Ce matin, je suis hésitant. J'ai l'intention d'aller visiter le parc de Cotopaxi, mais vu le temps pourri, je ne suis pas sur que se soit une bonne idée. D'un autre coté, il n'y a rien à faire à Latacunga. On est dimanche, tout est fermé. Finalement, je décide de bouger. Après tout, le parc n'est qu'à une demi-heure de bus. Si la météo ne s'arrange pas, je reviendrai. Ça m'aura fait une petite balade dominicale. Je prépare donc mon petit sac et me rends à la gare routière à pied. Les rues sont désertes. Même la gare routière, d'habitude si grouillante, est calme. Pour se rendre au parc, il faut prendre un bus qui va à Quito et demander qu'on nous arrête sur la route près de l'entrée du parc. Ça tombe bien, des bus qui vont à Quito, y en tout le temps. Je suis le seul à descendre à l'arrêt. Il y a là un taxi qui attend. Il me propose de m'emmener à l'entrée du parc pour une somme déraisonnable. Je lui fais comprendre que je préfère trouver une autre solution. Je vais me renseigner un peu plus loin dans une petite auberge qui ressemble à un chalet suisse. Là, on me dit qu'il faut attendre qu'une camionnette passe et nous propose ses services. Il n'y a pas d'autres solutions, à part y aller avec son propre véhicule. Je vais dons attendre près de la route dans un petit cabanon abandonné. Il ne pleut pas mais ça menace sérieusement. Au bout de dix minutes à peine, arrivent une camionnette puis un jeune touriste argentin. Il s'appelle Alejandro, il est de Buenos Aires. Son accent portenos est horrible. J'ai beaucoup de mal à le comprendre. Le chauffeur de la camionnette s'appelle Victor. Il est guide. Il nous propose de nous emmener jusqu'au refuge en visitant les environs pour 25 dollars. C'est raisonnable. Nous acceptons. Le Cotopaxi est le plus haut volcan du monde en activité. Il culmine à 5 897 mètres d'altitude. On peut le gravir en deux jours. Nous, si le temps le permet, on va juste se contenter d'aller au refuge qui se situe à 4 810 mètres. Une fois l'entrée du parc passé, nous grimpons doucement dans les nuages. Là aussi, ils refont la route. La vue n'est malheureusement pas terrible. Victor et Alejandro sont très gentils. Nous sympathisons rapidement. Alejandro nous fait rire en se moquant des chiliens régulièrement. Ça fait des lustres que les chiliens et les argentins ne peuvent pas se piffrer. Nous nous arrêtons quelques instants dans le petit musée du parc. Il n'est pas passionnant mais de tout manière, dehors, c'est pas mieux. On y apprend l'histoire du volcan. Puis nous montons jusqu'au parking du refuge. Nous sommes dans les nuages. Il pleut et il y a des rafales de vent froid. Il y a pas mal de véhicules garés. Les gens attendent à l'intérieur que le temps soit un peu plus clément pour sortir. J'ai complètement oublié d'emporter mes gants et mon bonnet. Je n'avais pas prévu cette température. J'ai vraiment froid. J'hésite à monter là-haut. Heureusement, Victor me prête des gants et une polaire supplémentaire. J'ai l'air d'un clown mais faudra faire avec. Nous commençons l'ascension. Il faut gravir une immense dune de cendre. C'est un peu comme marcher sur du sable. Ce n'est pas très agréable. Avec le vent, on s'en prend plein les bronches. Alejandro a un peu de mal à monter. Il a le mal de l'altitude. Moi ça va, à part le manque de souffle. Il faut marcher lentement et faire des pauses fréquentes. Parfois, je me demande à quoi ça sert d'aller là-haut. On y voit rien. Il faut une petite heure pour parvenir au refuge. On ne l'aperçoit que trente mètres avant. Le brouillard est toujours là et pas d'éclaircie à l'horizon. J'attends mes deux compères au chaud à l'intérieur. Il n'y a pas grand monde. Lorsqu'enfin ils arrivent, nous prenons une tasse de maté de coca bien chaud. Ça fait un bien fou. Ils me disent avoir vu un renard sauvage. Alejandro me montre la photo. Effectivement, grâce au brouillard, on peut rencontrer des animaux par surprise. Puis, après avoir repris notre souffle, nous redescendons. C'est beaucoup plus facile. Par chance, on entraperçoit, entre deux nuages, les neiges du volcan. Puis, une belle vue sur la vallée. Au moins, on aura vu quelque chose. Nous retrouvons la camionnette au parking puis allons jusqu'à un lac de volcan où se sont réfugiés plein de jolis oiseaux. Le ciel s'éclaircit un peu, juste le temps de prendre quelques photos. Mais il est déjà tard et ça manque de lumière. Nous redescendons. Sur la piste, nous croisons une biche devant des broussailles. Elle nous observe. On a le temps de la prendre en photo, puis elle s'enfuit. Victor nous dit qu'on a eu de la chance. Ce n'est pas fréquent d'en voir. Lorsque nous arrivons en bas, nous déposons Alejandro sur la panaméricaine. Il doit arrêter un bus pour Quito. Ce n'est pas facile car ils sont tous archi complets. C'est un retour de week-end chargé. Le trafic est très dense. Au bout d'une dizaine de minutes, il arrive enfin à en arrêter un. Victor qui retourne sur Latacunga me raccompagne jusqu'au centre ville. Les rues sont toujours aussi désertes. Par chance, je trouve une pizzeria d'ouverte. J'ai faim car je n'ai mangé que des gâteaux secs aujourd'hui. Finalement, malgré le temps pourri, j'ai passé une bonne journée.
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