dimanche 15 avril 2012

El Brujo

Je ne comprenais pas pourquoi il fallait plus de 9 heures de bus pour aller à Trujillo ? A vol d'oiseau, ce n'est pas si loin que ça. En fait, le bus redescend vers le sud pour aller récupérer la panaméricaine. Ça fait un gros détour mais la route est goudronnée tout du long. Cela va sans doute plus vite qu'en prenant la piste du nord. Comme je n'avais pas de voisin dans le bus, j'ai pu m'allonger et dormir un peu. Je me réveille en arrivant à Trujillo vers 6 heures du matin. Je prends un taxi qui m'emmène au centre ville. J'ai repéré un hôtel dans mon guide qui n'a pas l'air mal. L'hostal Colonial. Mon chauffeur m'en conseille un autre soi-disant beaucoup mieux. Soit, je n'ai rien réservé. On peut toujours aller voir. La chambre qu'on me montre est sans fenêtre au fond d'un couloir et relativement chère. Je fais comprendre à mon chauffeur que ce n'est pas du tout ce que je recherche. Soit, il m'en propose un autre hors de prix. Je comprends alors qu'il touche une commission par ces hôtels. On va donc arrêter les frais et je lui demande de me déposer au Colonial. Bien m'en a pris. C'est un charmant hôtel près de la Plaza de Armas avec un grand patio intérieur. Je choisis une chambre spacieuse sur la terrasse avec vue sur les toits de la ville et les montagnes environnantes. J'arrive même à négocier le prix. Il y a tout. Télévision, wifi, restaurant, agence de voyage et laverie. J'en profite pour faire laver tout mon linge sale. Trujillo se trouve près de la mer en plein désert. Quel plaisir de retrouver la chaleur et le ciel bleu. J'en avais marre de la pluie et du froid. Au Pérou, on passe facilement d'un climat à un autre en quelques heures. Il suffit de descendre de la montagne. Je range mes affaires de froid et enfile chemisette et short. Le fait de redescendre au niveau de la mer après un mois d'altitude donne une impression de bien-être. On a l'impression d'avoir la pêche grâce aux surplus de globules blancs. Il y a deux sites intéressants à voir à Trujillo. Chan chan et les quebras de la luna. La nana de l'agence de voyage me propose d'aller les visiter demain pour une somme modique. Cette fois, je ne me fais pas avoir. Elle me propose aussi de me joindre ce matin à un groupe qui va visiter le complexe archéologique d'El Brujo, situé à 50 kilomètres au nord. Après tout, pourquoi pas ? Nous sommes dimanche et tout est fermé en ville. Et puis, comme j'ai dormi dans le bus, je ne suis pas trop fatigué, pour le moment. Donc, me voilà reparti avec un groupe de péruviens sympas. La route longe la mer. Il y a de grandes plages de sable. Comme nous sommes dimanche, beaucoup de gens viennent se faire bronzer au soleil. Mais personne ne se baigne. Elle est beaucoup trop froide à cause du courant de Humboldt. Nous traversons de grandes exploitations de cannes à sucre. Des champs à perte de vue. Impressionnant tout ce vert dans le désert. Ils se servent des rivières qui descendent de la sierra pour irriguer les immenses surfaces de plantations. Le site archéologique est situé sur une grande dune aride. Les fouilles sont protégées par une grande bâche suspendue. Ils ont construit à coté un musée en béton dans lequel ils exposent les objets et momies trouvés sur place. Il y a aussi des morceaux de tissus très bien conservés qui datent de plusieurs milliers d'années. C'est très intéressant et assez bien présenté. Du haut du site, on peut contempler toute la région et se rendre compte de l'immense surface cultivée des champs de cannes à sucre. Les sculptures et dessins sur les murs sont assez bien conservés. Nous visitons le site une petite heure puis retournons à Trujillo. La fatigue commence à se faire sentir. Je vais rapidement déjeuner dans un petit resto ouvert près de l'hôtel puis faire une petite sieste. Il est 15 heures et la chaleur cogne. Mais grâce au petit vent frais de la mer, c'est tout à fait supportable. Je crois que je vais bien me plaire ici.

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