dimanche 8 avril 2012

Tantamayo

Effectivement, j'ai beau me retourner dans tous les sens, impossible de fermer l'oeil. Vers 6 heures, on a un contrôle de police à Quivilla, à mi-chemin environ. Vérification des papiers et fouille des bagages. Je commence à être habitué. Ça devient banal. Le jour s'est levé. On voit apparaître les nuages qui s'accrochent aux montagnes. C'est plutôt joli. On suit un rio puis montons dans la montagne. La route est vertigineuse. Il s'est arrêté de pleuvoir mais la route est restée très glissante. On serre les fesses. Certains ponts sont fait de rondeaux de bois avec de la terre dessus. Faut que ça tienne ! La vue de la piste est magnifique. Ça vaut vraiment de coup. Plusieurs petits villages sont accrochés à la montagne. Je tente quelques photos en ouvrant la fenêtre. Sur la piste, il y a des ornières de boues impressionnantes. Même les piétons ont du mal à passer. Nous arrivons à Tantamayo vers 9 heures, comme prévu. C'est en fait un gros village de montagne. Je me renseigne pour savoir où dormir. Il n'y a pas d'hôtel mais ici, on loge chez l'habitant. Une senora, Consuela, me propose un chambre trés sommaire au premier étage de sa maison. Elle vit là avec son mari, son fils, sa belle-fille et leurs deux enfants. Plus, bien entendu, les chiens, les poules, les cochons... Bref, il y a de la vie dans la cour. Ça me convient parfaitement. De toute manière, je n'ai pas trop le choix car il n'y a que là qu'on heberge les gens de passage. Je demande s'il y a beaucoup de touristes qui viennent par ici. Peu... Des fois en juillet et août. Je m'installe rapidement puis décide d'aller voir les ruines de Susupillo qui se trouvent sur le sommet d'une montagne à deux heures de marche. Les nuages se dispersent et le soleil apparait. Le chemin est assez facile à trouver. D'abord il descend vers le rio puis monte raide jusqu'à un petit village. Les paysages panoramiques sont fantastiques. Je tente quelques raccourcis mais sans succès. Sur le chemin, je rencontre un paysan qui me propose de monter sur sa mule. Je trouve l'idée marrante. Je monte juste pour traverser un passage boueux. Je demande à un gamin de me prendre en photo. C'est manifestement la première fois qu'il prend une photo. Le résultat n'est pas très concluant. Faudra recadrer. Le paysan me propose de m'emmener jusqu'aux ruines moyennant finance. Je lui explique que je préfere marcher. Arrivé aux ruines, catastrophe. L'objectif de mon appareil photo s'est bloqué. Impossible de prendre des photos. Quelle galère ! Je visite les ruines pré-incas sans pouvoir ramener une seule photo. J'enrage. En plus, elles sont plutôt jolies ces ruines. Il y a des maisons à plusieurs étages. Par contre, je ne comprends pas pourquoi ils sont venus s'installer ici. C'est venteux et froid. Il n'y a que quelques bergers qui vivent ici. Je mange quelques gâteaux secs en m'installant au soleil au pied d'une tour, puis je redescends. Je discute avec quelques paysans rencontrés sur le chemin. On parle de la pluie et du beau temps. Je rentre à Tantamayo en fin d'après midi. Je dîne avec toute la famille. Consuela a préparé de la soupe au riz et au patates, puis il y a du riz et des patates avec un petit morceau de poulet. Dans la salle à manger, il y a une vingtaine de gros cochons d'inde qui gambadent partout. Consuela m'explique, qu'ici, on les mange. Elle fait de l'élevage pour les vendre. Je discute un peu avec le papa qui cultive un champ à une heure de marche d'ici. Maïs, Quinua, mais surtout pommes de terre. Il a aussi quelques vaches. Il vend le lait à des particuliers. Il n'y a pas de coopérative ici. Ça n'est pas dans les traditions. Je salut tout le monde et vais me coucher. Il caille sévère dans la chambre. Je mets quatre couvertures sur mon lit. Cette histoire d'appareil photo me tracasse mais je dors comme un loir.

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