lundi 30 avril 2012

Le musée del Banco

C'est sans doute la première nuit relativement calme. Cette petite pension, la casa Cuencana, vit sur la bonne réputation qui lui a donné le Routard. La gentille propriétaire, Marta, a compris le système et ne passe plus que cinq minutes par jour pour encaisser le prix des nuitées. Un seul objectif, remplir les chambres. C'est Maria, la femme de ménage, qui fait le gros du boulot. Nous lui avons fait part de notre mécontentement quant aux bruits inadmissibles dans un hôtel. Nous avons droit à un semblant d'excuses, l'air de dire "j'm'en fou !" Bref, pension à éviter. Ce matin, je voulais reprendre la route vers le nord et m'arrêter à Ingapirca, visiter les plus grandes ruines incas de l'Equateur. Mais Aurélie et Philippe, qui veulent y aller aussi, souhaitent auparavant aller faire un tour dans une exploitation de fleurs. Pas de problème, en les attendant, j'irai visiter le musée del Banco, un des plus beaux d'Equateur à ce qu'il parait. Tous les musées et parcs naturels du pays sont gratuits depuis un mois. C'est le président qui en a décidé ainsi. C'est pas pour autant qu'il y a plus de monde. Je suis le seul visiteur. Le premier étage est consacré à l'ethnologie du pays. Vêtements, instruments de musique, outils. Sympa, sans plus. Le sous-sol est consacré à l'histoire de la monnaie. Ça doit sans doute intéresser les collectionneurs. Le musée est situé sur le site inca de Tomebamba. Il ne reste plus grand chose, à part quelques murs de pierres et des terrasses en herbe que tondent quelques lamas. Mais il y a un parc floral splendide. On y voit toutes le différentes plantes qu'on peut trouver en Equateur. Il est entretenue par une dizaine de jardiniers. Il est très soigné et très propre. Au milieu du parc, il y a une volière avec différentes espèces de perroquets et autres toucans. Bref, un très joli jardin paysager qui vaut vraiment le coup d'oeil. Comme il est midi, je retourne à l'hôtel où je retrouve mes deux grenoblois qui sont rentrés de leur visite. Nous allons déjeuner ensemble au petit resto colombien d'à coté. Très bon et bonne ambiance. Puis nous nous rendons à la gare routière pour attraper un bus qui part pour Tambo, à 100 kilomètres au nord. De là, il faudra reprendre un autre bus pour faire les 15 kilomètres restant pour nous rendre à Ingapirca. La route est bonne et très belle. C'est un peu toujours pareil. Petites montagnes entourées de nuages, pâturages, vaches, fermes éparpillées. Il nous faut tout de même trois bonnes heures pour arriver à destination. Ingapirca est un tout petit village. Il est surtout habité par paysans. On y vient aussi pour visiter le site inca mais aussi pour parcourir un partie du chemin de l'inca qui passait par là pour aller de Cuzco à Quito. Nous trouvons une petite chambre d'hôtes situé à l'entrée du parc, Las Cabanas del Castillo, tenu par un des gardiens du site, Gonzalo et sa femme. Accueil réservé mais sympa. Nous sommes à la campagne. Ici, pas de fausse gentillesse à la Marta. Ils ont deux chambres dans une petite dépendance au-dessus de leur maison. C'est simple mais propre. Nous prenons nos quartiers puis allons faire un tour à l'entrée du site. Il est 18 heures. Nous apprenons  que c'est fermé. Demain aussi à cause du 1er mai. On n'avait pas prévu le coup ! Gonzalo est désolé mais il ne pourra pas l'ouvrir pour nous. Il nous console en nous disant qu'un chemin fait le tour par l'extérieur et permet de bien voir le site quand même. On verra ça demain. Pour le dîner, sa femme nous prépare de bonnes truites à la vapeur pêchées dans le coin que nous dégustons devant le feu de la cheminée. Puis nous regagnons nos pénates pour aller nous coucher. Il ne fait pas chaud. Heureusement, il y a de bonnes couettes sur les lits.

dimanche 29 avril 2012

Parc de Cajas (2 ème journée)

Apparemment, il y a eu un gros foutoir cette nuit. Des jeunes ont discuté assez fort jusqu'à 4 heures du matin. Je n'ai rien entendu grâce à mes boules Quiès et j'ai plutôt bien dormi. Mais Aurélie et Philippe n'ont pas fermé l'oeil de la nuit. Ils sont furieux. Nous partons tout de même vers 8 heures au parc de Cajas. Cette fois-ci, je connais bien la combine pour aller prendre le bus. Nous arrivons sur place au col de Tres Cruces à 9 heures et demi. Le chemin que nous avons choisi de faire aujourd'hui part de ce col et descend jusqu'à l'entrée du parc en passant par deux autres cols. Ils annoncent huit heures de marche mais c'est toujours exagéré. Nous ne mettrons que cinq heures pour le parcourir à une allure tout à fait normal. Le chemin est plutôt bien balisé. Il y a des marques violette de temps en temps. Comme il est aussi utilisé par des cavaliers, il est relativement large. Donc, plutôt facile à suivre. Au début, il grimpe un peu puis il redescend gentiment tout du long. On peut comme ça admirer les paysages plus tranquillement. Le temps est beaucoup plus nuageux qu'hier. Nous avons même droit à quelques averses. Mais heureusement, elles ne durent pas. Puis le soleil réapparaît sur la fin de la balade. Nous longeons plus d'une dizaine de lacs, tous différents et aussi beaux les uns que les autres. A part quelques cavaliers locaux, nous ne verrons aucun autres marcheurs. Nous avons la chance d'apercevoir quelques jolis oiseaux et de très belles fleurs. Arrivés sur la fin du parcours, nous perdons la piste. Nous naviguons à vue en longeant un torrent qui descend vers la vallée. Nous arrivons finalement à bon port vers 14 heures 30. Ce fût une très belle promenade qui m'a fait un bien fou. Nous déjeunons sur la terrasse du petit restaurant de l'entrée du parc, le même qu'hier. Un bon petit menu avec soupe et tranche de porc pour une somme modique. Petite digestion au bord de la route en attendant qu'un bus nous ramène en ville. Bonne journée. Je pense que cette nuit, on va bien dormir. Enfin, j'espère...

samedi 28 avril 2012

El parque natural del Cajas

Ce matin, il y a un beau ciel bleu. Je vais en profiter pour aller visiter le parc naturel del Cajas. L'entrée est a seulement 40 kilomètres de Cuenca. Il parait qu'il y a plein de randonnées sympas à faire. Pour y aller, ce n'est pas très compliqué. Il faut prendre un autobus de l'autre coté du rio et aller jusqu'au terminal de bus régional Feria Libre qui de se trouve à l'ouest de la ville. De là, il faut trouver le bus. Ce n'est pas évident mais à force de demander, je finis par trouver. Par chance, le bus part au moment où j'arrive. Il faut moins d'une heure pour parvenir à l'entrée du parc. L'entrée est gratuite depuis quelques mois. C'est le gouvernement qui en a décidé ainsi. Auparavant, il fallait payer 10 dollars. C'est toujours ça de gagné. Si on le demande gentiment, les gardes du parc nous donnent une carte avec les chemins de rando dessinés dessus. Je vais commencer par un facile. Malheureusement, je n'ai pas emporté d'eau avec moi, ni de quoi manger. Je pensais trouver ça au refuge mais tout était fermé. Faudra faire sans. Nous sommes à 4 000 mètres d'altitude et il ne fait pas si chaud. Il n'y a pas grand monde. Quelques marcheurs, la plus part étrangers. L'endroit est magnifique. La montagne est assez pelée. Il y a une centaine de lacs éparpillés un peu partout, tous aussi beaux les uns que les autres. Le ciel est bleu azur, c'est superbe. Le sentier est assez bien balisé au début, puis ça se gâte un peu. Heureusement, avec ma carte assez sommaire, j'arrive à me repérer. Au milieu d'un chemin, je tombe sur un marcheur espagnol, José, qui est complètement perdu. Il n'arrive pas à trouver le bon chemin. Il tourne rond depuis un moment. Nous sympathisons et décidons de continuer la balade ensemble. C'est plus sympa de marcher à deux. Nous découvrons au fur et à mesure des panoramas magnifiques. Il commence à faire bon. Nous longeons des petites rivières qui alimentent des lacs, qui à leur tour alimentent d'autres rivières, et ainsi de suite. C'est la saison des fleurs. Quelle chance ! Un peu plus loin, nous rencontrons deux autres marcheurs, espagnol et chilien, très sympas eux aussi. Nous finissons la balade à quatre jusqu'à un petit restaurant près de la route. Nous déjeunons ensemble de bonnes truites accompagnées de plusieurs bouteilles de bière. Bonnes rigolades. Ce sont de bons vivants. J'aime bien. A la fin du repas, nous nous sentons incapables de reprendre la marche. La bière et la marche, ce n'est pas trop compatible. Nous reprenons donc un car qui nous redescend à Cuenca. La route est très belle. Arrivés à la gare routière, nous prenons un taxi pour nous rendre au centre ville. Puis nous nous disons au revoir. Peut-être reverrai-je José qui va lui aussi vers le nord. Les autres vont vers le Pérou. Vraiment sympas ces types. J'ai passé une tellement bonne journée que je décide de revenir faire un autre circuit demain. Je le propose aux grenoblois. Ils sont d'accord.

vendredi 27 avril 2012

Le musée des cultures arborigènes

La petite pension de la senora Marta est sympa mais bruyante. Les murs sont épais comme du papier cigarette et les parquets grincent au moindre pas. Dès qu'il y en a un qui va aux toilettes, il réveille inévitablement tout le monde. Et puis à 8 heures, c'est les travaux de l'extension qui démarrent. Bref, petite nuit. J'ai envisagé un moment de changer d'hôtel mais les routards présents sont très sympas et je suis content de parler un peu français. J'enfoncerai un peu plus les boules Quiès cette nuit. Je vais visiter le nord du vieux Cuenca à pied. J'aime bien marcher avec mon appareil photo dans la poche. Beaucoup de jolies vieilles maisons coloniales. C'est vraiment une ville très agréable. En plus, il fait un temps idéal pour se balader, ni trop chaud, ni trop froid. Je monte sur un petit belvédère où il y a une jolie vue sur la ville. L'après-midi, après une sieste réparatrice, je vais visiter le musée des cultures aborigènes qui se trouve à deux pas de la pension. C'est un petit musée privé qui abritent plus de 5 000 objets archéologiques appartenant à un ancien ministre équatorien de la culture. Apparemment, il a bien profité de son poste. La présentation est un peu bordélique et je pense que ça intéresse surtout les mordus d'archéologie. Mais on passe quand même un bon moment. Le soir, nous dînons à la bonne franquette entre routards français dans le patio autour d'une table en plastic blanc. On refait le monde...

jeudi 26 avril 2012

Cuenca

Cuenca est une chouette petite ville provinciale. La plus belle d'Equateur, parait-il. Surtout le vieux centre historique. Il a gardé un grand nombre de maisons et de bâtiments de l'époque colonial. Il est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1999. Il y a plein de petites boutiques sympas, de petits musées et de galeries d'art. Il parait que la vie est tellement agréable ici qu'un grand nombre de retraités américains vient s'y réfugier durant l'hivers. D'ailleurs, on n'en voit beaucoup en se baladant. Tout est écrit en anglais et en espagnol. Pour la monnaie, pas de problème, c'est le dollar américain. Il y a un truc d'intéressant à voir à chaque coin de rue. Il fait beau. Un peu frais le matin mais tout à fait correct l'après-midi. Je flâne un peu sur la promenade qui longe le rio Tomebamba. Ce dernier sépare la vieille ville et la ville moderne. Il y a de jolies maisons tout le long. C'est ravissant. Et puis, c'est très propre. Même le rio est nickel. L'après-midi, je prends un bus panoramique pour découvrir la ville. C'est un bon moyen de prendre des photos tranquillement. Dans ce genre de bus, pas de complexe, on mitraille. Il nous emmène au sommet d'une colline où on a un point de vue magnifique sur la ville. Mais le temps se couvre et la ville est plongée dans l'ombre. Pas terrible pour les photos. Retour à la pension où je retrouve mes grenoblois en train de déguster des crevettes qu'ils ont acheté au marché et fait cuire à la casserole. Ça m'a l'air délicieux.

mercredi 25 avril 2012

La route du vomi

Ce matin, il pleuviote. C'est bizarre ce temps. Ça passe de la pluie au soleil en un clin d'oeil. Direction la gare routière. On m'avait dit que pour Cuenca, il y avait un bus toutes les heures. Mais ce n'est pas vraiment le cas. J'en trouve tout de même un qui part à 11 heures trente. Les transports ne sont pas chers en Equateur mais les bus sont bien pourris. En plus, celui qui va m'emmener n'a pas été nettoyé. À l'intérieur, c'est dégeulasse. La place indiquée sur mon billet est prise par une mère et ses trois enfants. Le chauffeur me dit que le numéro des places n'a pas d'importance et que je peux m'asseoir où je veux. Soit, je m'assoie donc devant. Il y a beaucoup de gamins aujourd'hui parmi les passagers. La route est bonne mais très sinueuse. Dès le début, nous avons donc le droit à un festival de vomissement. Au bout d'un moment, ça empeste. C'est une infection. Et, il va falloir tenir comme ça durant six heures de voyage. La route, quant à elle, est magnifique. Elle longe les flans des montagnes. Les panoramas sont fantastiques. Ce n'est pas de la très haute montagne mais nous passons parfois des cols assez hauts. Beaucoup de forêts de pins et de verts pâturages. Les alpins ne seront pas dépaysés. Nous faisons parfois des arrêts dans des villages pour ramasser ou déposer des passagers. Nuages et ciel bleu en alternance. Il y a deux autres touristes dans le bus. Ce sont deux jeunes grenoblois, Aurel et Philippe, qui voyagent depuis sept mois en amérique du sud. Genre baba-cool, sympas. Ils viennent de passer une semaine à Vilcabamba pour se reposer un peu. Nous arrivons à Cuenca vers 17 heures. Nous trouvons aisément une petite pension conseillée par le Routard. Ce n'est pas le grand luxe mais l'endroit est convivial. Les chambres sont propres. Les sanitaires sont communs. Il y a un petit patio où nous discutons le reste de l'après-midi en nous racontant nos voyages. Nous finissons la soirée dans un restaurant pakistanais, avec des vrais pakistanais en turban. Mais qu'est-ce qu'ils foutent là ?

mardi 24 avril 2012

Vilcabamba

On m'a parlé d'un petit village, Vicabamba, situé à 45 kilomètres dans le sud de Loja. Un petit coin de paradis à ce qu'il parait. Je vais aller y faire un tour. Je me rends au terminal de bus et prends un minibus pour une somme modique. Les transports ne coûtent pas chers en Equateur. Je fais la connaissance de mon voisin de voyage, un chilien qui vit dans la région depuis une dizaine d'années. Il cultive des plantes aromatiques. Il parait qu'il y a un bon marché pour ces produits. L'Equateur en exporte pas mal en Europe et aux Etats-unis. Il est gentil mais très bavard. J'ai droit à une visite guidée en règle. Il m'explique tout. L'histoire de la région, ce qu'on y cultive, les lieux touristiques, et tout, et tout. Il parle vite. Je ne capte pas tout. Parfois, pour éviter qu'il ne recommence ses explications, je fais mine de comprendre. Les paysages me sont familiers. Des collines verdoyantes, des pâturages, des vaches noires et blanches, des forêts. On se croirait dans les alpes. Quelques jolies maisons avec piscine. Mon voisin chilien m'explique que c'est certainement avec l'argent de la drogue que les gens ont pu se payer ces baraques. Avant, l'Equateur servait de plaque tournante pour écouler la drogue qui venait de Colombie vers les pays occidentaux. A priori, maintenant c'est plus contrôlé. A priori... La route est sinueuse mais plutôt bonne. Nous mettons une petite heure pour parvenir à Vilcabamba. Mon chilien me dit chaleureusement au revoir. Apparemment, il était content de discuter avec moi. Vilcabamba est une petite bourgade bien tranquille au milieu des montagnes. Il parait que les routards viennent souvent ici pour s'y reposer. J'en croise quelques uns, genre baba cool. Ici, il n'y a pas grand chose à faire à part des balades. Je vais donc me promener sur les hauteurs de la ville. Il fait beau. Il y a un petit vent frais agréable. Il y a des fleurs partout. C'est magnifique. Les gens que je rencontre sont charmants. Vers midi, je redescends au village pour déjeuner dans un petit resto de la place centrale. Des vieux américains sont en train de boire des bières à la table d'à coté. Il parait qu'il y a plein de retraités qui sont venus s'installer ici. Car pour être tranquille, c'est tranquille. On me sert des fajitas au poulet. Un plat mexicain. Délicieux. Je finis de siroter ma bière puis vais marcher sur le versant de l'autre colline. J'essaie de trouver un chemin mais je suis souvent stoppé par des clôtures en barbelés. Je suis une piste lorsque je rencontre deux type en 4x4 qui me demandent ce que je fais dans le coin. Je leur explique que je cherche un chemin pour monter sur la montagne. Ils me répondent que ce sont des propriétés privées et que ce n'est pas possible. En plus, c'est parait-il dangereux. Il y aurait plein de trafiquants dans le secteur. Je n'insiste pas. Il est bien possible que eux-mêmes en sont. Je redescends donc au village et prends mon bus pour retourner à Loja. Le chauffeur m'amuse car lorsqu'une jolie minette monte dans le car, il lui propose de venir s'asseoir à coté de lui. Quel dragueur ! Mais apparemment, ça marche bien. Voilà, j'ai passé une bonne journée à me balader un peu dans cette jolie région.

lundi 23 avril 2012

Loja

Loja est un jolie petite ville du sud de l'Equateur. Je ne sais pas si elle est représentative du pays mais les rues sont propres, les constructions sont finies, les voitures ne klaxonnent pas tout le temps, il y a peu de flics, on voit pas mal de femmes au volant, ce qui est rare au Pérou. Et puis ça a l'air plus riche. Les boutiques sont bien achalandées. Ce que je remarque aussi, c'est qu'il y a beaucoup plus de gens de type européen et moins de femmes en habit traditionnel. Les jeunes filles sont maquillées et plutôt bien sapée. Bref, on pourrait presque se croire en Suisse. Les gens ont l'air moins souriant, plus sérieux. Mais c'est peut-être une fausse impression. Je vais me promener un peu pour découvrir la ville. Les églises ne sont pas chargées de décorations tape-à-l'oeil. Ils ont appliqué de la peinture simili marbre sur les piliers et les murs. De loin, c'est bleuffant. De près, c'est kitch. Nous sommes à 2 100 mètres d'altitude. Il fait donc bon durant la journée et assez frais la nuit. Il fait plutôt beau le matin mais ça se couvre l'après-midi. Je passe au bureau d'information touristique. On m'explique ce qu'il y a à voir dans le coin. Pas grand chose, à part flaner dans les rues et quelques musées. On me donne une petite carte de la ville pour pouvoir m'orienter. Je monte sur un belvédere qui surplombe la ville. Joli panorama. Les montagnes aux alentours ne sont pas très élevées. A force de marcher, je dois quitter quelques pulls. A midi, je vais manger une soupe de poisson dans un petit boui-boui. La vie a l'air un peu plus chère qu'au Pérou. Mais avec notre euro fort, c'est encore tout à fait raisonnable. A l'entrée de la ville, il y a un espèce de forteresse qui fait penser à Disneyland. On dirait du carton-pate. C'est d'un goût assez douteux. Mais bon, c'est marrant. Je longe le rio qui est aménagé en promenade. Puis je vais voir la rue de Lourdes (en référence à notre Lourdes). De jolies maisons et des boutiques d'art. Il y a aussi plusieurs petites places assez sympas. Bref, une petite ville bourgeoise sans prétention. Dans la soirée, je vais faire un tour au marché central. Clean, on pourrait presque manger par terre. Il y a même un escalator mécanique au milieu. Quel luxe !

dimanche 22 avril 2012

Bienvenido en Ecuador

Bon ben voilà, je crois que j'ai bien bourlingué au Pérou. Il est temps d'aller faire un tour dans le pays voisin, l'Equateur. Ma montre s'est arrêtée. La pile doit est morte. Je passe voir un petit horloger près du marché qui me la change pour une somme modique. Puis je retourne à l'hôtel faire mon sac et régler la note. Je prends un taxi qui m'emmène au terminal de bus. Pour aller à Piura, à 250 kilomètres vers le nord, il n'y a pas besoin de réserver. Il y a un bus toutes les demi-heures. La route traverse le désert. Je suis surpris de voir le nombre de détritus au bord des routes péruviennes. Des papiers, de sacs et des bouteilles en plastic qui trainent partout. Les péruviens balancent tout dehors sans complexe. Et puis, c'est tellement commode de déposer les décharges en plein désert. Malheureusement, le vent emporte tout sur des dizaines de kilomètres. Ici, l'écologie n'est pas encore ancrée dans les moeurs. Lorsqu'ils décideront un jour de tout nettoyer, y aura du boulot ! La route est toute droite. Ça va vite. Nous arrivons à Piura à 12 heures 30, après trois heures de voyage.  Normalement, j'ai vu sur internet qu'il y avait une compagnie de bus qui partait à 13 heures de Piura pour rejoindre Loja en Equateur. J'ai donc une petite demi-heure pour m'y rendre en espérant trouver de la place. Je demande donc à un taxi de m'y conduire. Il essaye de m'arnaquer sur le prix de la course, mais faut pas me la faire à moi. Tout le monde dit qu'il faut faire très attention ici. C'est réputé pour être bourré de petits escrocs et de trafiquants en tout genre. De drogue, notamment. Je surveille mes sacs en permanence. Arrivé au terminal de la compagnie, j'apprends que le bus de 13 heures n'existe plus. Le prochain départ n'est prévu qu'à 21 heures ce soir. Cela fait beaucoup de temps à attendre. D'autant plus qu'il n'y a pas grand chose à foutre dans cette ville. Par chance, je croise au guichet deux femmes qui me disent qu'il y a une autre compagnie un peu plus loin. Et il y aurait un bus qui partirait à 13 h 30. Elles y vont aussi. Super. Nous prenons un taxi ensemble pour nous y rendre. Effectivement, il y a bien un bus qui part à bientôt. Je prends un billet. Je vais acheter quelques bananes et gateaux secs dans la petite alimentation d'à coté car j'ai une petite faim et je ne crois pas qu'ils servent à manger dans le bus. Puis j'attends le départ comme tout le monde. Nous partons à l'heure. Il fait très chaud. On suffoque. Je dégouline de sueur dans mes vêtements. Le bus n'est pas tout neuf, loin s'en faut, et bien entendu, il n'y a pas de clim. Vivement qu'on grimpe dans la montagne pour avoir un peu plus frais. Toutes les fenêtres sont grandes ouvertes. La route traverse le désert et monte petit à petit vers les montagnes. La route est plutôt bonne. Plus on monte, plus la chaleur baisse et plus la végétation se densifie. Nous arrivons assez vite à la frontière. Elle est marquée par le rio Macarà. Je suis le seul touriste étranger à bord. Pour les péruviens et les équatoriens, il suffit juste de montrer sa carte d'identité. Il doit y avoir des accords entre les deux pays. Pour moi, c'est un peu plus long. Tout le monde doit m'attendre. Mais en dix minutes, montre en main, c'est torché. Juste le temps de remplir les formulaires et de tamponner le passeport. Comme les postes frontières des deux pays sont à cinquante mètres l'un de l'autre, c'est d'autant plus rapide. Maintenant, il faut parcourir 185 kilomètres de routes sinueuses de montagnes jusqu'à Loja. C'est bien simple, ça ne fait que tourner. Pas une ligne droite. La route, qui a dû être asphaltée un jour, est pleine de nids de poules. Nous grimpons dans les nuages. Il pleut. La végétation est dense. Du vert, que du vert. Puis la nuit nous tombe dessus. On n'y voit plus grand chose. Et ça tourne, et ça tangue. Faut que mon estomac tienne bon. Je me force à regarder la route. Que c'est long... Après plusieurs arrêts dans les petits villages rencontrés, nous arrivons enfin au terminal de bus de Loja vers 22 heures 30. Crevé ! Je vais tirer de l'argent dans un distributeur. Ici, la monnaie, c'est le dollar américain. C'est comme ça depuis 2001. Ils ont dû abandonner leur monnaie nationale, le Sucre, suite à une faillite financière. Je demande à un taxi de me conduire à l'hôtel America. A priori, un bonne adresse d'après ce que raconte mon guide. Effectivement, c'est le grand luxe. Chambre tout confort et spacieuse. Le prix aussi est spacieux mais ce sera parfait pour se refaire une santé. Je me sens tellement crasseux que la première chose à faire en urgence, c'est la douche. J'apprends le résultat des élections du premier tour en France. Bof, pas de surprise ! Je m'écroule dans l'immense lit moelleux.

samedi 21 avril 2012

Le senor de Sipàn

En 1987, après que la police eut mis la main sur des objets en or volés par des pilleurs de tombes, un archéologue a décidé d'aller faire des fouilles du coté de Huaca Rajeda, à 35 kilomètres à l'est de Chiclayo. Et il a trouvé 3 tombes. Celle du Senor de Sipàn, un seigneur Moche, celle du Sacerdote, un prêtre, et celle du Senor Viejo, un ancêtre du premier. Ils étaient accompagnés de leurs femmes et gardes qui étaient sacrifiés pour être enterrés avec eux. Le tout accompagné de plus de mille objets précieux. Un trésor inestimable. Sans doute une des plus belles découvertes archéologiques de ces cinquante dernières années au Pérou. Aujourd'hui, je vais donc aller visiter tout ça. D'abord, on va au site de Huaca Rejeda ou Sipàn. De loin, impossible de se rendre compte qu'il s'agit d'un temple. On ne voit qu'une banale colline en terre. En fait, il s'agit d'une pyramide de la période Moche faite de briques d'adobe (terre séchée) qui a été érodée par le temps et la pluie. On peut y voir les trois tombes découvertes récemment. Les momies et leurs objets ne sont plus là. Elles sont exposées au musée de Lambayeque que je visiterai cet après-midi. Mais les tombes ont été reconstituées avec des copies. Ainsi, on se rend bien compte. J'imagine la joie des chercheurs lorsqu'ils ont fait ces découvertes. Au milieu du site passait une route qui a été fermée depuis. Personne n'imaginait que cet endroit puisse contenir un si grand trésor. Les fouilles sont protégées des intempéries par des toits en tôles ondulées. A coté du site, il y a un petit musée, plutôt bien fait, qui expose certains des objets trouvés. Des petites merveilles d'art Moches datant de plus de 2 000 ans. On a le droit de prendre des photos, mais sans flash. Pas de problème, mon nouvel appareil sait faire. Puis nous allons visiter le site de Tucume, à 30 kilomètres au nord de Chiclayo. Il s'agit de 26 pyramides construites en adobe. La découverte est récente. Il a fallu des millions de briques pour construire tous ses ouvrages. Impressionnant. Bien entendu, avec l'érosion, pas facile à voir. Mais en montant sur le cerro Purgatorio (une vraie colline celle-là) qui domine le site, on se rend mieux compte. Les fouilles ne font que commencer. On imagine le potentiel à découvrir. Chacune des pyramides doit contenir un trésor comparable à celui de Sipàn. Ça nous fait une petite balade sympa. Mais il fait chaud. Ça cogne pas mal. Nous finissons la journée par la visite du musée Tumbas Reales de Sipàn à Lambayeque. Une merveille. Moi qui ne suis pas musée, j'ai adoré. Ils ont entreposé là tous les trésors trouvés à Sipan. Que des oeuvres d'art magnifiques. Des bijoux, des colliers, des céramiques, des masques, des statuettes, des vases, des parures, des armes, des outils, etc... Tous ces objets sont superbement mis en valeur. Quand on voit sur les photos d'époque dans quel état ils ont été découvert, les gens qui les ont restauré sont des génies. Malheureusement, impossible de prendre des photos. On doit laisser les appareils à la consigne et une fouille minutieuse ne laisse aucune possibilité de fraude. Il faut absolument que je trouve un bouquin en France sur ce musée.

vendredi 20 avril 2012

Chiclayo

Hier soir, je suis allé voir un petit réparateur sérieux qui a démonté l'appareil photo devant mes yeux. Il n'y a pas de doute, l'objectif est mort. Il faut le changer et ici, il n'y en a pas de pièce de rechange pour ce modèle. Comme Chiclayo est une ville plutôt bien achalandée en magasins de matériels informatiques et photos, je décide de casser ma tirelire et de me payer un bon appareil photo compact. Celui que j'ai acheté à Huaraz ne me convient pas du tout. Les photos sont à la limite du flou. Tout juste bon pour du dépannage, et encore. Heureusement, je ne l'avais pas acheté très cher. J'en repère un dans une grande surface qui m'a l'air pas mal. Un Canon SX 240 HD. Il a un grand zoom et reste dans des prix raisonnables. Je craque. La carte bleue chauffe. Voilà le problème photo est réglé. Je range tous les autre appareils au fond de mon sac. Si ça continue comme ça, je vais bientôt pouvoir ouvrir un magasin de photo. Tout ça me prend une bonne partie de la matinée. Trop tard pour aller visiter les sites aux alentours. Je ferai ça demain. Je passe donc l'après-midi à déambuler dans les rues. A part les magasins et le marché, il n'y a pas grand chose à voir à Chiclayo. Même la cathédrale et la plaza de Armas n'ont pas vraiment d'interêt. C'est une ville active mais pas touristique pour deux sous. Et puis, ça cogne. Il fait 35 °C à l'ombre et on ne profite pas de l'air frais de la mer. Moi qui voulait de la chaleur, je suis servi. Je dîne au restaurant de l'hôtel qui sert des bons petits plats très simples. Dehors, c'est toujours la même chose, poulet grillé ou chinois. A croire que les gens ne mangent que ça.

jeudi 19 avril 2012

Retour vers la chaleur

Voilà, je crois que j'ai bien fait le tour de cette jolie petite ville. Maintenant, j'ai envie de retrouver le chaleur et l'air de la mer. Marre des nuages et de la pluie. Je vais donc prendre ce matin un bus qui va à Chiclayo, à 250 kilomètres au nord de Trujillo. La route est la même que celle que j'ai prise à l'aller jusqu'à Ciudad de Dios, au bord de la mer, puis elle remonte vers le nord. Nous grimpons donc au col. La route est bloquée plusieurs fois par des travaux. Il faut attendre une bonne demi-heure avant de passer. File impressionnante de camions. Puis nous redescendons vers la vallée. Un vélo pourrait faire les 150 kilomètres jusqu'à la mer sans pédaler. Je redécouvre la route dans le sens contraire et avec une lumière différente. Belle route. Vers 13 heures, nous nous arrêtons dans un resto pour déjeuner. Au début, je croyais que c'était un barrage de contrôle car il y avait une cinquantaine de policiers. Je me suis dit qu'ils devaient chercher du gros gibier. En fait, c'était tout simplement un car de flics qui faisait la pose au même resto que nous. J'ai appris dans le journal d'hier qu'il y avait eu des affrontements mortels avec le sentier lumineux près d'Ayacucho. Comme quoi, cette histoire n'est pas complètement finie. Plus nous descendons, plus les paysages deviennent arides. Dans cette région, les femmes portent de grand chapeau, comme les cowboys du Pécos. Marrant. Pas très sexy mais surement très efficace contre le soleil. Arrivés à Ciudad de Dios, la route traverse le  désert en longeant la mer. D'un coté, des dunes de sable, de l'autre, quelques grandes exploitations de vergers qui doivent être alimentés par l'eau des montagnes. L'arrivée à Chiclayo me donne l'impression d'entrer dans une ville sahelienne. Même type de constructions, même chaleur, même ambiance. J'aime bien. Je trouve aisèment une chambre assez banale au sixième étage d'un hôtel du centre ville. Le soir, je vais me balader dans les rues très animées. Il fait bon, quel bonheur !

mercredi 18 avril 2012

Cajamarca

Cajamarca est une petite ville typiquement espagnol. On se croirait dans les Pyrénées du coté Espagne. C'est là que Pizarro a fait assassiner Hatahualpa, dernier empereur inca. Il lui avait promis auparavant qu'il aurait la vie sauve s'il remplissait complètement sa geôle d'or et d'argent. Hatahualpa s'est démerdé comme il a pu. Tout son peuple s'est cotisé pour remplir la pièce jusqu'au plafond. Mais Pizarro, qui n'avait pas de parole, l'a fait exécuter quand même, en empochant au passage tout le magot qu'il a fait fondre et envoyé en Espagne. Malin l'enfoiré. Bref, depuis, les espagnols ont investi les lieux et ont détruit toute trace de civilisation inca. C'est sans doute la raison pour laquelle les gens d'ici ont plus le type européen qu'indien. La ville a cependant beaucoup de charme. Apparemment, il y fait bon vivre. Les environs sont riches en mines d'or, d'argent et autres. Cela engendre quelques petits problèmes d'intégration des gens venus de régions plus pauvres pour travailler dans les mines. Mines qui appartiennent en grande partie à des sociétés multinationales. Ce matin, nous avons droit à un beau ciel bleu. J'en profite pour aller me balader un peu en ville. Il y a une petite colline près de la Plaza de Armas qui domine toute la ville. J'y monte pour admirer le panorama. Et là, oh damnation ! Mon appareil me lâche une nouvelle fois. L'objectif est de nouveau coincé. La réparation n'a pas tenu une journée ! J'enrage. Je retourne à l'hôtel rechercher mon autre appareil que j'avais mis au fond de mon sac en espérant ne plus l'utiliser. Je passe voir un autre réparateur qui me dit que c'est trop compliqué à réparer et qu'il faudra certainement changer une pièce. Ça attendra la France. Quel dommage ! Je visite un petit musée archéologique et quelques églises. Puis déjeuner dans un petit boui-boui. Un céviche aux calamars noirs. Pas terrible. Dans l'après-midi, les nuages apparaissent et la pluie tombe par intermittence. Petite balade au marché très animé. Le soir, je vais manger une petite pizza. Cette histoire d'appareil photo m'a coupé l'appétit.

mardi 17 avril 2012

La route de Cajamarca

Je suis un peu hésitant sur ma prochaine destination. Je vois le temps qui passe et j'ai encore tout l'Equateur à visiter. Que faire ? Aller directement à Chiclayo puis remonter directement vers la frontière ou faire un détour par Cajamarca ? Il parait que c'est une petite ville intéressante à voir. Mais ça fait tout de même un sacré détour. Allez, après tout, je ne suis pas à deux jours près. En plus, j'apprends qu'il y a un bus qui part là-bas à 12 heures 30. Je prépare donc mes affaires et vais à la gare routière à pied. Ce n'est pas très loin. Lorsque le bus quitte de Trujillo, nous retrouvons les paysages arides et désertiques. Par endroit, le désert est interrompu par des grandes étendues de cannes à sucre. La panaméricaine longe la côte jusqu'à Pacasmayo, puis nous bifurquons à droite vers la montagne. Au début, ça grimpe doucement en longeant le rio Jequetepeque jusqu'à Chilete. Dans la vallée, il y a des riziéres alimentées par le rio. Cela verdit un peu le paysage. Les montagnes sont arides au début, puis de plus en plus verdoyantes au fur et à mesure que nous montons. Après Chilete, fini la rigolade, ça grimpe sec. Il faut passer un col à 3 000 mètres. La route en lacets est vertigineuse. Mais je commence à être habitué. Une fois le col passé dans les nuages, nous redescendons gentimement sur Cajamarca qui se trouve à 2 750 mètres d'altitude. Ça caille. Il faut que je ressorte la polaire que j'avais pourtant mis avec plaisir au fond du sac. Arrivé à la gare routière, je prends un taxi pour m'emmener à l'hôtel Los Jasmines, près du centre. Le lieu est agréable. Je découvre Cajamarca de nuit, sous la pluie. A première vue, l'endroit me parait fort sympathique. Comme je n'ai presque pas mangé de la journée, je vais dîner dans un restaurant typiquement espagnol, sur la plaza de Armas. Les serveurs sont en noeud pap. Marrant... Mais langue de mouton avec purée maison est très bonne.

lundi 16 avril 2012

Les huacas del sol y de la luna et Chan Chan

Aujourd'hui, j'ai plein de visites de sites archéologiques de prévues. Mais auparavant, il faut que je trouve un réparateur d'appareil photo pour tenter de réparer le mien. Je ne suis pas très satisfait de celui que j'ai acheté à Huaras. Je trouve la qualité des photos assez médiocre. En demandant à plusieurs vendeur de photos, on finit par m'indiquer un petit réparateur dans le centre ville. Je lui montre l'appareil en lui expliquant ce qu'il s'est passé. Il me répond qu'il faut qu'il l'ouvre pour voir d'où vient la panne et il me dira le prix de la réparation en conséquence. C'est déjà plus professionnel comme discours. Je lui laisse donc l'appareil et reviendrai le voir à 13 heures pour connaître le verdict. Je retourne à l'hôtel où m'attend un minibus pour aller visiter les huacas del sol y de la luna, situées à 8 kilomètres au sud de la ville. Ce sont deux immenses pyramides de la période Moche. Entre les deux s'étalaient des habitations. Celle del sol était un lieu politique et administratif. Elle est encore inexplorée. On ne la visite pas pour le moment. Elle ressemble plus à une colline qu'à autre chose. Celle de la luna, par contre, est en pleine fouille. C'était un centre religieux où parfois on sacrifiait des humains pour faire plaisir aux dieux. Des prisonniers ennemis la plus part du temps. On y découvre tous les jours quelque chose. Contrairement aux autres sites que j'ai visités, celui là est en plein effervescence. Plusieurs archéologues et ouvriers y travaillent tous les jours. Ils ont créé un grand musée à coté pour entreposer tout ce qu'ils trouvent. Beaucoup de belles pièces dans un très bon état de conservation. Dans quelques années, lorsque les travaux de fouilles seront plus avancés, le site risque de devenir aussi prestigieux que celui de Machu Picchu. Puis, nous rentrons déjeuner en ville. Je retourne voir mon petit réparateur qui me dit que l'objectif est réparé mais il y a un problème électronique plus difficile à régler. Il faudra que je revienne vers 20 heures ce soir. Soit. Je croise les doigts. En début d'après-midi, je repars avec le même groupe vers Chan Chan, à 5 kilomètres au nord de la ville. C'est une cité de la civilisation Chimù qui succéda à celle des Moches. Les forteresses et la ville faisaient environ 24 kilomètres carré. 14 sont en cours de fouilles. On y voit surtout des murailles et des murs en adobe de terre. Quelques décorations mais dans l'ensemble, ça ressemble plus à un château de sable rongé par le vent marin. Mais c'est assez majestueux. On imagine assez bien l'organisation de la cité. Au retour, nous faisons une petite halte à Huanchaco, une petite station balnéaire avec ses plages et ses restaurants. Toujours pas de baigneurs, mais plein de surfeurs. De retour à Trujillo, je fonce chez mon réparateur. Il a réussi ! Alléluia ! Mon appareil remarche à merveille. Il est comme neuf. Quel bonheur ! Aujourd'hui est un grand jour. Je vais enfin pouvoir refaire de bonnes photos.

dimanche 15 avril 2012

El Brujo

Je ne comprenais pas pourquoi il fallait plus de 9 heures de bus pour aller à Trujillo ? A vol d'oiseau, ce n'est pas si loin que ça. En fait, le bus redescend vers le sud pour aller récupérer la panaméricaine. Ça fait un gros détour mais la route est goudronnée tout du long. Cela va sans doute plus vite qu'en prenant la piste du nord. Comme je n'avais pas de voisin dans le bus, j'ai pu m'allonger et dormir un peu. Je me réveille en arrivant à Trujillo vers 6 heures du matin. Je prends un taxi qui m'emmène au centre ville. J'ai repéré un hôtel dans mon guide qui n'a pas l'air mal. L'hostal Colonial. Mon chauffeur m'en conseille un autre soi-disant beaucoup mieux. Soit, je n'ai rien réservé. On peut toujours aller voir. La chambre qu'on me montre est sans fenêtre au fond d'un couloir et relativement chère. Je fais comprendre à mon chauffeur que ce n'est pas du tout ce que je recherche. Soit, il m'en propose un autre hors de prix. Je comprends alors qu'il touche une commission par ces hôtels. On va donc arrêter les frais et je lui demande de me déposer au Colonial. Bien m'en a pris. C'est un charmant hôtel près de la Plaza de Armas avec un grand patio intérieur. Je choisis une chambre spacieuse sur la terrasse avec vue sur les toits de la ville et les montagnes environnantes. J'arrive même à négocier le prix. Il y a tout. Télévision, wifi, restaurant, agence de voyage et laverie. J'en profite pour faire laver tout mon linge sale. Trujillo se trouve près de la mer en plein désert. Quel plaisir de retrouver la chaleur et le ciel bleu. J'en avais marre de la pluie et du froid. Au Pérou, on passe facilement d'un climat à un autre en quelques heures. Il suffit de descendre de la montagne. Je range mes affaires de froid et enfile chemisette et short. Le fait de redescendre au niveau de la mer après un mois d'altitude donne une impression de bien-être. On a l'impression d'avoir la pêche grâce aux surplus de globules blancs. Il y a deux sites intéressants à voir à Trujillo. Chan chan et les quebras de la luna. La nana de l'agence de voyage me propose d'aller les visiter demain pour une somme modique. Cette fois, je ne me fais pas avoir. Elle me propose aussi de me joindre ce matin à un groupe qui va visiter le complexe archéologique d'El Brujo, situé à 50 kilomètres au nord. Après tout, pourquoi pas ? Nous sommes dimanche et tout est fermé en ville. Et puis, comme j'ai dormi dans le bus, je ne suis pas trop fatigué, pour le moment. Donc, me voilà reparti avec un groupe de péruviens sympas. La route longe la mer. Il y a de grandes plages de sable. Comme nous sommes dimanche, beaucoup de gens viennent se faire bronzer au soleil. Mais personne ne se baigne. Elle est beaucoup trop froide à cause du courant de Humboldt. Nous traversons de grandes exploitations de cannes à sucre. Des champs à perte de vue. Impressionnant tout ce vert dans le désert. Ils se servent des rivières qui descendent de la sierra pour irriguer les immenses surfaces de plantations. Le site archéologique est situé sur une grande dune aride. Les fouilles sont protégées par une grande bâche suspendue. Ils ont construit à coté un musée en béton dans lequel ils exposent les objets et momies trouvés sur place. Il y a aussi des morceaux de tissus très bien conservés qui datent de plusieurs milliers d'années. C'est très intéressant et assez bien présenté. Du haut du site, on peut contempler toute la région et se rendre compte de l'immense surface cultivée des champs de cannes à sucre. Les sculptures et dessins sur les murs sont assez bien conservés. Nous visitons le site une petite heure puis retournons à Trujillo. La fatigue commence à se faire sentir. Je vais rapidement déjeuner dans un petit resto ouvert près de l'hôtel puis faire une petite sieste. Il est 15 heures et la chaleur cogne. Mais grâce au petit vent frais de la mer, c'est tout à fait supportable. Je crois que je vais bien me plaire ici.

samedi 14 avril 2012

Waullac

Hier soir, j'ai eu le temps d'aller chercher un billet de bus pour Trujillo, une grande ville située dans le nord au bord de la mer, ma prochaine étape. Malheureusement, aucune compagnie de bus ne circulent pendant la journée. Seulement la nuit. Je vais donc devoir attendre jusqu'à 21 heures ce soir. Comme j'ai jusqu'à midi et demi pour libérer la chambre, je glandouille et mets à jour mon blog. Le temps est relativement clair ce matin. On voit bien les sommets enneigés autour de la ville. Je monte sur la terrasse pour prendre quelques photos. Puis je prépare mes sacs que je laisse au dépôt de l'hôtel et vais déjeuner en ville. Je trouve un petit resto sympa dans une cour à l'abris du bruit de la rue. Au menu, il y a du cochon d'inde rôti. Je tente. A l'arrivée du plat, j'ai comme un sursaut. Devant moi, la tête de la bestiole qui ressemble à un gros rat. Allez, courage, faut goûter maintenant. Première difficulté, la peau est très dure à couper. J'en fous partout. Je réclame un couteau qui coupe mieux. Une fois la peau retirée, il ne reste plus grand chose à manger. En fait, c'est pas mauvais. Ça n'a pas vraiment de goût. Mais c'est tellement difficile à décortiquer que je me rabat sur le riz et les patates. Je ne suis pas sûr de retenter l'expérience. Comme il me reste pas mal de temps, je décide d'aller voir les ruines de Willcahuain sur les hauteurs de la ville. Je hèle un taxi mais celui-ci me dit que la piste est très mauvaise pour une voiture et que donc, ça va coûter très cher. On peut y aller à pied mais vu les nuages qui menacent, je ne le sens pas. Il me propose d'aller plutôt visiter le site de Waullac, juste à coté. Vendu. C'est effectivement un petit parc où il y a quelques ruines qui traînent par-ci par-là. Rien de transcendant. Quelques familles pique-niquent. Les enfants jouent au ballon. Ça me fait une petite balade. Je redescends en ville à pied avant que ne tombe la pluie. A peine arrivé à l'hôtel, le tonnerre gronde et il pleut. Je me réfugie dans le salon de l'hôtel en attendant que ça se calme. Je vais dîner rapidement dans un chinois puis vais à la gare routière prendre mon bus.

vendredi 13 avril 2012

Le nevado Pastouri

Aujourd'hui, retour dans le sud de la cordillère pour monter à plus de 5 000 mètres sur les glaciers du Nevado Pastouri. Je retrouve toujours mon chauffeur et mon guide habituels. Je finis par m'habituer au guide qui est finalement plutôt sympa. Dans le minibus, il y a un troupeau de 12 jeunes filles péruviennes qui n'arrêtent pas de papoter. Je retrouve aussi une japonaise qui vit au Pérou depuis cinq ans. Ce sont ses derniers jours. Elle retourne définitivement au Japon la semaine prochaine. Elle en profite pour visiter tous les lieux qu'elle n'a pas eu le temps de voir. Nous descendons jusqu'au village de Catac. Mais auparavant nous faisons une halte au village sinistré de Recuay. En effet, ce village vivait essentiellement grâce à une industrie minière. On peut apercevoir des terrils un peu partout. Or la mine a fermé il y a quelques années et les gens sont partis petit à petit laissant un village abandonné. Depuis, le peu de villageois restant essaye de refaire vivre le village tant bien que mal. Il y a comme un petit air de ville fantôme. Une fois rendus à Catac, nous prenons une piste vers l'est. Paysages de montagnes à vaches, sans arbre. Une petite halte au bord d'un lac avec des sommets enneigés au loin, puis arrêt dans un coin extraordinaire où poussent des Puya Raimondi, des plantes géantes typiques de la région. Elles fleurissent en moyenne tous les cinquante ans. Mais quand elles fleurissent, elles produisent plus de 4 000 fleurs. De loin, on a l'impression que leur bulbe est en or. Le groupe de minettes passent plus de temps à se prendre en photo qu'à apprécier ces merveilles de la nature. Le guide, gentil comme tout, les prend en photo avec les multiples appareils accrochés à son bras. Avec ma copine japonaise, nous préférons allez nous balader parmi ces plantes incroyables. Puis nous montons très haut, vers 5 000 mètres, au pied du Nevado Pastouri. De là, nous avons une heure et demi pour aller nous balader aux pieds des glaciers. Je laisse le troupeau de minettes avec le guide et monte avec ma nippone. Ceux qui veulent peuvent aussi monter à cheval moyennant quelques soles. Pour nous, ce ne sera pas nécessaire. Le chemin est bien balisé. A cette altitude, on s'essouffle vite. Il faut marcher lentement. En haut, nous avons droit à un panorama fantastique. Mais il faut faire vite pour prendre des photos car les nuages arrivent et une fine grêle commence à tomber. Je laisse la japonaise descendre à son rythme avec d'autres marcheurs. Je redescends assez vite jusqu'au minibus et comme il n'y a personne, je dis au chauffeur que je vais redescendre la route à pied. Il me prendra au passage. Il rigole en me disant qu'il risque de m'oublier pour rester seul avec le troupeau de gonzesses. J'emporte mon appareil photo et mon poncho de pluie et c'est parti. Je me retrouve tout seul marchant sur la piste, entouré de sommets à plus de 6 000 mètres. Grandiose ! Les nuages descendent de plus en plus. Il y a un petit vent froid mais il ne pleut pas beaucoup. J'en profite pour prendre de belles photos. Finalement, cette bruine donne un coté irréel assez sympa. Au bout d'une heure, le minibus me rejoint enfin. Nous redescendons gentiment dans la vallée. On entend plus les filles. Certaines ont le mal d'altitude, d'autres vomissent. Ambiance ! Nous rentrons en fin d'après-midi. C'était certainement la meilleure des trois excusions.

jeudi 12 avril 2012

La laguna de Llanganuco

Me voilà reparti pour une excursion mais cette fois-ci dans le nord de la cordillère. Je retrouve mon guide bavard et mon chauffeur de la veille. Nous empruntons la nationale qui va vers le nord et nous arrêtons à Yungay, un petit village maudit par la nature. D'abord, il fut englouti par une avalanche en 1962. Puis complètement dévasté par une coulée de boue dûe au tremblement de terre de 1970. 26 000 personnes ont disparu. De l'ancien village, il ne reste plus rien à part quelques fragments des murs de la cathédrale et des palmiers. Un joli parc et un cimetière ont été réalisés sur les lieux du drame. Du cimetière, la vue sur les montagnes environnantes est magnifique. Malheureusement, nous n'apercevons les sommets enneigés qu'épisodiquement entre deux nuages. Puis, nous grimpons par une piste en mauvaise état dans la montagne jusqu'au lac Llanganuco. La route est longue et fatigante. Nous passons une gorge impressionnante entre deux volcans, dont le Huascaràn, le plus haut sommet du Pérou, 6 768 mètres d'altitude. Bien entendu, nous n'avons pas la chance de le voir. En cette saison des pluies, les nuages sont assez bas. La vue est donc limitée. Mais c'est tout de même joli. Nous avons une petite heure pour nous promener autour du lac. Ceux qui le souhaite peuvent faire un tour de barque ou une balade en cheval. Moi, je préfère marcher. De temps en temps, j'ai droit à un petit rayon de soleil. Le chemin est très joli mais un peu court à mon goût. Il parait qu'il y a plein de randonnées à faire dans ce coin. Mais la météo ne s'y prête guère en ce moment. Nous redescendons par la même piste. Puis, nous allons visiter le village de Caraz, un peu plus dans le nord. Pas beaucoup d'intérêt mais l'endroit a un certain charme. Retour à Huaraz vers 20 heures. Visite sympa, sans plus.

mercredi 11 avril 2012

Chavin de Huantar

Ce matin, il est prévu d'aller à Chavin de Huantar, un village situé dans le sud de la cordillère. Mais auparavant, il faut que j'aille vite acheter un nouvel appareil photo. Je fonce donc en ville dès l'ouverture des magasins. Je ne rencontre que des petites boutiques qui vendent des appareils d'entrée de gamme. Je ne trouverai jamais mon bonheur ici. Mais je n'ai pas le choix. Faudra faire avec. J'achète donc un petit Canon pas cher. Ça me dépannera. Puis je retourne à l'hôtel où m'attend un minibus rempli de touristes. Nous voilà partis. Il fait plutôt beau ce matin. Pourvu que ça dure. Nous empruntons d'abord la route nationale qui descend vers Lima, puis à Catac, nous bifurquons dans la montagne. Les paysages sont similaires à ceux que l'ont peut voir chez nous en haute montagne. C'est joli. Nous nous arrêtons à coté d'un grand lac pour la pose photo. Le soleil a laissé sa place aux nuages. Ça manque un peu de lumière. Puis nous repartons et montons jusqu'à un col situé à 4 520 mètres. La route est longue et fatigante. Elle a été asphaltée il y a longtemps. Il ne reste plus beaucoup de goudron. Nids de poules et ornières. Vitesse maximum, 30 kilomètres heure. Heureusement, les panoramas sont jolis. Je fais la connaissance d'un couple de seniors belges très sympa. Ils voyagent tranquilles comme moi. Ça fait plaisir de reparler français. Une fois le col passé, nous redescendons en lacets jusque dans la vallée où se trouvent plein de petits villages, dont Chavin de Huantar. Il y a là un grand temple qui servait de lieu de culte et de cérémonies. Il date de la civilisation Chavin, 2 000 ans avant les incas. Il n'est pas impressionnant mais assez bien conservé. Surtout les galeries souterraines et le système d'irrigation. Mais auparavant, nous visitons le musée qui vaut le coup d'oeil. Il a été entièrement financé et construit par les japonais. Tous les objets trouvés sur le site archéologique sont présentés ici. Et pour une fois, ils sont bien mis en valeur. Nous déjeunons dans un resto touristique du village. Une truite au court bouillon. Pas mal. Petite promenade digestive dans le village puis visite du temple. Intéressant mais notre guide est trop bavard. Il me fatigue. Je m'éclipse pour prendre des photos tranquillement. Mon nouvel appareil n'a pas l'air terrible. Il faut que je passe beaucoup de temps pour trouver les bons réglages. On verra le résultat ce soir. Puis la pluie nous tombe dessus. Nous allons nous réfugier dans les galeries souterraines. Elles sont plutôt bien conservées. Comme je n'écoute pas les commentaires du guide, je n'ai pas trop compris à quoi elles servaient. Une fois la visite terminée, nous voilà repartis vers Huaraz par la même route, mais cette fois sous la pluie. Nous arrivons à Huaraz vers 20 heures bien fatigués. De retour à l'hôtel, je me précipite sur ma tablette pour voir le résultat des photos. Un peu déçu par la qualité mais je m'y attendais. Pour le moment, faudra s'en contenter.

mardi 10 avril 2012

Huaraz

Moïse, qui n'est pas du genre à laisser tomber, repasse me voir à l'hôtel vers 8 heures. Il veut absolument me vendre ses circuits touristiques. Je lui fais comprendre que ma priorité pour le moment, c'est de réparer mon appareil photo. Sans appareil, pas de circuit. Il me dit qu'il connaît un type qui est super fort pour ce genre de réparation . On peut le voir rapidement ? Bien sûr. Il l'appelle au téléphone et lui donne rendez-vous dans sa petite agence de voyage située en centre ville. Nous partons donc rencontrer cet homme providentiel. Le type regarde mon appareil et me dit que ce genre de panne arrive souvent et que ça ne devrait pas être très compliqué à réparer. Normalement, ce soir, ce devrait être fini. Bon espoir, donc. Je lui laisse mon appareil en croisant les doigts. Moïse voyant ce problème résolu revient à la charge pour ses circuits. Je l'écoute. Il me propose trois circuits. Un dans le nord et deux dans le sud. Il m'explique que ce sont les principaux sites à voir absolument. Ok, combien ? 70 soles chacun, soit 210 soles mais comme tu es un ami, je te fais le tout à 200 soles. Comme il m'a l'air honnête, j'accepte et paye. Maintenant, j'ai la journée tranquille pour découvrir la ville. Huaraz est située au milieu de la cordillère blanche où se trouve les plus grands sommets du Pérou, à plus de 6 000 mètres d'altitude. Elle a été entièrement détruite par un tremblement de terre en 1970. Il a laissé derrière lui 80 000 morts. Il ne restait plus rien debout à part deux murs de la cathédrale. Il a donc fallu tout reconstruire et vite. Huaraz a été rebâtie sur le modèle américain, c'est à dire nul. La ville a donc peut de charme. Je vais me renseigner à l'office du tourisme pour savoir ce qu'il y a d'intéressant à voir, histoire de passer le temps. Elle me propose le musée situé juste à coté et quelques lieux et places éparpillés dans la ville. Bref, pas grand chose de folichon. J'en profite pour lui demander ce qu'il y a à faire dans la région. Elle me parle des mêmes circuits que ceux que m'a proposé Moïse. J'en profite pour lui demander si elle une idée des prix. Environ 40 soles par circuit. L'enfoiré de Moïse ! Il m'a bien eu. Je vais vérifier, par acquis de conscience, dans une autre agence de voyage. Effectivement, je me suis fait roulé. Ah que je n'aime pas ça ! Je repasse à l'agence de Moïse pour en discuter avec lui. Fermée. On verra ça plus tard. Il ne fait pas beau, le ciel est couvert. Je vais visiter le musée. Il n'y a pas grand chose d'intéressant. Quelques sculptures, poteries et outils de la civilisation pré-inca Moche. Mais que c'est mal présenté ! Ce musée est sale, vieillot et poussiéreux. C'est dommage, avec un peu de déco, ils pourraient faire un truc sympa. Il n'y a personne, à part trois couillons de touristes comme moi. Puis je vais déambuler dans la ville. Bof ! En fin d'après-midi, toujours pas de nouvelle de Moïse et de mon appareil photo. Comme je n'ai plus vraiment confiance en ce type, je m'inquiète un peu. Ce n'est que vers 20 heures qu'il passe à l'hôtel pour m'expliquer que la réparation de l'appareil est plus compliquée que prévue. Le type n'aura sans doute pas fini avant demain matin. Je fais comprendre à Moïse que vu l'arnaque qu'il m'a fait ce matin sur le prix des excursions, j'ai moyennement confiance en eux. Je préfère récupérer l'appareil. Je le ferai réparer en France. J'en rachèterai un autre ici pour la suite de mon voyage. Il revient avec l'appareil une heure plus tard. L'objectif a été forcé. Un massacre. Faire confiance à ce type n'était finalement pas une bonne idée. Mauvaise journée.

lundi 9 avril 2012

La route est coupée !

J'ai bien dormi. Mais j'avais tellement besoin de sommeil que ce n'est pas étonnant. Je n'ai pas eu trop froid. Les couvertures en laine lama ont fait leur effet. Je vais prendre mon petit déjeuner avec toute la petite famille. Grâce au feu de la cuisinière, il fait bon dans la pièce. Le plafond est noir de suie. Consuela m'explique que cette maison a plus de cent ans. C'était ses parents et ses grands-parents qui l'habitaient. Aujourd'hui, il ne fait pas très beau. On annonce de la pluie. Ça me conforte dans l'idée de partir. Sans appareil photo, je suis comme un cowboy sans colt. Je préfère me rendre le plus rapidement possible dans une grande ville pour le faire réparer. Consuela m'annonce que la route est coupée à cause de la pluie tombée cette nuit. Le minibus qui devait partir à 11 heures n'a pas pu passer à cause de l'état de la piste. Trop de boue. Que faire ? Rester ici à attendre un hypothétique départ demain et aller se balader dans les nuages ? On me dit qu'il y a peut-être des transports qui fonctionnent dans le village voisin, Chavin de Pariarca, situé à une dizaine de kilomètres de là. Après tout, ça fait deux bonnes heures de marche. Ça se tente. Je prépare donc mon sac. Je m'équipe pour une marche qui risque d'être humide puis vais dire au revoir à Consuela. Au moment de partir, une moto passe devant nous. Consuela lui demande où il va. À Chavin. Peut-il me transporter moyennant finance. Ok ! Super ! Je grimpe à l'arrière de sa bécane avec mes deux sacs. Le gros sur le dos et le petit devant. Nous voilà partis. Très vite, nous rendons compte de l'état de la piste. De la boue partout et des ornières de camion énormes. Ça glisse bien. J'ai horreur d'être derrière une moto. Là, je suis servi ! Mais mon chauffeur est plutôt doué. Il n'empêche qu'il faut s'accrocher. Plusieurs fois, je suis obligé de descendre de la moto car c'est trop risqué. Pour éviter les ornières de boue, nous sommes parfois contraint de passer sur les cotés de la route et de longer le ravin. Faut pas que ça glisse... Séquence frisson ! Puis, pour couronner le tout, la pluie nous tombe dessus. Nous nous arrêtons dans un petit bistrot le temps que ça se calme. Il y a là trois poivrots qui sirotent de l'alcool local. Je suis obligé de me reculer lorsqu'ils me parlent tellement ils empestent. La pluie se calme. Nous repartons. Une vraie patinoire. Finalement, au bout d'une heure de piste d'enfer, nous arrivons, sans être tombés, à la place du village de Chavin. Je pense que j'aurai mis beaucoup plus de temps que prévu si j'étais venu à pied. Et dans quel état ! Je remercie chaleureusement mon chauffeur qui a conduit comme un chef. Je me renseigne sur les possibilités de transport pour me rendre à La Union, située à une centaine de kilomètres de là. On me répond qu'un minibus est parti ce matin et qu'il n'y en aura pas d'autre aujourd'hui. La poisse ! Il y a un petit hôtel tout miteux sur la place. Au moins, je ne dormirai pas dehors. Je vais me renseigner. Le type me dit d'attendre un peu. Il y a parfois des voitures ou des camions qui passent. Je vais donc m'installer sur un des banc de la petit place et attend qu'une opportunité passe. Je discute un peu avec une femme qui vend des bonbons. Elle est gentille. Elle me remonte le moral en me disant que je vais sûrement trouver un véhicule cet après-midi. Il se met à pleuvoir. Je vais me réfugier avec elle dans les locaux de la municipalité. C'est sommaire mais au moins, on est à l'abris. Je partage quelques gâteaux secs avec elle. Arrive une camionnette 4x4 avec deux ingénieurs de travaux publics pour les travaux de la route. Ils viennent voir les services techniques de la ville. Puis ils repartent. Comme je pense qu'ils travaillent dans le coin, je n'ai même pas l'idée leur demander s'ils peuvent m'emmener. Cinq minutes plus tard, une autre voiture s'arrête devant nous. Le conducteur nous demande si on n'a pas vu passer une camionnette. Je lui confirme que oui, il y a à peine cinq minutes et qu'elle est partie par là. Je lui demande si, par la même occasion, il ne pourrait pas m'avancer un peu. Il n'a pas l'air très enthousiaste à l'idée mais en insistant un peu il finit par accepter. Je dis au revoir à ma copine et me voilà reparti. Je finis par comprendre que mon chauffeur veut rattraper le 4x4 pour retourner avec eux à Huanuco. Il fonce donc dans la boue. On racle le fond de caisse plusieurs fois. Dérapages controlés. Du Dakar en direct. Son unique but, rattrapper cette foutue camionnette. On l'aperçoit au loin. Il fonce de plus bel. Nous finissons par la rattraper. Nous sommes à peine à une centaine de mètres derrière elle. Appels de phare et coups de klaxon. Soudain, une flaque de boue. On cale au milieu. Impossible de redémarrer. La camionnette ne nous a pas vu, elle continue son chemin. Mon chauffeur est furieux. Il met un temps fou à ouvrir le capot qui est bloqué. Lorsqu'on arrive enfin à le décoincer, il découvre qu'une cosse s'est débranchée. Sûrement à cause des vibrations et chocs de sa conduite sportive. Puis nous voilà reparti à fond. J'accroche ma ceinture. Je ne sais pas si ça servira à grand chose, surtout au fond du ravin. On va dire que c'est psychologique. Nous croisons des ouvriers sur la route. Au passage, il en prend un pour ramener son véhicule lorsqu'il aura rattrapé ses collègues. Au bout de dix minutes, nous finissons par les doubler dans un village. Nous montons donc tous les deux dans la camionnette. L'ouvrier fait demi-tour et ramène le véhicule sur le chantier. Les trois ingénieurs me proposent de me déposer en bas de la vallée au croisement des trois routes. Eux retournent sur Huanuco et moi, je veux aller vers Huaraz. On discute sur les travaux de la route. Difficile de bosser dans ses conditions climatiques. Au milieu d'un village nous rencontrons un gros bus qui patauge dans la boue. Comme nous sommes bloqués derrière lui, j'en profite pour lui demander où il va ? À La Union ! Incroyable, j'ai le cul bordé de nouilles... Je dis au revoir à mes trois ingénieurs de la route et monte dans le bus. J'apprends qu'il va jusqu'à Lima. Génial, il va pouvoir me déposer encore plus loin, jusqu'au croisement de la route Lima-Huaraz. Je n'aurai plus qu'à trouver un autre bus pour faire les 80 kilomètres restant. C'est dans ces moments là qu'on est heureux de vivre. On se dit que finalement tout n'est pas si compliqué. Mais je reconnais que j'ai quand même beaucoup de chance en général. Nous nous arrêtons dans tous les villages pour ramasser des voyageurs. Ça prend du temps mais je suis confortablement assis et je ne suis pas pressé. Je m'émerveille devant tout ces paysages splendides. Il y a plein de petits villages perchés sur la montagne. Nous descendons doucement dans la vallée jusqu'à Puente Tingo où nous retrouvons le goudron. Notre vitesse moyenne augmente alors fortement. Malheureusement, la nuit tombe vite en montagne et bientôt nous n'apercevons plus que les silhouettes des reliefs. Nous grimpons pour atteindre un col à 4 720 mètres d'altitude. Puis nous redescendons doucement. Tout le monde dort plus ou moins dans le bus. Nous arrivons enfin à ma bifurcation vers 21 heures. Le bus me dépose le long de la route. Je pensais que c'était un village mais non, quelques cahutes au bord de la route qui vendent du fromage. Maintenant, le plus dur, ça va être d'arrêter un bus en pleine nuit. En marchant quelques mètres, je découvre une petite boutique qui vends des boissons et des barres chocolatées. J'ai à peine le temps de demander le prix que j'aperçois un bus qui va dans ma direction. Je lui fais un signe de la main. Il s'arrête. Vous allez Huaraz ? Oui, montez ! Incroyable, je n'ai même pas attendu cinq minutes. Je me demande s'il n'y a pas une caméra cachée ? Qui aurait parié que je serai à Huaraz ce soir ? C'est un bus luxueux à deux étages. À l'intérieur, tout le monde dort. Je m'installe confortablement à une place de libre et ferme les yeux comme tout le monde. Une petite heure plus tard, nous arrivons sous la pluie à Huaraz. Il est 10 heures, il va falloir trouver une chambre d'hôtel. Ça ne devrait pas être très compliqué. Hauraz est une ville touristique d'où partent de nombreuses randonnées à pied. Au pied du bus, un type propose son agence de voyage pour faire des excursions dans la région. Je lui réponds que pour le moment, ma priorité est de trouver un hôtel. Il en connaît un près de la Plaza de Armas. Pas cher et vachement bien. Après tout pourquoi pas ? Ça m'évitera de chercher dans la nuit et sous la pluie. En puis, s'il n'est pas bien, je changerai demain. Au passage, il harponne une touriste suédoise. Nous voilà tous les trois partis à pied vers l'hôtel. Effectivement, il n'est pas mal. Moïse, c'est son prénom, nous propose de nous revoir demain pour nous proposer ses excursions. Ok, demain parce que là, crevé ! Comme je n'ai rien avalé de la journée, je vais rapidement dîner dans un chinois puis douche puis au lit. Quelle journée !

dimanche 8 avril 2012

Tantamayo

Effectivement, j'ai beau me retourner dans tous les sens, impossible de fermer l'oeil. Vers 6 heures, on a un contrôle de police à Quivilla, à mi-chemin environ. Vérification des papiers et fouille des bagages. Je commence à être habitué. Ça devient banal. Le jour s'est levé. On voit apparaître les nuages qui s'accrochent aux montagnes. C'est plutôt joli. On suit un rio puis montons dans la montagne. La route est vertigineuse. Il s'est arrêté de pleuvoir mais la route est restée très glissante. On serre les fesses. Certains ponts sont fait de rondeaux de bois avec de la terre dessus. Faut que ça tienne ! La vue de la piste est magnifique. Ça vaut vraiment de coup. Plusieurs petits villages sont accrochés à la montagne. Je tente quelques photos en ouvrant la fenêtre. Sur la piste, il y a des ornières de boues impressionnantes. Même les piétons ont du mal à passer. Nous arrivons à Tantamayo vers 9 heures, comme prévu. C'est en fait un gros village de montagne. Je me renseigne pour savoir où dormir. Il n'y a pas d'hôtel mais ici, on loge chez l'habitant. Une senora, Consuela, me propose un chambre trés sommaire au premier étage de sa maison. Elle vit là avec son mari, son fils, sa belle-fille et leurs deux enfants. Plus, bien entendu, les chiens, les poules, les cochons... Bref, il y a de la vie dans la cour. Ça me convient parfaitement. De toute manière, je n'ai pas trop le choix car il n'y a que là qu'on heberge les gens de passage. Je demande s'il y a beaucoup de touristes qui viennent par ici. Peu... Des fois en juillet et août. Je m'installe rapidement puis décide d'aller voir les ruines de Susupillo qui se trouvent sur le sommet d'une montagne à deux heures de marche. Les nuages se dispersent et le soleil apparait. Le chemin est assez facile à trouver. D'abord il descend vers le rio puis monte raide jusqu'à un petit village. Les paysages panoramiques sont fantastiques. Je tente quelques raccourcis mais sans succès. Sur le chemin, je rencontre un paysan qui me propose de monter sur sa mule. Je trouve l'idée marrante. Je monte juste pour traverser un passage boueux. Je demande à un gamin de me prendre en photo. C'est manifestement la première fois qu'il prend une photo. Le résultat n'est pas très concluant. Faudra recadrer. Le paysan me propose de m'emmener jusqu'aux ruines moyennant finance. Je lui explique que je préfere marcher. Arrivé aux ruines, catastrophe. L'objectif de mon appareil photo s'est bloqué. Impossible de prendre des photos. Quelle galère ! Je visite les ruines pré-incas sans pouvoir ramener une seule photo. J'enrage. En plus, elles sont plutôt jolies ces ruines. Il y a des maisons à plusieurs étages. Par contre, je ne comprends pas pourquoi ils sont venus s'installer ici. C'est venteux et froid. Il n'y a que quelques bergers qui vivent ici. Je mange quelques gâteaux secs en m'installant au soleil au pied d'une tour, puis je redescends. Je discute avec quelques paysans rencontrés sur le chemin. On parle de la pluie et du beau temps. Je rentre à Tantamayo en fin d'après midi. Je dîne avec toute la famille. Consuela a préparé de la soupe au riz et au patates, puis il y a du riz et des patates avec un petit morceau de poulet. Dans la salle à manger, il y a une vingtaine de gros cochons d'inde qui gambadent partout. Consuela m'explique, qu'ici, on les mange. Elle fait de l'élevage pour les vendre. Je discute un peu avec le papa qui cultive un champ à une heure de marche d'ici. Maïs, Quinua, mais surtout pommes de terre. Il a aussi quelques vaches. Il vend le lait à des particuliers. Il n'y a pas de coopérative ici. Ça n'est pas dans les traditions. Je salut tout le monde et vais me coucher. Il caille sévère dans la chambre. Je mets quatre couvertures sur mon lit. Cette histoire d'appareil photo me tracasse mais je dors comme un loir.

samedi 7 avril 2012

Glande à Huanuco

Aujourd'hui, j'ai envie de me reposer. A force de crapahuter partout, il y a des fois où on a besoin de faire une pause. Comme mon bus ne part qu'à deux heures cette nuit, j'ai réservé la chambre une journée de plus. Il y a bien la télévision mais elle est de mauvaise qualité et les programmes sont vraiment nuls. J'en profite pour prendre le temps de trier mes photos et mettre à jour mon blog. L'air de rien, ça prend un temps fou ce truc. Mais ça donne un but au voyage et je sais que je serai ravi de le relire dans quelques années. Je vais déjeuner dans un immense restaurant chinois. Ici, on dit "chifa". Des nouilles sautées au canard. Pas mal. Sieste puis petit tour en ville. Lecture du journal dans un bistrot. Il fait lourd. Dans la soirée, une pluie violente s'abat sur la ville. Les rues sont inondées mais il fait plus frais. Vers 10 heures, j'essaie de m'endormir mais comme mon inconscient sait qu'il va falloir que je me réveille bientôt, impossible de trouver le sommeil. J'entends des bruits de pétards dehors. Des coups de feux ? Non, des feux d'artifices. Il est minuit et c'est Pâques. Les différents quartiers de la ville fêtent l'évènement. En fait de feux d'artifices, ce sont plutôt des fusées qui pètent en l'air. Bref, impossible de dormir. Je quitte l'hôtel à une heure du mat pour me rendre en tricycle à l'agence de bus Charski. Il n'arrête pas de pleuvoir. Arrivé sur place, surprise ! Tout est fermé. Pas une lumière. Bizarre. Je vérifie mon billet. Je me suis peut-être trompé de jour. Mais non, tout est normal. Peut-être ont-ils annulé le voyage à cause de la pluie ? On m'a dit que la piste n'était pas bonne. Je frappe à la porte, sonne à la grille. Personne. Ça alors ! Je ne sais pas quoi faire ? Retourner à l'hôtel ? Je ne vais pas rester ici en pleine nuit sous la pluie à attendre. Finalement au bout de cinq bonnes minutes, la porte finit par s'ouvrir. Un jeune type en sort. Je demande si c'est bien cette nuit que part le bus pour Tantamayo. Il me confirme qu'il partira bien à deux heures mais que là, il n'est qu'une heure et quart. Il me propose d'attendre dans la salle d'attente. Bien volontier. Je libère mon taxi-tricycle. Je discute un peu avec le jeune en attendant l'heure. Effectivement, au bout d'une demi-heure, les gens arrivent les uns après les autres. La plus part ont l'air de se connaitre. Ils se saluent. Ce sont surtout des paysans qui retournent au village. Beaucoup d'enfants. Le bus est le plus pourri que j'ai pris jusqu'à présent. Il y a des fuites de pluie à travers le toit. On s'enfonce tellement dans les sièges que les yeux arrivent à peine au niveau de la fenêtre. De toute manière, elle est tellement dégueulasse que ça ne changerait pas grand chose. Le bus se remplit petit à petit et nous partons à l'heure sous un déluge de pluie. Impossible de dormir. Ça bouge trop et le moteur fait un raffut du diable. En plus, le chauffeur a mis de la musique péruvienne assez forte. Je pense que c'est pour ne pas qu'il s'endorme. Bref, je pense que ce voyage va être fatiguant.

vendredi 6 avril 2012

La Cueva de las Lechuzas

Finalement, je n'ai pas trop mal dormi. Mais je suis réveillé à 6 heures avec l'ouverture du marché. Je vais prendre mon petit déj dans un bistrot rempli de vacanciers. Dès le matin, ils s'empiffrent de plats de viande. Moi, je me contente d'un café et du pain, à la française. Je me renseigne pour trouver un moyen pour me rendre à la Cueva de las Lechuzas (grotte des chouettes). Il parait que ça vaut le coup. Je trouve un tricycle qui m'y emmène pour quelques soles. La route grimpe dans la montagne. Très beaux paysages. Sur le chemin, beaucoup de policiers et de gens en armes pour protéger les touristes des brigands potentiels. On me répète souvent de faire attention. Je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est de la paranoïa mais je ne me sens vraiment pas en insécurité. Mais bon, je pense que ces gens ne sont pas là par hasard. Il doit y avoir une raison. Au bout d'une quinzaine de kilomètres, j'arrive à la fameuse grotte. Beaucoup de visiteurs. Elle est assez grande mais on ne peut parcourir qu'une centaine de mètres à l'intérieur. Beaucoup de chauve-souris au plafond. Il tombe fréquemment des gouttes d'eau. Enfin, j'imagine que ce sont des gouttes d'eau... Une fois sorti, je vais me balader sur un petit chemin de randonnée. Il n'y a plus personne. Belle promenade à travers la végétation luxuriante. Encore de beaux papillons et des oiseaux magnifiques à plumes jaunes. Le zoom de mon appareil n'est malheureusement pas assez puissant pour les prendre en photo. C'est la première fois que je regrette mon reflex. Au bout de deux heures de marche tranquille, je retourne à l'entrée du parc. Je voulais rentrer en ville à pied mais tous ces gens en armes me font flipper un peu. Je prends donc un tricycle qui a la gentillesse de m'arrêter de temps en temps pour prendre des photos sur la route. Arrivé en ville, je retourne à mon restaurant gastronomique. Cette fois, je tente une tranche de porc accompagnée de patates et d'une sauce à la bière. Je confirme ses deux étoiles. Après une petite digestion, il est temps pour moi de rentrer à Huanuco. Je me dirige donc au carrefour où se trouve les taxi-collectifs. Cette fois-ci, notre chauffeur est beaucoup plus cool, et donc nous aussi. Le voyage se déroule sans problème. Je suis assis à l'arrière, à coté d'une grand-mère qui me raconte sa vie. Elle fait des études de santé à l'université de Huanuco. C'est l'état qui paye. Comme le pays n'a pas assez de médecins, il forme des agents de santé pour assurer une présence médicale dans les villages reculés. Elle habite en pleine jungle amazonienne. Elle m'a dit le nom de son bled mais je ne m'en souviens plus. En tout cas, elle est marrante et plein d'énergie. Arrivé à Huanuco, je demande à mon chauffeur s'il peut m'indiquer une compagnie de bus qui pourrait m'emmener demain à Tantamayo dans le nord. Il parait qu'il y a plein de ruines intéressantes à visiter. Il me conduit donc à la compagnie Chasqui. Ils ne proposent qu'un départ par jour, à deux heures du matin. Je ne me sens pas du tout en forme pour partir ce soir. J'achète donc un billet pour samedi soir. Demain, ce sera repos.

jeudi 5 avril 2012

Tingo Maria

Au début, je ne souhaitais pas particulièrement aller faire un tour dans la jungle amazonienne, la selva. Il y a bien les villes comme Iquitos et de Puerto Maldonado qu'on peut visiter, mais elles ne sont accessibles qu'en avion ou alors par des transports terrestres bien galères. Et puis, j'ai l'impression que ce sont des endroits très fréquentés par le tourisme de masse. Or il se trouve que Tingo Maria, petite ville située dans la selva alta (650 mètres d'altitude), se trouve à seulement 120 kilomètres, soit deux heures de bonne route de Huanuco. Je décide donc d'y faire un saut. Je laisse un gros sac à la consigne de l'hôtel et ne prends avec moi que mon petit sac à dos avec un minimum d'affaire. Pour se rendre à Tingo Maria, il faut prendre un taxi collectif. Dès qu'on est six, trois derrière et trois devant, on peut partir. Il faut discuter ferme le prix car on peut facilement se faire arnaquer. Je ne tarde pas à en trouver un qui part rapidement. On est un peu serré mais deux heures, c'est vite passé. Le chauffeur conduit à toute berzingue. Il se prend pour Schumacher mais sans le casque ni la ceinture de sécurité. Faut serrer les fesses et les dents dans les virages. On se rassure en se disant qu'il connait parfaitement la route (il fait l'aller et retour trois fois par jour). Pour lui, les lignes blanches ne servent qu'à décorer la route. Les dépassements des camions sont vraiment flippant. D'abord, la route monte jusqu'à un col. Là, il y a un tunnel. De l'autre coté, c'est un autre monde. Nous sommes dans les nuages. Il fait très humide. La végétation est abondante. L'eau ruisselle de partout. L'asphalte de la route n'existe presque plus. Puis nous descendons en lacets jusqu'à Tinga. Plus on descend, plus la chaleur devient moite et suffocante. Ambiance tropicale. Arrivé en ville, mon chauffeur, finalement très sympa, me fait la tournée des hôtels en ville pour trouver une chambre pas trop chère. Comme c'est la semaine sainte, et que beaucoup de péruviens sont en vacances, la plus part sont complets. Je finis par trouver une chambre juste en face du marché. Bruit infernal. Les fenêtres ferment à peine. On n'entend même pas le son de la télévision. Heureusement, j'ai pensé à emporter mes boules Quiès. Comme il est trois heures et que je n'ai toujours pas déjeuné, je cherche un resto pas trop mal. J'ai faim. Tingo Maria ressemble à une ville balnéaire. Il y a une esplanade centrale avec une allée entourée de palmiers. C'est assez agréable. Mais il faut chaud et humide. Beaucoup de vacanciers des villes de la selva amazonienne viennent prendre le frais ici. C'est un comble. Il parait que là-bas, c'est pire. Je finis par trouver un resto genre grill qui me prépare une dorade grillée. C'est divin. Deux étoiles méritées sans discuter. Puis je prends un petit tricycle à moteur pour me rendre à la Cueva de Pavas (grotte des dindes), à une douzaine de kilomètres. Le site n'a rien d'extraordinaire mais on peut se baigner dans la rivière ou faire de belles balades à pied. Il y a beaucoup de monde à l'entrée, mais au bout de dix minutes de marche, il n'y a plus personne. Je me promène donc tout seul dans la jungle, accompagné d'énormes papillons de couleurs incroyables. Je croise de temps en temps quelques paysans. On discute un peu de la pluie et du beau temps. J'aperçois des plantations de bananes, de cacao, de papayes et de pleins d'autres trucs que je ne connais pas. Je marche jusqu'à un petit village complètement paumé puis je retourne sur mes pas pour retrouver la route. Retour en ville en tricycle accompagné de deux femmes et de deux gamins venus vendre des pacotilles aux touristes. On rigole bien. Au début les gamins sont calmes et tout timides mais au bout de quelques minutes, je ne sais plus comment les arrêter. Je vais acheter du pain et quelques fruits au marché pour dîner puis retrouve ma chambre d'hôtel avec ses moustiques et ses cafards gros comme le pouce.

mercredi 4 avril 2012

Les alentours de Huanuco

Une guide de la petite agence de tourisme vient me chercher à l'hôtel à 9h30. Normalement, nous devions être deux pour faire la visite des environs de la ville, mais l'autre s'est désisté au dernier moment. Résultat, j'ai pour moi tout seul deux guides et un chauffeur de taxi. Une des guides s'est vêtue d'un habit traditionnel. C'est sympa mais la pauvre, avec la chaleur, elle doit suffoquer sous ses cinq jupes. Elle m'explique que plus la femme est riche, plus elle porte de jupes. Ça fait un peu folklorique mais c'est marrant. Elle insiste pour qu'on nous prenne tous les deux en photo. Allez, ça fera marrer mes amis. Je pensais qu'elle ne serait là qu'au début pour nous montrer sa tenue. Mais non, elle nous suit durant toute la visite. Nous allons d'abord voir le joli pont du 19ème siècle qui se trouve en bas de la ville. Le puente Calicanto. Il est fabriqué de pierres volcaniques, de sable, de chaux et de blanc d'oeufs. Veridique. Il parait qu'il y en a trois comme ça au Pérou. Après, nous allons visiter le temple pré-inca de Kotosh, situé à une dizaine de kilomètres de là. Il a été découvert par des géologues japonais. Sans grand intérêt. Mais avec ma poupée russe, je fais sensation. Puis c'est la visite d'une petite distillerie de canne à sucre. Ça sent bon l'odeur du rhum et du caramel. Il y a un très joli moulin métallique qui fonctionne encore. Nous finissons la tournée par la visite de la maison de naissance d'une grande actrice péruvienne du 18ème siècle dont je ne me souviens même plus du nom. Il lui est arrivé pleins de malheurs, la pauvre. Une des guides me raconte toute son histoire. Un vrai conte de fée. Mais pour être honnête, j'avoue que je m'en fous complètement. En tout cas, l'endroit est paisible. Voilà, le petit tour est terminé. Toute ma suite me raccompagne en ville. Je leur laisse un bon pourboire pour faire plaisir à Ben...

mardi 3 avril 2012

Huanuco

Finalement, j'ai dû dormir un peu. Mal mais un peu. J'ai le cou en compote. Je me réveille lorsque nous arrivons à Huanuco. Il est 5h30. Je n'ai aucune information précise sur cette ville. La gare étant assez loin du centre ville, je prends un taxi-moto-tricycle pour me rendre à la place centrale. Là, je finirai bien par trouver un hôtel. Bien sur, tout est fermé à cette heure. Mon chauffeur me conseille d'en prendre un sur la place. Il y en a trois collés les uns aux autres. Je prends le premier qui répond à la sonnette, l'hôtel Vegas. Il me trouve une chambre au cinquième étage, coté arrière, pour éviter le bruit de la place. Il y a une très jolie vue sur la colline qui surplombe la ville. Comme il est encore tôt, je me recouche, histoire de récupérer un peu. Je me lève vers 9 heures pour aller prendre mon petit déjeuner au resto de l'hôtel. Puis je vais me balader en ville. Huanuco est une petite ville très agréable. Nous sommes descendus à 1 900 mètres d'altitude. Il fait donc beaucoup plus chaud. J'ai rangé la polaire et mon jean, et mis des vêtements plus légers. Pas un touriste en vue. Je m'achète deux chemisettes au petit marché du coin. J'en profite pour discuter un bon moment avec les commerçants. Ils sont content de voir des étrangers de temps en temps. Ils me posent un tas de questions sur Paris et l'Europe. Très sympas. Par contre, pas moyen de trouver un bureau d'information touristique. Et mon guide est très léger sur ce coin. Je trouve quelques trucs sur Internet grâce à ma tablette. La réceptionniste de l'hôtel m'indique une agence de voyage qui pourra peut-être me renseigner. J'y vais. Je tombe sur un couple très chouette qui me propose de faire un tour de la région demain. Banco, ça marche. Je continue à découvrir la ville. Rien de folichon, mais c'est agréable de s'y promener. Je m'arrête quelques instants dans la cathédrale moderne. L'exterieur est assez massif et je n'aime pas trop mais l'intérieur est intéressant. Il y a une grande messe en cours. Semaine sainte oblige. Chaque fois que je m'arrête dans une boutique, les gens discutent avec moi. Adorables. Faut dire que je suis facilement repérable. Je fais une tête de plus que tout le monde.

lundi 2 avril 2012

Huancayo

Du haut de ma tour d'ivoire, j'ai plutôt bien dormi malgré le bruit de la rue très passante. Je vais prendre mon petit déjeuner au dernier étage. Beau panorama sur la ville et les montagnes environnantes. Je quitte ma chambre à midi, pose mon sac à la consigne de l'hôtel et vais me balader en ville. Rien de transcendant. Même les églises qui ont été restaurées récemment ont perdu de leur charme. Je achète mon billet de bus pour Huanuco. C'est un bus confort. On peut abaisser les sièges et étendre les jambes. Départ cette nuit à 10h20 pour une durée de 7 heures. Il n'y a que des voyages de nuit pour cette destination. Tant pis. Maintenant, il faut que je passe le temps jusqu'à ce soir. Je déambule dans les rues au hasard. J'arrive tant bien que mal à trouver une carte de la ville dans une petite agence de tourisme. Les pauvres n'ont pas trop de clients. Tu m'étonnes ! Je fais des arrêts dans des cafés où j'en profite pour étudier la suite de mon voyage sur mon guide. Je dîne vite fait sur la terrasse de mon hôtel puis me dirige vers la gare routière. Heureusement, elle n'est pas trop loin. Je peux m'y rendre à pieds. Le bus part à l'heure. Je suis confortablement installé devant. Il pleut. La vitre est complètement embuée. On n'y voit rien. Il ne reste plus qu'à essayer de dormir.

dimanche 1 avril 2012

La route des oubliés

Je me lève tôt car il faut que je prenne mon bus ce matin pour Huancayo. Il part à 8 heures. Je regrette de partir si vite d'Ayacucho. C'était une ville bien paisible où l'on resterait bien pour se reposer. Mais il n'y a pas grand chose à faire et puis, l'air de rien, le temps passe. Cela fait déjà un mois que je suis au Pérou et il y a encore plein de trucs à voir. J'ai préféré prendre le bus de jour pour voir les paysages. Le trajet dure 10 heures pour à peine 260 kilomètres. Il y a 30 kilomètres de goudron au début jusqu'à Huanta, puis 160 kilomètres de mauvaise piste puis enfin 70 kilomètres de bon goudron pour arriver à Huancayo. Comme toutes les boutiques sont fermées en ville, je vais prendre mon café à la gare routière. Gare toute neuve d'ailleurs. Ce qui n'est pas le cas de mon bus, mais je comprendrai tout à l'heure pourquoi. Nous partons à l'heure. J'avais réservé une place au milieu du bus car je ne voulais plus être derrière le chauffeur. Je ne sais pas pourquoi, mais ils mettent systématiquement un rideau entre la cabine chauffeur et les passagers. Comme s'ils ne voulaient pas qu'on regarde la route. Résultat, les places de devant ne sont pas très agréables. Or cette fois, justement, il n'y a pas de rideau. Comme je vois qu'il y a une place de libre devant, je la prends discrètement. C'est quand même mieux d'avoir le panorama devant soi. Jusqu'à Huanta, la route est bonne. Après, ça se gâte. La piste est bien défoncée, pleins de nids de poules. Je comprends mieux l'état du bus. Elle est creusée à flan de montagne et longe le rio Mantaro qui lui-même se jettera plus loin dans l'Amazone. Le volume d'eau qui coule est énorme. La route est à peine assez large pour laisser passer deux véhicules. Des fois, je me demande même si elle est assez large pour un seul. Le croisement de camions est impressionnant, surtout pour celui qui est obligé de se serrer du coté du ravin. Il ne faut pas s'étonner de voir parfois des croix au bord de la route. De temps en temps, on traverse des torrents qui descendent de la montagne et qui au passage, ont complètement défoncé la route. Les paysages, genre far-west, sont jolis. De belles gorges et de temps en temps, des petits villages isolés autour de champs cultivés. Parfois, nous sommes obligés de descendre du bus pour les passages délicats. Les chauffeurs sont de vrais pros et n'ont peur de rien. Vers 14 heures, nous nous arrêtons de un petit village pour déjeuner. Poulet et riz tièdes au menu. Je discute un peu avec mes voisins de tablée. Je leur demande si, un jour, ce route sera goudronnée ? Ils me répondent que ça ne risque pas d'arriver car c'est "la route des oubliés". A part les paysans du coin, ça n'intéresse personne. Il commence à faire chaud dans le bus. Mais il y a tellement de poussière que j'hésite à retirer une couche. Juste avant d'arriver au goudron, nous sommes arrêtés à un barrage de police. Même scénario que la dernière fois, contrôle d'identité et fouille méticuleuse des bagages. Comme je suis le seul étranger à bord, ils sont très gentils avec moi et ne fouillent même pas mon sac. Je ne dois pas être leur cible. Une fois toutes les cartes d'identité vérifiées sur l'ordinateur, nous repartons. Nous rejoignons enfin la belle route goudronnée. Les chauffeurs soufflent. Nous aussi. Quelle belle invention que l'asphalte ! Nous remontons alors vers les hauts plateaux. Huancayo se trouve à 3 300 mètres d'altitude. La route est sinueuse. Elle doit être récente. Magnifique couché de soleil sur les champs en terrasses. Vers 18 heures, nous arrivons enfin à destination. Par chance, le bus s'arrête près du centre ville. Je trouve par hasard une chambre au cinquième étage d'un hôtel avec ascenseur. Huacayo est une ville moderne avec des immeubles en béton. Apparemment sans grand charme ni intérêt touristique. Je ne pense pas y rester longtemps. Comme il n'est pas tard, je vais me promener un peu en ville. A la cathedrale, c'est la sortie de la messe des rameaux. Je vais dîner dans un petit resto sur la Plaza de Armas. Des brochettes de poulet. Puis je retourne tranquillement à mon hôtel. Le wifi ne monte pas jusqu'au cinquième étage. Les photos et le blog attendront.