Il me parle de football et de la tour Eiffel. Je lui dis ce que je sais de la tour Eiffel. En ce qui concerne le foot, il comprend vite que je m'en fiche complètement. De retour à Pisco, je vais déjeuner dans un petit resto. Je commande un ceviche de poisson. C'est le plat national du Pérou. Un mélange de poisson cru cuit au jus de citron vert, des oignons, des piments et des patates douces. C'est le plat idéal lorsqu'il fait chaud. J'adore ça. Retour à l'hôtel pour la siesta. Je teste Skype avec ma tablette. Ça marche merveilleusement bien. Je peux montrer la vue de mon hôtel en webcam. Lorsque la chaleur baisse un peu, je vais faire un tour en ville. Pour être honnête, il n'y a pas grand chose à voir. C'est une ville en pleine reconstruction. Et c'est pas génial. Je passe devant une petite fête foraine pour les enfants qui est en train d'être montée. Les couleurs des manèges contrastent un peu avec la monotonie grisâtre des bâtiments. Je passe par hasard devant l'agence de voyage. Le type me salue et me demande si je veux aller faire un tour à la citadelle inca. Je lui réponds que j'y suis déjà allé ce matin avec le bus local. Il me dit que c'était très imprudent de ma part car cela pouvait être dangereux. Je n'ai pas eu cette impression. Je pense surtout qu'il regrette de ne pas avoir fait une bonne affaire.

lundi 5 mars 2012

Paracas et las islas Ballestas

Pour aller visiter les îles Ballestas et la réserve naturelle de Paracas, on vient me chercher à mon hôtel à 7 heures. Ce n'est pas vraiment un problème pour moi car je me réveille chaque nuit vers 4 heures du matin. Le décalage horaire fait encore son effet. Cela fait des petites nuits. Mais ça ne devrait pas durer. Un minibus m'accompagne à Paracas, un petit village balnéaire au bord de la mer, situé à environ 30 kilomètres au sud de Pisco. Là, je rejoins une centaine de touristes à l'embarcadère du port. Je suis surpris par le nombre de touristes français. C'est bien simple, nous sommes beaucoup plus nombreux que les allemands, c'est pour dire. J'entends parler français tout autour de moi. Ce sont essentiellement des jeunes routards, plutôt sympas. Mais il y a aussi quelques seniors. Nous montons par paquet de trente dans des vedettes rapides. Gilet de sauvetage, chapeau, lunette de soleil et ciré indispensable car il ne fait pas chaud sur l'eau. La mer est plutôt calme. Les vedettes foncent rapidement vers les îles Ballestas. Ce sont des îles protégées où vivent des phoques, des lions de mer, des pétrels, des fous blancs, des cormorans et j'en passe. Il y a quelques années, on récoltait sur ces îles le guano par tonnes. Il parait que la couche mesurait plus de trente mètres d'épaisseur par endroit. Maintenant, le ramassage est réglementé. On verra d'ailleurs, les embarcadères en bois qui servaient à ravitailler les bateaux. Avant de parvenir aux îles, on aperçoit une figure immense qu'ils appellent le lampadaire. A priori, rien à voir avec les signes de Nazca. Mais c'est marrant à voir. Lorsque nous arrivons à proximité des îles, ça pullule d'animaux et d'oiseaux de toutes sortes. Impressionnant. Ils n'ont pas l'air effarouché de notre présence. Nous sommes leur spectacle quotidien. Bien que très touristique, cette balade est fascinante. Ça vaut vraiment le coup d'oeil. Chaque bateau a son guide qui nous fait ses commentaires en espagnol et en anglais. Avec le bruit des moteurs, on ne comprend pas tout mais on s'en fout. On est plus là pour regarder les merveilles de la nature. Et là, on est servi. Au bout de deux heures d'excursion, on rentre au port. Le temps de prendre un café au petit restaurant touristique du village, nous voilà reparti pour la réserve de Paracas. Ce sont des immenses étendues de dunes et de caillasses. On est en plein désert. Fascinant. Ils sont en train de reconstruire le musée du parc qui a été entièrement détruit par le tremblement de terre. Nous découvrons les côtes splendides de toutes les couleurs. Même moi qui suis daltonien, j'en prends pleins les yeux. Les photos rendent assez bien ce que nous avons vu. Mais c'est tellement mieux de le voir en vrai. Nous passons voir "la catedral". C'était une immense arche, un peu comme celle d'Etretat. Malheureusement, elle s'est effondrée durant le séisme. Puis nous allons déjeuner dans un restaurant situé dans un petit village de pêcheur. Si le paradis existe, il doit ressembler à cet endroit. Je me régale d'une sole grillée et d'une bonne bière. Que du bonheur ! C'est un peu chère, mais il y a des moments comme ça où l'argent n'a aucune importance. Et puis on se dit qu'on fait vivre tout un village qui sans tourisme n'existerait sans doute plus. Je fais la connaissance d'une hollandaise très sympa qui voyage toute seule. Elle est partie de Quito et va finir son voyage en Bolivie. Elle est très surprise de voir un français qui parle anglais. C'est vrai qu'en général, les français sont plutôt fainéants du coté langue. Mais j'ai l'impression que la jeune génération s'améliore. On a enfin compris que le français n'était plus la langue universelle. Le minibus nous ramène à nos hôtels respectifs. J'ai passé une excellente journée. Le soir je vais acheter quelques fruits au supermarket du coin. Après le festin de ce midi, un dîner plus frugale s'impose.

dimanche 4 mars 2012

Départ vers Pisco

Comme je sais que Lima va être ma plaque tournante durant ce voyage et que j'y reviendrai donc souvent, je décide de ne pas trop m'y attarder. Je choisis de visiter d'abord le sud du Pérou, puis de remonter doucement vers le nord avant de rejoindre l'Equateur. Ma première étape sera donc Pisco, à 250 kilomètres au sud de Lima. C'est une ville qui a été complètement ravagée par un tremblement de terre en 2007. Mais il parait qu'il y a pas mal de trucs à voir. Notamment, des sites archéologiques et des réserves naturelles. Je quitte donc l'hôtel Espana vers 10 heures pour me rendre à la gare routière. Comme elle se trouve à un petit kilomètre de là, la réceptionniste me commande un taxi. Au Pérou, il faut pas s'en priver, ça ne coûte pas grand chose. C'est un peu le foutoir dans cette gare. J'ai peine à trouver la compagnie qui m'emmènera à Pisco. Finalement, un chauffeur de bus me dit qu'il y va et qu'il part tout de suite. Je ne réfléchis même pas. Je lui paye son billet et monte. Son bus est tout pourri. Rien à voir avec les beaux bus flambant neufs d'Argentine et du Chili. Mais bon, le voyage ne dure que 4 heures. Et puis j'aime bien le contact avec les populations locales. Là, je suis servi. J'ai du très local. Bien entendu, il n'y a pas de clim. Mais finalement, je préfère. C'est meilleur pour la santé et on peut ouvrir les fenêtres. Pour sortir de Lima, il faut traverser les banlieues. Des favelas accrochées aux collines à perte de vue. Un urbanisme anarchique impressionnant. Du grand n'importe quoi. Nous prenons la panaméricaine. La grande route qui traverse toute l'amérique. C'est l'axe routier principal du Pérou. Il y a des convois de camions énormes, genre américain. Les paysages sont désertiques et arides. On pourrait se croire dans le Sahara. Il y a même d'immenses dunes de sables. Au loin, les montagnes sont pelées. Toute l'économie du pays repose sur cette bande terre entre la mer et les montagnes, soit une cinquantaine de kilomètres de large. Entre le route et les montagnes, il y a les usines, les serres maraichères et les élevages de poulets. De l'autre coté, les villages et les constructions balnéaires plus ou moins bordéliques. Ça me fait drôle de retrouver l'océan Pacifique. Il a quelque chose de fascinant. Les gens s'y baignent très peu car il y a le courant froid de Humboldt qui vient de l'antarctique. C'est pour cette raison qu'il y a en permanence cette bruine persistante, la "Garùa". Mariage de l'eau froide avec l'air sec et chaud du désert. Parfois, elle est si épaisse qu'on voit à peine le bout de la route. Elle a quand même un coté positif, c'est qu'elle rafraîchit sacrement l'air. Il fait presque doux. Arrivé à Chincha, le bus tombe en panne. Une transmission a lâché. Il faut attendre un autre bus de la même compagnie et faire le transvasement des bagages. Ça râle un peu mais ça reste bon enfant. Au bout d'une heure, nous voilà reparti. Je suis assis à coté d'une mère et sa petite fille, très typées incas. La petite fille est fascinée par ce grand blanc. Elle me touche tout le temps les poils de mes bras. Ça fait rigoler sa mère. Malheureusement, elle ne parle que le quechua. Ça limite les conversations. Nous arrivons enfin à Pisco. Une ville sans grand intérêt où l'on voit encore les séquelles du tremblement de terre. La gare routière est située au centre ville. Je n'ai donc pas beaucoup à marcher pour trouver un hôtel. Je tombe sur le charmant "Tambo Colorado". Enfin, je devrais plutôt dire sur la charmante réceptionniste. Une bimbo. L'hôtel a été reconstruit à neuf récemment. Il y a même la télévision et le wifi dans les chambres. Grand luxe. Je prends une bonne douche et vais me renseigner en ville pour savoir ce qu'il y a à voir dans la région. Le type d'une agence me propose d'aller voir demain la réserve de Paracas et les îles Ballestas. C'est vendu. Ils passeront me chercher demain matin. Je vais me promener dans les rues du centre. C'est dimanche, il y a pas mal de monde qui se balade. C'est sympa. De retour à l'hôtel, Carla la bimbo m'offre un verre de Pisco, la boisson nationale. Une sorte de vin cuit, genre pinot. C'est plutôt bon.