Cette ville me rappelle le Brésil, plus exactement Rio. Tout d'abord, la chaleur est humide, très humide. Sans doute parce qu'elle est située près d'un grand fleuve, le rio Guayas, et pas très loin de la mer. Il faut quatre à cinq douches par jour pour pouvoir respirer normalement. Au moindre mouvement, on est trempé. Ensuite, les constructions sont du même genre. De grands immeubles de béton assez moches dans l'ensemble. Mais elle a un certain charme. Et puis les gens sont assez semblables. Un vrai melting pot. Tous les races sont représentées. Dans l'ensemble, ils sont plutôt trapus et bien en chair. Le plus frappant, c'est qu'ici, comme partout en Equateur d'ailleurs, les femmes de plus de trente ans ont plus de bide que les hommes. Aujourd'hui, c'est férié. Une fête religieuse je crois. La plus part des commerces sont fermés. Je trouve un petit bistrot ouvert qui sert des petits déjeuners. Comme ils ont du wifi, j'en profite pour transférer mes nombreuses photos. J'avais quatre jours de retard. Les rues sont désertes. C'est le moment idéal pour aller se promener. Depuis une quinzaine d'années, la municipalité a mis en oeuvre des gros travaux de réhabilitation des vieux quartiers. Et il faut reconnaître que le travail accompli est impressionnant et plutôt bien réussi. Le Malecòn (les quais) a été entièrement aménagé en promenade. Il fait environ trois kilomètres de long. Il y a des parcs avec de grands arbres et des jardins tropicaux splendides. Je me demande si ces arbres existaient déjà avant ou s'ils ont été plantés. Ça a dû coûter une fortune. Il y a aussi bien entendu une multitude de restaurants mais aussi des expositions d'art, des jeux pour enfants, des belvédères pour admirer la vue, des embarcadères pour les bateaux, des cinémas et pleins d'activités diverses. On peut dénombrer un flic tous les vingt mètres et autant de jardiniers et de nettoyeurs. Il faut savoir qu'auparavant, ces quartiers étaient très mal famés. Drogue, prostitution, banditisme et j'en passe. Au bout des quais, il y a deux collines. On dirait des favelas, des bidons villes. L'une d'elles, le cerro Santa Ana a été entièrement réhabilité et ce, sans déplacer la population existante. Cette colline autrefois très pauvre, dangereuse et insalubre est devenue le Sidi Bousaïd de Guayaquil. Maintenant, c'est plein de petits bistrots, d'ateliers d'artistes et de boutiques de souvenirs. Mais elle a gardé son coté village. En contre partie, il faut supporter les badauds qui viennent déambuler devant leur maison. Evidemment, certains disent qu'on a créé un petit Disneyland. Je ne suis pas sûr. Certes, les quartiers d'à coté sont encore bien délabrés, mais leur tour viendra certainement un jour. Et puis, c'est quand même mieux que de ne rien faire et de laisser pourrir la situation. Bref, pour ma part, je trouve que c'est une réussite. Et puis, ça emploi pas mal de gens pour entretenir, nettoyer, surveiller, plus tous les petits commerces créés. Je monte jusqu'au phare qui domine la colline pour voir le panorama sur la ville. Magnifique vue sur la colline d'en face avec toutes ses petites maisons colorées. Je redescends par un autre chemin. Parfois, des photos de l'état des maisons avant les travaux sont accrochés aux façades. Les architectes ont dû se régaler. Quel boulot ! En bas, sur la rive, d'immenses buildings sont en cours de construction. D'ici quelques années, le coin aura bien changé. Je retourne sur le Malecòn. Il y a beaucoup plus de monde que ce matin. Les enfants s'amusent sur les différents manèges. Il y a comme un air de fête. Un type me propose d'aller faire une balade en bateau pour admirer la ville vue du fleuve. Pourquoi pas ! Ça me donnera une vision différente. A bord, il n'y a que des gens du coin. Ça ne dure qu'une heure mais c'est sympa. Je repère un resto qui a une belle vue sur le fleuve. J'y vais déjeuner. Une cassolette de poissons mélangés à une purée de légumes. Pas mauvais. Puis je continue à me balader jusqu'à l'autre bout du quai. Je tombe sur une halle en charpente métalique construite par Eiffel. Il est partout celui-là. Au retour, je passe par la cathédrale. Elle n'est pas très ancienne et n'a pas grand intérêt. Je remarque, par hasard, un vitrail qui représente un saint en costard cravate. Marrant. Mais le plus étonnant, ce sont ces centaines d'iguanes qui peuplent le parc. Ils sont ici chez eux. Certains gambadent sur les pelouses ou sur les chemins à la grande joie des enfants, d'autres font la sieste dans les arbres. Il y a en a partout. C'est drôle de voir ça en pleine ville. En tout cas, ça fait de belles photos. Je retourne à l'hôtel prendre une bonne douche et me reposer de cette belle balade. J'aime beaucoup cette ville et ses habitants. Elle mérite vraiment d'être visitée.