lundi 7 mai 2012

L'Orienté

Au Pérou, on appelle l'Amazonie "la Selva". Ici, en Equateur, on l'appelle "l'Orienté". En fait, il n'y a que le nom qui change. C'est la même chose. Mêmes paysages, forêts denses, cours d'eau immenses, air gorgé d'humidité, chaleur moite, ciel voilé la plus part du temps, pluies fréquentes surtout en fin de journée, moustiques bien sur, comment les oublier ces saloperies. Et puis surtout, ce qui impressionne le plus, ce sont tous ces bruits d'animaux, d'insectes et d'oiseaux qu'on entend en permanence. Ça doit fourmilier là-dedans. Me voilà donc parti pour l'Orienté. En fait, il n'est pas très loin. La première ville d'Amazonie, Puyo, se trouve à 70 kilomètres de Banos. Mais Puyo est au pied des Andes. Je veux aller un peu plus loin, à Puerto Misahualli, au coeur de la forêt, au bord du fleuve Napo, affluent de l'Amazone. Je dis au revoir aux grenoblois. Comme je repasserai par Banos, je laisse un gros sac à la consigne de l'hôtel avec dedans mes affaires de froid dont je n'aurai aucune utilité en bas. Quel plaisir de voyager avec un petit sac tout léger ! La route ne fait que descendre. Je retrouve les lieux que nous avons visité hier en vélo. Toutes les attractions sont fermées. Elles ne doivent fonctionner que le week-end. Rio Verde est désert. Plus la route descend, plus les montagnes rapetissent et plus la chaleur monte. A Puyo, ce ne sont plus que des petites collines d'une dizaines de mètres de hauteur tout au plus. Après Puyo, nous longeons les Andes vers le nord jusqu'à Tena. A notre droite, les sommets des Andes couverts de nuages et à notre gauche la forêt amazonienne à perte de vue, jusqu'au Brésil et l'Atlantique. On aurait pu penser que la route serait droite, mais non, elle tourne quand même. Sans doute pour éviter les cours d'eau et les marécages. Arrivés à Tena, au bout de trois heures de voyage, il faut que je trouve un autre bus pour m'emmener à Misahualli. Je dois changer de gare routière. Heureusement, elle se trouve à seulement 500 mètres de là. Il y a un bus qui part dans un quart d'heure. Il est tout pourri. A l'intérieur, ambiance locale. Très locale. J'adore ! J'ai droit aux sourires et à la gentillesse des gens. La chaleur moite donne la sensation d'avoir une pellicule de sueur en permanence sur soi. On respire moins bien. Mais bon, ça fait du bien de changer un peu d'atmosphère. La route n'est pas bien longue. Il faut à peine une demi-heure pour parcourir les 20 kilomètres qui nous séparent de Misahualli. Nous pénétrons dans la vraie forêt vierge. Un peu avant le village, je trouve une auberge, el albergue espanol, assez sympa qui donne sur le fleuve Napo. Malheureusement, ma chambre n'a pas de vue directe. Dommage. Je vais faire un petit tour en ville. C'est vraiment pas grand. Une petite place de village avec autour quelques petits hôtels-restaurants et des petits commerces. Il y a une petite plage qui sert de port d'où partent les pirogues à moteur. Un peu plus loin, un grand pont suspendu qui traverse le fleuve. J'irai faire un tour demain. La pluie commence à tomber. Et ici quand il pleut, ça tombe. Incroyable la quantité de flotte qui dégringole. Tout devient inondé très rapidement. Ca se calme au bout d'une heure. Je dîne au resto de l'auberge. Des spaghettis pas terribles et chères. De toute manière, tout est cher ici. Je passe la soirée sur la terrasse en bois à surfer sur internet en admirant le fleuve qui s'écoule inlassablement...

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