jeudi 5 avril 2012

Tingo Maria

Au début, je ne souhaitais pas particulièrement aller faire un tour dans la jungle amazonienne, la selva. Il y a bien les villes comme Iquitos et de Puerto Maldonado qu'on peut visiter, mais elles ne sont accessibles qu'en avion ou alors par des transports terrestres bien galères. Et puis, j'ai l'impression que ce sont des endroits très fréquentés par le tourisme de masse. Or il se trouve que Tingo Maria, petite ville située dans la selva alta (650 mètres d'altitude), se trouve à seulement 120 kilomètres, soit deux heures de bonne route de Huanuco. Je décide donc d'y faire un saut. Je laisse un gros sac à la consigne de l'hôtel et ne prends avec moi que mon petit sac à dos avec un minimum d'affaire. Pour se rendre à Tingo Maria, il faut prendre un taxi collectif. Dès qu'on est six, trois derrière et trois devant, on peut partir. Il faut discuter ferme le prix car on peut facilement se faire arnaquer. Je ne tarde pas à en trouver un qui part rapidement. On est un peu serré mais deux heures, c'est vite passé. Le chauffeur conduit à toute berzingue. Il se prend pour Schumacher mais sans le casque ni la ceinture de sécurité. Faut serrer les fesses et les dents dans les virages. On se rassure en se disant qu'il connait parfaitement la route (il fait l'aller et retour trois fois par jour). Pour lui, les lignes blanches ne servent qu'à décorer la route. Les dépassements des camions sont vraiment flippant. D'abord, la route monte jusqu'à un col. Là, il y a un tunnel. De l'autre coté, c'est un autre monde. Nous sommes dans les nuages. Il fait très humide. La végétation est abondante. L'eau ruisselle de partout. L'asphalte de la route n'existe presque plus. Puis nous descendons en lacets jusqu'à Tinga. Plus on descend, plus la chaleur devient moite et suffocante. Ambiance tropicale. Arrivé en ville, mon chauffeur, finalement très sympa, me fait la tournée des hôtels en ville pour trouver une chambre pas trop chère. Comme c'est la semaine sainte, et que beaucoup de péruviens sont en vacances, la plus part sont complets. Je finis par trouver une chambre juste en face du marché. Bruit infernal. Les fenêtres ferment à peine. On n'entend même pas le son de la télévision. Heureusement, j'ai pensé à emporter mes boules Quiès. Comme il est trois heures et que je n'ai toujours pas déjeuné, je cherche un resto pas trop mal. J'ai faim. Tingo Maria ressemble à une ville balnéaire. Il y a une esplanade centrale avec une allée entourée de palmiers. C'est assez agréable. Mais il faut chaud et humide. Beaucoup de vacanciers des villes de la selva amazonienne viennent prendre le frais ici. C'est un comble. Il parait que là-bas, c'est pire. Je finis par trouver un resto genre grill qui me prépare une dorade grillée. C'est divin. Deux étoiles méritées sans discuter. Puis je prends un petit tricycle à moteur pour me rendre à la Cueva de Pavas (grotte des dindes), à une douzaine de kilomètres. Le site n'a rien d'extraordinaire mais on peut se baigner dans la rivière ou faire de belles balades à pied. Il y a beaucoup de monde à l'entrée, mais au bout de dix minutes de marche, il n'y a plus personne. Je me promène donc tout seul dans la jungle, accompagné d'énormes papillons de couleurs incroyables. Je croise de temps en temps quelques paysans. On discute un peu de la pluie et du beau temps. J'aperçois des plantations de bananes, de cacao, de papayes et de pleins d'autres trucs que je ne connais pas. Je marche jusqu'à un petit village complètement paumé puis je retourne sur mes pas pour retrouver la route. Retour en ville en tricycle accompagné de deux femmes et de deux gamins venus vendre des pacotilles aux touristes. On rigole bien. Au début les gamins sont calmes et tout timides mais au bout de quelques minutes, je ne sais plus comment les arrêter. Je vais acheter du pain et quelques fruits au marché pour dîner puis retrouve ma chambre d'hôtel avec ses moustiques et ses cafards gros comme le pouce.

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