Normalement, je devais partir ce matin à Cuzco. Mais je n'ai pas trouvé de place à l'avant du bus. Or, comme il parait que la route est magnifique, ce serait dommage de faire le voyage à l'arrière. J'ai donc décalé mon départ d'un jour. J'ai donc du temps libre devant moi. J'en profite pour trier mes photos et faire une sauvegarde sur une carte mémoire que je garde précieusement avec mon passeport dans une pochette ventrale. Je vais aussi me balader à pied pour aller voir le Yavari. C'est un bateau de guerre commandé par le Pérou à l'Angleterre en 1862 pour naviguer sur le lac Titicaca. Il a été fabriqué et monté en Angleterre, puis complètement démonté en 2000 pièces pour être transporté d'abord en bateau jusqu'à Arica (à l'époque, c'était au Pérou avant que le Chili ne l'envahisse lors de la guerre du Pacifique), puis en train jusqu'à Tacna, puis enfin à dos de mules pour traverser les Andes jusqu'à Puno. Le voyage a duré six ans et le montage quatre ans. Il a navigué durant une centaine d'années avant d'être abandonné sur le rivage. Une anglaise a récemment monté une association anglo-péruvienne pour le remettre en état et en faire un bateau de croisière. Sa réparation est presque achevée. Pour le moment, ils le font visiter pour récupérer un peu de sous. Il se trouve amarré à quatre kilomètres de Puno. J'y vais donc en marchant. Lorsque je monte sur le ponton, il n'y a personne. Puis une jeune femme qui faisait briller le cuivre des appareils de navigation me demande si je veux le visiter. Je lui réponds que bien sur et que j'espère que je n'ai pas fait tout ce chemin pour rien. J'ai donc droit à une visite complète du bateau pour moi tout seul. La salle des machines est impressionnante. À l'époque, le moteur à vapeur marchaient aux crottes de lama séchés. Puis, vers les années 50, ils l'ont remplacé par un moteur diesel deux temps. Il a été complètement restauré. Il brille tellement qu'on pourrait manger dessus. Elle m'explique que l'Angleterre a fabriqué et acheminé quatre autres bateaux. Mais celui-ci est le plus ancien et c'est le seul qui a été transporté à dos de mules. Les autres ont profité de la construction de la ligne de chemin de fer jusqu'à Puno. Je ne suis pas particulièrement marin mais la visite est intéressante. J'ai à faire à des passionnés. Lorsque je quitte le navire, j'aperçois au loin une vieille rame de train et un autre bateau à l'abandon. (Un des quatre autres). Je suis la voie ferrée pour m'en approcher et prendre quelques photos. Puis je remonte sur la route où j'aperçois un petit resto sympa avec une vue fabuleuse sur le lac. Ça tombe bien, il est midi et j'ai faim. On me sert une bonne truite à la vapeur avec différentes sortes de patates. C'est divin. Allez, on va lui mettre une étoile. Puis retour en ville en minibus taxi. J'ai la flemme de rentrer à pied, il fait trop chaud. Le soir, je vais faire un tour au marché de nuit. Ça grouille de monde. Comme je fais une tête de plus que tout le monde, c'est assez facile de se repérer et aussi de se faire repérer. Il y a des stands et des boutiques partout. C'est un genre de souk trés sympa.
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