mercredi 9 mai 2012

Le fleuve Napo

Pour aller faire un tour en bateau sur le fleuve, il faut négocier ferme. Ici, les prix sont exorbitants, surtout si on est blanc de peau. Comme les touristes veulent absolument aller voir des villages indiens perdus dans la forêt, les gens du coin ont compris qu'il y avait du pognon à se faire. Ils proposent des excusions pour aller voir des villages bidons où les habitants se déguisent en habit traditionnel et font les zouaves pour le plus grand plaisir des appareils photos. On leur explique que ce genre de visite ne nous interesse pas du tout et que nous préférons aller naviguer sur le fleuve pour voir la végétation. Rien à faire. Même la plus basique des excursions coûte une fortune. En bons français, on essaye de gruger en allant directement demander aux bateaux du port. On sent de la gêne dans le regard lorsqu'on nous répond qu'ils n'ont pas le droit de prendre des touristes. On doit forcément passer par une agence. Au loin, on s'aperçoit qu'on est surveillé. C'est clair, le système est vérrouillé. On n'est coincé. Nous négocions donc au plus juste avec l'agence officielle du port. On leur fait comprendre qu'on a pas beaucoup d'argent. Ils nous proposent donc de nous emmener en bateau jusqu'à un petit musée un peu plus loin sur la rive, situé à une demi-heure de navigation. D'accord ! Ça nous fera toujours une petite balade en bateau. Nous embarquons donc tous les trois sur une pirogue à moteur. Moteur qui ne fait pas de bruit. J'apprécie. Sur l'eau, il fait frais, presque froid. Nous croisons plusieurs orpailleurs qui cherchent de l'or dans la rivière. Il parait qu'on en trouve un peu. Nous arrivons assez vite au petit musée. On s'attend à une arnaque de plus. Mais non, c'est un petit musée local sans prétention mais très sympa. Un jeune guide nous présente les différentes plantes médicinales que l'on peut trouver dans la forêt et certains animaux en captivité. Il y a aussi une pièce où sont exposés tous les différents pièges dont se servent les indiens pour capturer les animaux comestibles. Beaucoup sont ingénieux. C'est intéressant. Puis nous rentrons à Misahualli en pirogue. Des enfants des petits villages au bord des rives se baignent dans le fleuve. Ils nous saluent. L'expédition n'aura duré que deux heures mais on s'est bien amusé. Comme il est déjà 13 heures, nous faisons la tournée des restos de la place pour savoir ce qu'ils proposent de bon au menu. Pas grand chose et très cher. On se rabat sur un menu classique. Soupe de patates, poisson frit et riz. Ah, j'oubliais le jus de fruit. Sieste sur la terrasse de l'auberge. Dans l'après-midi, Aurélie et Philippe partent à Téna en bus pour aller chercher de l'argent. Ici, il n'y a pas de distributeur. Et comme tous les soirs, il pleut.

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