mercredi 30 mai 2012

Epilogue

Et voilà la fin d'un autre beau voyage. J'ai plein de belles images dans la tête. Le Pérou et l’Equateur sont deux pays magnifiques peuplés des gens différents mais tous adorables. J'ai peut-être une petite préférence pour le Pérou grâce à ses sites archéologiques splendides. En ce qui concerne l’Equateur, j’ai surtout apprécié les paysages et les randonnées. J'ai parcouru beaucoup de kilomètres mais, pour moi, les trajets en bus font vraiment parti du voyage. J'ai fait de belles rencontres mais moins que d'habitude. Sans doute parce que je faisais mon parcours dans le sens contraire des autres routards. Je ne faisais que les croiser. Maintenant, il va falloir que je me réhabitue doucement à la vie parisienne et au décalage horaire. Heureusement, il fait beau. Ca aide…

Voici mes itinéraires :

 Au Pérou :                                                                              En Equateur :

Et en bonus, le lien vers les compilations de mes vidéos :

                  Vidéos du Pérou                                                                 Vidéos d'Equateur

mardi 29 mai 2012

Le retour en France

Comme il me reste un peu de sous, je vais faire un tour au marché. Je n'ai rien besoin de particulier mais si je trouve des chaussures neuves identiques à celles que j'ai achetées à Chivay, ce serait pas mal. Les semelles des miennes sont bien usées. En tout cas, elles m'ont bien rendu service. Au deuxième étage, je tombe sur une petite dame. Je lui montre mes souliers et lui dis que je veux les mêmes. A peine dix minutes plus tard, elle me ramène une paire presque identique. Elles sont plus chères que celles achetées à Chivay mais j'ai l'impression qu'elles sont de meilleure qualité. Je les prends. Je lui laisse mes vieilles godasses pour qu'elle puisse les donner à quelqu'un qui pourrait en avoir besoin. Puis je vais faire un dernier tour dans le centre ville historique. Aujourd'hui, on a le droit au soleil. Ca change tout. Les monuments deviennent plus colorés et plus beaux. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus de touristes qu'il y a trois mois. La saison des vacances occidentales commence. Retour à l'hôtel pour faire mon sac. Finalement, je m'aperçois que, pour une fois, je n'ai pas emporté de choses inutiles. Toutes les affaires ont plus ou moins servies. Vers 15 heures, je prends un taxi pour m'emmener à l'aéroport. J'ai le temps, mon avion ne part qu'à 19 heures. L'enregistrement et les contrôles se passent sans problème. Les passagers sont essentiellement des groupes de retraités français venus passer quelques jours ici. Lorsque l'hôtesse invite les gens à embarquer, elle demande que passent en priorité les personnes accompagnées d'enfants et les personnes du 3ème âge. Immense rire dans la salle. La quasi totalité des gens se lève pour aller faire la queue. Seule une dizaine de pékins comme moi reste assis. Je suis une nouvelle fois surclassé en classe affaire. Ce doit être grâce à ma carte d'abonnement d'Air France. Le vol se déroule sans problème mais je dors peu. Nous atterrissons à Paris, vers 14 heures, il fait beau et chaud. C'est quand même plus sympa d'arriver avec ce temps. Je prends le rer et me retrouve à Vincennes en peu de temps. L'appartement est nickel. Ça sent un peu le refermé, mais en ouvrant les fenêtres, l'air redevient normal au bout d'une heure. Je vais faire quelques courses pour remplir le frigo. Je dévore une baguette fraîche entière. Quel plaisir de retrouver le goût du bon pain. C'est finalement ce qui m'a le plus manqué. Maintenant, c'est partie pour une série de machines à laver. Il n'y a plus qu'à ranger les sacs en attendant le prochain voyage...

lundi 28 mai 2012

Miraflores

Ce matin, je vais faire un tour à Miraflores. C'est le quartier moderne de Lima. C'est aussi là que se trouve la plus part des hôtels pour les touristes de passage. Pour m'y rendre, je prends le métrobus. C'est pareil qu'à Quito, une voie réservée au bus. C'est pas cher, rapide et pratique. Il faut se tasser car il est 9 heures, l'heure d'affluence. Il ne fait pas très chaud, les gens sont couverts. Arrivé au centre de Miraflores, je suis stupéfait par ce quartier. Encore plus luxueux que le Quito moderne. Des grands buildings, des centres commerciaux dernier cri, de larges avenues, des hommes et femmes d'affaire au faciès européen. Bref, un monde complètement différent du Pérou que j'ai visité. Quand je repense au petit village de Tantamayo, je me dis qu'il y a un fossé énorme entre les deux. Je marche à pied jusqu'à la mer. Au bout de l'avenue, un mirador sur la falaise, avec plein de cafés et de boutiques de luxe, permet de voir le panorama sur l'océan. Le prix d'un expresso est le même qu'à Paris, hors de prix. La vue n'est pas très claire à cause du garùa. En bas, des plages de galets. Pas de baigneurs mais quelques surfeurs. Sur la falaise, des barres d'immeubles luxueux. C'est sûrement là qu'habite la crème de Lima. Je continue ma balade dans le centre de Miraflores. Les avenues sont commerçantes, les rues plutôt résidentielles. Au détour d'une ruelle, j'aperçois au loin une colline de sable. Etonnant, en plein milieu de la ville. Je m'approche. Il s'agit en fait d'un temple religieux pré-incas, de la civilisation Wasi. Le temple Huaca Pucllana. Il est construit de milliers de petites briques d'adobe. Il se visite. Ça tombe bien. J'y vais. Cela faisait longtemps que je n'avais pas visité un site archéologique. En fait, c'est un gros tas de briques. A l'époque, c'était un temple pour les sacrifices humains. Surtout humaines on va dire car on préférait sacrifier les femmes qui représentaient la fertilité. Et puis, elle devaient courir moins vite. Bonne petite visite. La brume se dissipe un peu, le soleil apparaît. Je crois que j'en ai assez vu, ce n'est pas vraiment le Pérou qui me plait. Je retourne au centre historique par le metrobus. Je déjeune vite fais dans un petit resto. Le menu est parfait. Puis je me rends au musée de la cathédrale. J'avais acheté un billet il y a trois mois mais je n'avais pas eu le temps de m'y rendre. Apparemment, il est encore valable. J'ai bien fait de le conserver. Il a fait de la distance celui-là. Les oeuvres du musés ne sont pas extraordinaires à part quelques tableaux en relief marrants, mais les salles sont somptueuses. Un immense escalier majestueux et des salons luxueux. Ils ne s'emmerdaient pas les curetons de l'époque. Dans la soirée, je vais dans un bistrot touristique près de la plaza de Armas pour envoyer mes photos. La connexion de l'hôtel est vraiment trop lente.

dimanche 27 mai 2012

Lima sous la garùa

Une fois n'est pas coutume, j'ai plutôt bien dormi. Faut dire que le bus est confortable et que la route est toute droite. Nous sommes reveillés par un contrôle de police vers 7 heures en plein désert, du coté de Chimbote à 400 kilomètres au sud de Lima. Comme d'habitude, je leur donne la photocopie de mon passeport, mais ça ne leur suffit pas. Il leur faut l'original pour vérifier que j'ai bien mon visa à jour. C'est bon, je suis en règle. On a droit à un petit déjeuner frugale mais le café fait du bien. Nous pataugeons dans la garùa, le fameux brouillard des côtes péruvienne. La mer ne doit pas être très loin. La route est rectiligne entourée de chaque coté de petites collines pelées et pierreuses. Décor désertique mais fascinant. Puis arrivent les faubourgs de Lima, puis le centre ville. Mon compagnon de voyage m'accompagne en taxi jusqu'à mon hôtel pour être sûr qu'il ne m'arrive rien. Vraiment sympas ces péruviens. Je retrouve l'Hostal d'Espana. Là, j'ai un gros coup de blues. Ça sent la fin. Je me rappelle mon arrivée de France en ne sachant pas trop ce que j'allais découvrir durant ces trois mois. Je me remémore tout mon voyage. Les bons moments et les belles rencontres. Encore un sacré voyage. Il me reste une journée demain avant le départ pour me balader. Je compte bien en profiter.

samedi 26 mai 2012

Retour au Pérou

Je retourne à mon petit bistrot du coin pour prendre mon petit déj et balancer les dernières photos. Aujourd'hui, le ciel est très nuageux, mais il fait toujours aussi chaud et lourd. Je quitte l'hôtel vers 8 heures et me rends en taxi au terminal terrestre. Le prochain bus pour la frontière ne part qu'à 10 heures 20. J'ai largement le temps d'aller me promener dans l'immense galerie commerciale du terminal. On y trouve tout. Ca permet de pomper quelques sous aux voyageurs qui, comme moi, sont en attente. Mon bus part à l'heure. Il n'est pas de toute première fraicheur comme la plus part du temps en Equateur. Vivement qu'ils remplacent leur parc comme ils l'ont fait pour les voitures. La route est elle aussi en pleine reconstruction. Heureusement, les travaux ne perturbent pas trop notre moyenne. Les paysages sont assez monotones. On ne voit que des plantations de bananes à perte de vue. Nous arrivons à Huaquilas, ville frontière équatorienne, vers 13 heures. Nous ne sommes que quatre à nous rendre au Pérou. Trois péruviens et moi. Les contrôles se passent sans problème. Un coup de tampon de chaque coté et voilà. Il a quand même fallu répéter plusieurs fois au chauffeur de nous arrêter à l'immigration. Ça arrive souvent qu'il oublie. On serait alors bon pour faire demi-tour. La ville frontière péruvienne, Tumbes, n'est qu'à quelques kilomètres. On y arrive rapidement. Il est 16 heures. À Tumbes, il n'y a pas de terminal de bus. Chaque compagnie a sa propre station. Heureusement, elles sont assez proches les unes des autres. A la descente du bus, je retrouve les inévitables taxi-motos du Pérou. Je demande à l'une d'elles de m'emmener à la station d'une compagnie qui a des bus qui partent vers Lima ce soir. Je fais gaffe à mes affaires car cette region, comme toutes les régions frontalières d'ailleurs, est parait-il assez craignos. Arrivé à la compagnie Ormeno, ils ne me proposent qu'un départ ce soir à 20 heures 30 dans un vieux bus. Je n'ai pas envie de faire 20 heures de voyages dans un bus pourri. En plus la bonne femme du comptoir n'est vraiment pas sympa. Elle pourrait sourire de temps en temps. J'hesite. Elle me fait croire qu'il n'y a pas d'autre solution pour moi. C'est la seule compagnie qui a des bus pour Lima. Là, je sens l'arnaque. Heureusement, j'ai la présence d'esprit de lire mon guide. Il parle d'une autre compagnie, Flores, qui aurait elle aussi des bus pour Lima. Ce n'est pas très loin. Je décide donc d'aller y faire un tour. Je reprends une autre taxi-moto. Par chance, la compagnie propose un départ à 18 heures 30 en bus couchette de grand luxe. Génial, je prends un billet. L'autre idiote m'avait raconté n'importe quoi. Comme quoi, au Pérou, faut toujours vérifier ce qu'on nous dit. Je n'ai qu'une heure à patienter. Ce bus est le plus confortable que j'ai pris durant tout mon voyage. Les sièges se couchent presque comme de vrais lits. Mon voisin est un entrepreneur du bâtiment à Tumbes. Il va voir sa mère à Lima. On discutent ensemble. Je lui raconte mon voyage et lui son travail. On a droit à un petit plateau repas pour dîner. Par contre, les films qu'ils nous diffusent sont toujours aussi débiles.

vendredi 25 mai 2012

Guayaquil la brésilienne

Cette ville me rappelle le Brésil, plus exactement Rio. Tout d'abord, la chaleur est humide, très humide. Sans doute parce qu'elle est située près d'un grand fleuve, le rio Guayas, et pas très loin de la mer. Il faut quatre à cinq douches par jour pour pouvoir respirer normalement. Au moindre mouvement, on est trempé. Ensuite, les constructions sont du même genre. De grands immeubles de béton assez moches dans l'ensemble. Mais elle a un certain charme. Et puis les gens sont assez semblables. Un vrai melting pot. Tous les races sont représentées. Dans l'ensemble, ils sont plutôt trapus et bien en chair. Le plus frappant, c'est qu'ici, comme partout en Equateur d'ailleurs, les femmes de plus de trente ans ont plus de bide que les hommes. Aujourd'hui, c'est férié. Une fête religieuse je crois. La plus part des commerces sont fermés. Je trouve un petit bistrot ouvert qui sert des petits déjeuners. Comme ils ont du wifi, j'en profite pour transférer mes nombreuses photos. J'avais quatre jours de retard. Les rues sont désertes. C'est le moment idéal pour aller se promener. Depuis une quinzaine d'années, la municipalité a mis en oeuvre des gros travaux de réhabilitation des vieux quartiers. Et il faut reconnaître que le travail accompli est impressionnant et plutôt bien réussi. Le Malecòn (les quais) a été entièrement aménagé en promenade. Il fait environ trois kilomètres de long. Il y a des parcs avec de grands arbres et des jardins tropicaux splendides. Je me demande si ces arbres existaient déjà avant ou s'ils ont été plantés. Ça a dû coûter une fortune. Il y a aussi bien entendu une multitude de restaurants mais aussi des expositions d'art, des jeux pour enfants, des belvédères pour admirer la vue, des embarcadères pour les bateaux, des cinémas et pleins d'activités diverses. On peut dénombrer un flic tous les vingt mètres et autant de jardiniers et de nettoyeurs. Il faut savoir qu'auparavant, ces quartiers étaient très mal famés. Drogue, prostitution, banditisme et j'en passe. Au bout des quais, il y a deux collines. On dirait des favelas, des bidons villes. L'une d'elles, le cerro Santa Ana a été entièrement réhabilité et ce, sans déplacer la population existante. Cette colline autrefois très pauvre, dangereuse et insalubre est devenue le Sidi Bousaïd de Guayaquil. Maintenant, c'est plein de petits bistrots, d'ateliers d'artistes et de boutiques de souvenirs. Mais elle a gardé son coté village. En contre partie, il faut supporter les badauds qui viennent déambuler devant leur maison. Evidemment, certains disent qu'on a créé un petit Disneyland. Je ne suis pas sûr. Certes, les quartiers d'à coté sont encore bien délabrés, mais leur tour viendra certainement un jour. Et puis, c'est quand même mieux que de ne rien faire et de laisser pourrir la situation. Bref, pour ma part, je trouve que c'est une réussite. Et puis, ça emploi pas mal de gens pour entretenir, nettoyer, surveiller, plus tous les petits commerces créés. Je monte jusqu'au phare qui domine la colline pour voir le panorama sur la ville. Magnifique vue sur la colline d'en face avec toutes ses petites maisons colorées. Je redescends par un autre chemin. Parfois, des photos de l'état des maisons avant les travaux sont accrochés aux façades. Les architectes ont dû se régaler. Quel boulot ! En bas, sur la rive, d'immenses buildings sont en cours de construction. D'ici quelques années, le coin aura bien changé. Je retourne sur le Malecòn. Il y a beaucoup plus de monde que ce matin. Les enfants s'amusent sur les différents manèges. Il y a comme un air de fête. Un type me propose d'aller faire une balade en bateau pour admirer la ville vue du fleuve. Pourquoi pas ! Ça me donnera une vision différente. A bord, il n'y a que des gens du coin. Ça ne dure qu'une heure mais c'est sympa. Je repère un resto qui a une belle vue sur le fleuve. J'y vais déjeuner. Une cassolette de poissons mélangés à une purée de légumes. Pas mauvais. Puis je continue à me balader jusqu'à l'autre bout du quai. Je tombe sur une halle en charpente métalique construite par Eiffel. Il est partout celui-là. Au retour, je passe par la cathédrale. Elle n'est pas très ancienne et n'a pas grand intérêt. Je remarque, par hasard, un vitrail qui représente un saint en costard cravate. Marrant. Mais le plus étonnant, ce sont ces centaines d'iguanes qui peuplent le parc. Ils sont ici chez eux. Certains gambadent sur les pelouses ou sur les chemins à la grande joie des enfants, d'autres font la sieste dans les arbres. Il y a en a partout. C'est drôle de voir ça en pleine ville. En tout cas, ça fait de belles photos. Je retourne à l'hôtel prendre une bonne douche et me reposer de cette belle balade. J'aime beaucoup cette ville et ses habitants. Elle mérite vraiment d'être visitée.

jeudi 24 mai 2012

Vers le sud

J'ai du mal à me résigner à partir. Je suis vraiment bien ici. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je paye ma note, salée, mais ça valait vraiment le coup. Comme il n'y a pas de taxi dans les environs, je prends un vélo-taxi pour m'emmener jusqu'à la station du centre ville. De là, je trouve un taxi qui m'emmène jusqu'à la gare routière, assez loin du centre. À peine arrivé, il y a un bus qui part pour Guayaquil. Je le prends de justesse. Par chance, il y a de la clim à l'intérieur. Avec cette chaleur humide, ce n'est pas désagréable. La route est bonne. Les paysages sont assez semblables. Des bananiers, toujours de bananiers. Nous passons par Manta, sur la côte. Puis la route descend au sud-est vers Guayaquil. Six heures de voyage qui passent relativement vite. Plus on descend, plus la densité de la végétation diminue. Je vois même parfois des arbres qui ressemblent à des petits baobabs. Vers 16 heures, nous arrivons à Guayaquil. C'est la plus grande ville d'Equateur et le poumon économique du pays. Tout monde dit que c'est un lieu sans intérêt touristique. Même les guides ne conseillent pas de s'y arrêter. J'ai quand même envie d'aller voir. L'énorme terminus de bus étant assez excentré du centre, je prends un taxi pour me rendre à l'hôtel Montesa, près de la place du centenaire. C'est un hôtel plutôt miteux qui doit faire office d'hôtel de passe. Mais si je ne veux pas exploser mon budget, je n'ai pas trop le choix. Pour deux nuits ça fera l'affaire. Bien sur, il n'y a pas de wifi. Faudra que je me débrouille autrement. Le soleil se couche. Je vais faire un petit tour en ville. Je déambule sur la grande avenue commerciale qui mène à la promenade sur les quais. Que des grands magasins, des fast-foods et des banques. Beaucoup de monde. Comme je ne trouve pas de restos sympas, je retourne à l'hôtel pour qu'ils m'en indiquent un qui ne soit pas le coup de bambou. Car ici, la vie à l'air beaucoup plus chère que dans le reste du pays. Un petit gardien qui a sa pause dîner me propose de venir manger avec lui. On va dans un petit boui-boui pas cher. Au menu, l'éternel poulet grillé avec du riz. Il ne travaille à Guayaquil que depuis cinq mois. Sa famille habite Loja. Il retourne la voir tous les mois. Il est venu ici pour trouver du boulot. Il n'a pas l'habitude des grandes villes et il a l'air un peu perdu. Ce soir, il y a de l'animation dans les rues.

mercredi 23 mai 2012

Bahia de Caraquez

L'endroit est tellement chouette que je décide d'y rester une journée de plus. Ce matin, grâce matinée et petit déjeuner copieux sur la terrasse devant la mer. Qu'est-ce qu'on est bien. Ça fait parti des lieux magiques de mes voyages. Je profite de la douceur du matin pour aller me promener un peu sur le front de mer et revenir par le centre ville. Comme on est hors saison touristique, c'est vraiment tranquille. Il n'y a pas un chat. Quelques ouvriers en profitent pour faire des travaux dans les immeubles en construction. Car, apparemment, ça construit vite ici. J'espère qu'ils ne vont pas massacrer cet endroit. Le centre ville ressemble à toutes les villes d'Equateur. Rien d'extraordinaire. Chose étonnante, il a très peu de noirs. J'ai l'impression qu'ils sont surtout concentrés autour d'Esméraldas. Ici, c'est plutôt un mélange de blancs, d'indiens et de métisses. Il y a un grand pont qui traverse le fleuve pour se rendre à San Vincente, de l'autre coté. Il parait que c'est le plus long d'Equateur. Il commence à faire chaud et lourd. Heureusement, il y a un petit vent frais qui vient de la mer. Je retourne déjeuner au restaurant de mon hôtel. Il est si bon. Puis sieste, puis plage. Grosse pluie en fin de journée. Une belle journée de glande. Le soir, au dîner, le maître d'hôtel m'explique l'histoire de ce lieu. C'est un très vieil hôtel. Le patron est issu d'une vieille famille d'origine italienne qui a émigrée ici au 19ème siècle. Ses ancêtres ont leur portrait accroché aux murs. Ce soir, le chef cuisto m'a préparé un filet mignon. Une merveille.

mardi 22 mai 2012

Le pays des bananes

Au début, je voulais me rendre à Bahia de Caraquez, sur la côte sud, par la route côtière. Mais au terminal de bus, on me fait comprendre que c'est très compliqué et qu'il vaut mieux passer par Santo Domigo, au centre du pays. Je reste persuadé que c'est possible par la côte mais je n'ai malheureusement plus le temps de prendre des risques. Je me résous donc à suivre leur conseil. Après tout, ça me fera découvrir le centre du pays. Il y a un bus qui part tout de suite pour Manta, sur la côte, au-dessous de Bahia. Dix heures de voyage. Ça va être une rude journée. La route est assez monotone. C'est une quatre voies qu'ils refont à neuf. Elle traverse des plantations d'ananas et de bananes presque tout le long. La fameuse banane d'Equateur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pris une route aussi droite. On croise quelques accidents dont un impressionnant avec une voiture sur le toit qui a fait des tonneaux. Il y a un monde fou qui s'est arrêté pour regarder. Il y a même la télé. Un peu plus loin, des gros travaux routiers. Ici, ils bétonnent carrément la chaussée. Faut croire que c'est plus costaud. Santo Domingo est une grosse ville industrielle sans grand intérêt touristique. C'est un croisement routier important, un passage presque obligé pour se rendre dans toutes les villes de la côte. Après une petite pause, nous voilà repartis vers le Pacifique. La route grimpe sur des petites collines verdoyantes. C'est très joli mais ça tourne pas mal. Puis on redescend doucement vers la mer. Dans un village après Chone, le chauffeur arrête pour moi un autre bus qui va à Bahia. Chouette, je n'aurai pas à attendre au bord de la route. Et me voilà reparti. La route est un peu défoncée mais qu'est-ce qu'elle est belle ! Toutes les maisons sont sur pilotis. Il doit pleuvoir souvent ici. Vers 17 heures, nous arrivons enfin sur la presqu'île de Bahia de Caraquez. Le coin m'a vraiment l'air sympa. C'est une petite ville tranquille qui respire la douceur de vivre. La gare routière étant un peu loin du centre, je demande à un taxi de m'accompagner jusqu'à l'hôtel La Herradura. Il est un peu cher mais c'est le paradis sur terre. Comme j'arrive de nuit, j'ai droit à l'éclairage tamisé de l'intérieur. Merveilleux. L'hôtel est décoré avec beaucoup de goût. Je sens que je vais me plaire ici et que je vais rester une journée de plus. Apparemment, il n'y a pas grand monde. J'arrive à négocier un peu le prix. De ma chambre, j'ai une vue sur la mer. Après une bonne douche, je vais dîner au resto de l'hôtel. J'ai la flemme d'aller en ville. C'est délicieux. Cela faisait longtemps que je n'avais pas si bien mangé. Je retrouve enfin une connexion internet mais le débit est si faible que j'arrive tout juste à lire mes mails et à mettre à jour mon blog. Pour les photos, il faudra encore attendre. Je m'endors avec le bruit de la mer en fond sonore. Que du bonheur !

lundi 21 mai 2012

Esmeraldas l'africaine

Le temps passe vite. Il faut maintenant que je pense à redescendre sur Lima. Je suis obligé d'y retourner pour prendre mon avion de retour. Pour changer de route, je vais passer par la côte. J'ai bien profité de la montagne. Je vais redescendre sur la mer. Ça me fera du bien de retrouver la chaleur. Je dis au revoir à Don Pépé qui ne me lâche plus en me montrant toutes ses petites bouteilles d'alcool qu'il a collectionnées. Il y en a plus de mille. Impressionnant. Mais je lui fais comprendre qu'il faut que j'y aille si je veux trouver un bus. Je me rends à la gare routière à pied. Ce n'est pas si loin. Il suffit de longer la voie ferrée. Je trouve un bus qui part à San Lorenzo à 8 heures trente. C'est parfait. San Lorenzon se trouve sur la côte, tout au nord du pays. Il parait qu'il n'y a rien à voir. Mais c'est le passage obligé pour se rendre à Esmeraldas par la route du nord. Une bonne route goudronnée d'ailleurs. Elle a été complètement refaite récemment. Elle passe par Salinas, puis longe la frontière colombienne. Une très jolie route. De belles montagnes puis une descente vers la forêt équatorienne. Ça ressemble beaucoup à l'Amazonie. Du vert, partout du vert. Et puis une forte chaleur humide. Je crois que je vais pouvoir ranger définitivement mes affaires de froid. Je n'en aurai plus besoin. Cette région est peuplée essentiellement de noirs, descendants des esclaves venus d'Afrique. Moi qui connaît un peu l'Afrique, j'ai vraiment l'impression de m'y retrouver. Sauf qu'ici, ils parlent l'espagnol. Ils ont l'air assez pauvres. Mais ils ont toujours le sourire et la bonne humeur. Les villages sont fait de bicoques en bois ou de briques qui suintent d'humidité. Au bout de quatre heures de voyage, le bus me dépose à une bifurcation qui va sur Esmeraldas. Inutile de me rendre à San Lorenzo si c'est pour revenir par ici. En attendant qu'un bus passe, je vais manger une omelette accompagnée de riz dans un petit boui-boui qui se trouve au bord de la route. Je n'ai pas encore fini de manger lorsque arrive un bus. On me rassure en me disant qu'il en passe un toutes les demi-heures. Je finis donc tranquillement mon repas. Effectivement, une demi-heure plus tard, un autre bus s'arrête pour embarquer des passagers. Il va bien à Esmeraldas mais il est bourré à craquer. Je m'assoie sur les marches en attendant qu'il ait des gens qui descendent pour avoir une place assise. Au bout d'un quart d'heure, le bus s'arrête dans un gros bourg près de la mer. Un grand nombre de voyageurs s'arrête là. Je trouve une place devant à coté d'une fenêtre. Super, je vais pouvoir prendre des photos. Les paysages sont toujours un peu pareils. Des plantations d'ananas, de bananes, de papayes, de café, de cacao, etc... Nous n'apercevons que rarement la mer car la route passe à l'intérieur des terres. Il y a peu de plages sur la côte car la forêt est tellement dense qu'elle tombe directement dans la mer. La route est, elle aussi, en très bon état. Parfois, il faut s'arrêter pour attendre qu'un bulldozer dégage les éboulements de boue sur la route. Quand il pleut ici, ça ne rigole pas. Nous ne mettons que trois petites heures pour parvenir à Esmeraldas. Je descends du bus sur la place centrale. Je trouve un hôtel miteux. Pour une nuit, ça fera l'affaire. Toujours pas d'internet. Mes photos s'accumulent... Dans la soirée, je vais faire un petit tour en ville. Rien de folichon. Ici, pas de touriste mais un mélange de populations impressionnant. Toutes les races sont représentées. La cohabitation a l'air de bien se passer.

dimanche 20 mai 2012

Le petit train d'Ibarra

Il y a une vingtaine d'années, la ligne qui allait d'Ibarra à San lorenzo, sur la côte pacifique nord, fonctionnait encore. Mais suite à des pluies torrentielles, un bout de montagne s'est effondré sur la voie ferrée au niveau de Salinas, à 40 kilomètres au nord d'Ibarra. Le trafic a été interrompu depuis. Mais il y a peu, l'état a remis en état un bout de la ligne entre Ibarra et Salinas pour promener les touristes. D'abord se fut un autorail, une sorte de bus sur rail. Maintenant il s'agit d'une vraie locomotive au fioul avec deux wagons marchandises et deux wagons passagers. Certes, c'est très touristique mais il parait que les paysages sont splendides. On va voir ça. Ce matin, il fait plutôt beau. Tant mieux. Le départ a lieu à 10 heures dans la petite gare située non loin de notre hôtel. Valérie, Franck et moi y allons à pied. Nous prenons un petit café à la buvette de la gare en attendant le départ. Apparemment, nous sommes les seuls touristes étrangers. Les autres passagers sont des touristes équatoriens, assez aisés semble-t-il. Toutes les places des deux wagons sont occupées. A priori, ça marche bien leur affaire. Comme j'ai réservé hier soir au dernier moment, je ne suis pas dans le même wagon que mes deux acolytes. Ce n'est pas grave, on se retrouvera à Salinas. Ce sont des vieux wagons en bois qui ont été retapés à neuf. Les sièges sont plutôt confortables mais c'est assez bruyant. Cette activité ferroviaire fait travailler et vivre pas mal de monde. Les cheminots bien sur, mais aussi les guides, les gars de l'entretien, de la sécurité et toutes les activités annexes. Il y a cinq trains par semaine. Tous les jours sauf le lundi et mardi. Deux types par wagons sont postés à l'extérieur ou sur le toit pour la sécurité. Il y a aussi une voiture qui précède le train pour arrêter les voitures aux passages à niveau. Car bien entendu, il n'y a pas de barrières automatiques. Nous traversons d'abord la ville sous l'oeil amusé des passants. C'est marrant comme le train fascine. La voie est relativement en bon état. Ça ne tangue pas trop. L'ambiance à l'intérieur de mon wagon est joviale. Un petit air de fête. Nous quittons les faubourgs de la ville. Les paysages commencent à devenir sympas. Nous allons descendre 600 mètres de dénivelé jusqu'à Salinas. Nous passons plusieurs ponts et tunnels. Il y a comme un petit coté western. Au début, ce sont surtout des paysages de montagnes et de prairies. Au fond de la vallée coule un rio. Puis les montagnes deviennent de plus en plus arides. Paysages magnifiques. A l'intérieur de chaque wagon il y a un guide qui fait ses commentaires sur la région. Malheureusement, on entend pas grand chose avec le bruit ambiant. Le mien, un noir très sympa, parle un peu le français. Ça lui fait plaisir de venir me donner la traduction de ses explications. Il m'explique qu'il veut se perfectionner en français. Il prend des cours pour ça. En tout cas, il se débrouille très bien. Plus on descend, plus on sent la chaleur qui monte. On retire les pulls. Puis dans la plaine, avant d'arriver à Salinas, nous découvrons les champs de cannes à sucre à perte de vue. Du vert partout. Le trajet ne dure pas très longtemps. Une heure et demie. Salinas est un village tranquille, voire très tranquille. Il parait désert. Il vit essentiellement du train et de la canne à sucre. Ce qui explique qu'une grande partie de la population soit noire. Un héritage de l'esclavage. A notre arrivée, nous sommes accueillis sur le quai de la gare par une troupe de danseurs noirs avec un petit orchestre. C'est touristique mais sympathique. Puis nous allons visiter un petit musée qui explique comment on fabriquait du sel à l'époque. En effet, la terre de Salinas est très salé. D'où son nom. Il y avait donc une petite production de sel. Maintenant c'est fini. C'est plus facile de le faire venir de la mer. Mais c'est intéressant de voir comment ils extrayaient le sel de la terre en la filtrant avec de l'eau. La visite terminée, nous allons détjeuner dans un petit restaurant communautaire. Ce n'est pas de la grande cuisine mais ça cale. Durant le repas, des enfants noirs viennent chanter et faire de la musique avec des tambours. Bonne ambiance. Les touristes adorent. Finalement, ce petit train crée pas mal de petits boulots. C'est plutôt une bonne chose. Après le repas, je vais prendre quelques photos dans le village. Les gens sont gentils comme tout. Vers 16 heures, retour à la petite gare où le train nous attend. Nous prenons le chemin inverse. Valérie et Franck m'ont rejoint dans mon wagon car il y a de la place de libre. Un famille est repartie en voiture. Bizarrement, mon guide m'explique que le train va aller plus vite au retour en montant qu'à l'aller en descendant. En effet, il doit aller plus doucement dans la descente pour économiser les freins. Comme la lumière a changé, les paysages ont l'air différents. C'est vraiment magnifique. Nous arrivons à la gare d'Ibarra vers 17 heures. Je ne regrette vraiment pas cette journée. C'était très sympa. Je quitte mes deux compagnons de voyage. Valérie part pour la Colombie et Franck doit retourner à La Paz pour prendre son avion jeudi prochain. Trois jours de bus. Je lui souhaite bon courage...

samedi 19 mai 2012

Le marché d'Otavalo

Les nuages sont très bas ce matin. On ne voit pratiquement plus les montagnes. Il va certainement pleuvoir. Je ne perds donc pas trop de temps pour me rendre au marché. Il y a effectivement un monde fou. Les paysans des villages voisins sont venus pour acheter ou vendre leurs produits. Et tous les touristes comme moi sont venus pour le folklore. Sur la grande place, on trouve des tissus, des pulls, les bonnets et autres articles qu'on retrouve partout dans les coins touristiques. Mais, à coté du marché, c'est beaucoup plus typique. C'est là que se vendent les légumes, les fruits et la viande. C'est plein de couleurs et de vie. Grâce à mon zoom, j'arrive à prendre de bonnes photos assez discrètement. De toute manière, même si on se fait repérer, les gens ne râlent pas. Ils sont habitués aux touristes. Puis la pluie se met à tomber. Doucement, d'abord puis de plus en plus fort. Je rentre à l'hôtel me réfugier. Vers midi, il y a une accalmie. J'en profite pour aller déjeuner dans un petit resto rempli d'indiens. Je suis dévisagé sans méchanceté mais sans sourire non plus. Spéciale l'ambiance ici. Je mange rapidement et retourne à l'hôtel faire mon sac. Je vais à pied à la gare routière. Je veux me rendre à Ibarra, à une vingtaine de kilomètres au nord. Evidemment, je m'y attendais, il y a un monde fou. Il faut faire la queue pour monter dans un bus. Heureusement, comme il y a un bus toutes les cinq minutes, l'attente n'est pas trop longue. Au bout d'un quart d'heure, j'arrive à en prendre un. Il est plein à craquer. Le trajet ne dure qu'une demi-heure. Ibarra parait plus importante qu'Otavalo. Je prends un taxi pour m'emmener à l'hôtel Imbabura. C'est le plus vieille hôtel de la ville. Il a été classé monument historique. J'ai le droit à un charmant accueil du propriétaire, Don Pépé, un vieux monsieur sympathique et très bavard. Il parait que c'est la mémoire de la ville. Il m'indique les choses à voir en ville et les sites à ne pas louper sur la côte. Les chambres ne sont pas de toute première fraîcheur mais le cadre est agréable. Il y a un immense patio intérieur fleuri. C'est plutôt reposant comme endroit. Pile poil ce qu'il me fallait. Par contre, il n'y a pas de connexion internet. Les photos et le blog attendront. Puis je vais visiter la ville. Comme on est samedi après-midi, tout est fermé. Les rues sont presque désertes. Mais j'aime bien l'atmosphère. Il y a deux grandes places assez jolies, avec en toile de fond les montagnes. De retour à l'hôtel, je rencontre deux français, Valérie et Franck qui voyagent ensemble depuis plusieurs semaines. Ils se sont rencontrés en voyage. Ils ont l'air sympas. Demain, ils ont prévu de prendre un petit train touristique entre Ibarra et Salinas. A peine 60 kilomètres aller-retour. Il parait que les paysages sont fantastiques. Pas con ! Après tout, je ne suis pas à une journée près. Je passe donc à la gare pour savoir s'il reste de la place. Oui. J'en réserve une. On finit la soirée en se racontant nos voyages.

vendredi 18 mai 2012

Otavalo

Je suis un peu indécis pour la suite de mon itinéraire. J'ai abandonné l'idée d'aller faire un tour en Colombie. Je n'ai pas suffisamment de temps devant moi. Il faut maintenant penser à redescendre doucement sur Lima et si possible par une autre route. Tout le monde me dit que la côte équatorienne ne vaut pas vraiment le coup. On verra bien. Il peut y avoir de bonnes surprises. Aujourd'hui, je vais allé à Otavalo dans le nord, à une centaine de kilomètres de Quito. Il parait qu'il y a un très grand marché le samedi. Je me rends donc à la gare routière du nord en métro-bus. De là, je trouve rapidement un bus. La route est goudronnée. Elle est plutôt jolie. Elle passe dans des vallées verdoyantes entourées de volcans, certains toujours en activité. Le ciel est un peu couvert mais il ne pleut pas. On ne va pas se plaindre. Arrivés près d'Otavalo, le bus me dépose sur la panaméricaine car il ne s'y arrête pas. Heureusement, le centre ville n'est pas trop loin à pied. Je trouve rapidement un hôtel assez sympa avec des chambres sur un patio intérieur. Il y a aussi une jolie terrasse qui domine les toits de la ville. Il est essentiellement occupé par des touristes étrangers qui viennent, comme moi, voir le marché de demain. Je vais déjeuner dans un petit restaurant à coté, Banquetes d'Espana, que m'a conseillé le type de l'hôtel. Il parait qu'ils ont un menu pas trop mal pour trois dollars. Au lieu de m'indiquer les plats du menu du jour, le garçon me propose des crevettes fries avec du riz. Moi, je dis banco, content de manger autre chose que du poulet. Bon, honnêtement, c'était pas terrible. Mais quand le type m'apporte la cuenta, j'ai un sursaut. Dix dollars !  Je lui demande si c'est une blague ? Mais non, le patron, qui a une vraie tête de con, confirme le prix en disant que ce n'était pas dans le menu. Pas moyen de négocier. Je crois que je suis tombé sur un bel enfoiré qui a décidé d'arnaquer un touriste. Bref, comme je n'ai pas trop envie de discuter avec lui, je le paye. Pour le faire chier, je lui demande une facture en lui disant que je la montrerai à l'office du tourisme pour qu'ils rigolent un peu. Il s'en fout complètement. J'ai horreur de me faire avoir. Pour me calmer, je vais me promener pour découvrir la ville. Rien d'extraordinaire. Pas de quartier vraiment sympa. Pas d'attrait touristique. Bref, une petite ville commerçante banale.  C'est surtout sa situation géographique qui est jolie. Entourée de volcans, de lacs et de forêts. Les habitants du coin sont essentiellement des indiens Otavalo. Il sont réputés pour être de très bons commerçants. Tu m'étonnes. Les hommes, et même les enfants, ont les cheveux longs et portent une longue tresse en arrière. Ils sont revêtus d'un poncho bleu et coiffés d'un chapeau panama. Les femmes portent une longue robe noire, un chemisier blanc et un châle de couleur. Elles, ne portent pas de chapeau. On dirait une secte, comme les amiches. Je m'assoie sur un banc de la place centrale pour voir passer les gens. Je suis surpris du nombre de gens qui consulte leur ordinateur autour de moi. En fait, je comprends que la municipalité a mis du wifi gratuit à disposition autour de la place. Donc, on vient ici pour consulter ses mails. C'est marrant de voir les otavalo en habit traditionnel avec leur ordinateur portable.

jeudi 17 mai 2012

La Mitad del Mundo

Je viens d'avoir des nouvelles par mail d'Aurélie et Philippe. Il sont arrivés hier bien crevés à Quito. Ils reviennent du fin fond de l'Amazonie. Apparemment, ça leur a bien plu. Nous nous donnons rendez-vous à la gare routière d'Ofélia, dans le nord de la ville, pour aller voir le site del Mitad del Mundo (la moitié du monde). C'est l'endroit où les premiers scientifiques, des français en l'occurrence, on définit avec exactitude la position de l'équateur. C'était au 18ème siècle à la demande de Louis XIV qui souhaitait qu'on mette un terme à la polémique de savoir si la terre était parfaitement sphérique ou si elle était aplatie aux pôles. Deux thèses qui se s'affrontaient à l'époque. Bref, je ne rentre pas dans les détails mais c'était un évènement à l'époque. Depuis, on se sert du lieu pour en faire une destination touristique incontournable, histoire d'avoir un pied dans l'hémisphère nord et l'autre dans le sud. C'est plus symbolique qu'autre chose mais c'est marrant. Je prends donc le métro-bus pour me rendre jusqu'à la gare routière. Ce metro-bus, c'est en fait une voie réservée au bus. L'avantage, c'est qu'il va vite puisqu'il évite les bouchons. Il est facile d'accès et surtout très peu cher. Pas de touriste en vue. Dès qu'on est un peu perdu, les gens se font un plaisir de nous aider. Adorables ! Je retrouve avec plaisir mes deux grenoblois. Décidément, on ne se quitte plus. On se raconte nos aventures. De la gare routière, nous prenons un autre bus qui nous emmène directement au site del Mitad del Mundo, situé à une trentaine de kilomètres au nord. Pour être honnête, à part un monument très moche et quelques musées sans grand intérêt, il n'y a pas grand chose à voir. C'est juste pour dire qu'on y est allé et se prendre en photo sur la fameuse ligne jaune. Il y a même une église avec la ligne qui passe au milieu. C'est drôle ! On reste un petit moment puis on rentre en ville. Aurélie qui est tombée en admiration devant ma tablette veut que je l'aide à en choisir une. Comme ils voyagent pendant un an, ils trouvent que c'est très pratique pour envoyer des mails et des photos. Et ils en ont marre de passer un temps fou dans les cybercafés. On va donc se balader dans les centres commerciaux du quartier moderne pour trouver une tablette pas trop cher. Ce n'est pas évident car c'est quand même beaucoup plus onéreux qu'en France. Mais on finit par en trouver une pas trop mal dans une petite boutique tout en haut d'une galerie marchande. Drôle de galerie d'ailleurs. Elle monte en colimaçon sur quatre étages. On est ainsi obligé de passer devant chaque boutique. Pas con. Une fois achetée, on va se poser dans un Mac Donald qui a du wifi pour la configurer ensemble. Je leur explique quelques petits trucs pour l'utiliser. Mais Aurélie pige vite et s'en sort très bien. Puis nous reprenons le métro-bus ensemble. Ils s'arrêtent cinq stations avant moi. Nous nous disons au revoir pour la dernière fois car nos routes se séparent. Ils partent pour la côte et iront après en Colombie. Il leur reste encore 3 mois de voyage. Moi, je vois le temps qui défile à toute vitesse. Il ne me reste plus qu'un dizaine de jours pour aller sur la côte et retourner sur Lima.

mercredi 16 mai 2012

Quito en bus panoramique

J'aime bien ce moyen de transport pour visiter une ville. On paye un peu cher un billet unique qui permet de faire le tour de la ville et de s'arrêter autant de fois qu'on le souhaite. En plus, d'en haut, on peut prendre de bonnes photos, en toute tranquillité. Auparavant, je vais visiter la Compania jésuite qui se trouve près de la place de l'Indépendance, au centre du vieux Quito. Je n'ai jamais vu autant de dorures dans une église. Il y en a partout sur les murs et sur les plafonds. Je ne sais pas combien de tonnes d'or il a fallu pour recouvrir tout ça. Ça fait clinquant mais c'est pas moche. Il y a des cameras de surveillance partout, des fois que ça nous prendrait d'arrondir nos fins de mois en prélevant un petit échantillon. Les photos sont bien entendues interdites mais j'arrive à en prendre quelques unes furtivement. Puis je monte dans mon fameux bus impérial panoramique pour touristes argentés. Nous grimpons tout d'abord sur la colline de la Virgen de Panecillo. On ne peut pas la louper, elle domine toute la ville. De là, la vue est magnifique. J'ai de la chance avec le temps. Il fait presque beau. Enfin, suffisamment pour voir loin. Puis nous redescendons sur le vieux Quito. Nous passons devant une grande place où des groupes folkloriques dansent. Le public qui nous a repéré, nous fait signe de venir voir le spectacle avec eux. Certains descendent. Connaissant déjà un peu le quartier, je ne m'y arrête pas. Le bus nous emmène jusqu'au départ du téléphérique qui monte sur un volcan éteint qui domine toute la région. Il parait que l'ascension est sympa. Malheureusement, il est en réparation cette semaine. Ce sera pour une autre fois. Puis nous plongeons dans le Quito moderne. Rien à voir avec le quartier colonial. Ça ressemble à n'importe quelle autre ville moderne. Pas mal d'immeubles mais pas de grattes-ciel. Sans doute à cause des risques de tremblements de terre ? Je m'arrête pour marcher un peu. Pas beaucoup d'intérêt à vrai dire. Des magasins, des bureaux, des hommes en cravates et des femmes en tailleur. Parfois, on rencontre des constructions marrantes comme un restaurant en forme de château genre Disney. On se demande ce que ça fout là ? Je m'arrête déjeuner dans un restaurant qui a une terrasse à l'étage. Le menu est toujours pareil. Soupe de légumes, poulet avec riz et un bout de pastèque. La bonne bouffe commence à me manquer sérieusement. Je vais me reposer un peu dans un petit parc. J'observe les gens. Des jeunes garçons en costume sifflent toutes les minettes qui passent. Elles rigolent, moi aussi. On n'est pas chez les latinos pour rien. Je reprends mon bus à touristes pour retourner dans mon vieux quartier. Finalement, j'ai bien fait de crécher là. C'est quand même plus sympa.

mardi 15 mai 2012

La basilica del Voto

Je ne sais pas trop par où commencer car le centre historique de Quito regorge de monuments à voir. C'est dans ce quartier que se trouvent les gens les plus défavorisés. Les indiens, les métisses et les noirs, notamment. Les riches habitent plutôt le quartier moderne. Au début, je déambule un peu au hasard. Je passe voir l'église Santo Domingo qui se trouve juste à coté de mon hôtel. Comme toutes les églises ici, elle est chargée d'or plein partout. C'était, à l'époque, une façon pour l'église de montrer sa puissance. Je suis toujours surpris, lorsque je rentre dans une église en amérique du sud, de voir le nombre de fidèles qui vient prier à toute heure de la journée. La religion tient ici une place beaucoup plus importante que chez nous. Je continue ma balade un peu plus loin jusqu'au couvent San Francisco. C'est le plus grand couvent d'Amérique. Il est situé sur une jolie place pavée, entourée de belles maisons coloniales. Je vais visiter l'intérieur. On me demande si je veux un guide ? Pourquoi pas ! Une charmante jeune fille me fait donc la visite pour moi tout seul. J'aurai peut-être dû m'en passer car, à travers les tableaux, elle me récite toute l'histoire de Saint François d'Assise. J'ai l'impression d'être au catéchisme. Certes, il y a parfois des choses intéressantes, mais au bout d'une heure, j'en ai vraiment marre. Par contre, l'avantage, c'est qu'elle me montre des salles à l'étage que je n'aurais jamais trouvé tout seul. Malheureusement, les photos sont interdites. J'en négocie une discrètement pour prendre l'église vu d'en haut depuis le choeur où se réunissent les frères pour chanter et prier. A la fin de la visite, je la remercie et lui glisse une pièce. Elle a eu du mérite d'avoir à faire à un mécréant comme moi. Je sors du couvent et continue ma balade. Au loin, j'aperçois deux immenses tours d'une église perchée sur une colline. C'est la basilique del Voto. Je me dis que de là-haut, il doit y avoir une belle vue sur la ville. Je m'y rends donc. Ils ont mis plus d'un siècle à la construire. L'inauguration a eu lieu récemment. De loin, elle a de la gueule. De près, c'est différent. Tout est mal fini. On voit les imperfections de la construction. On a l'impression que ça a été terminé à la va-vite. On peut dire que c'est même carrément moche. Mais elle a un grand avantage, c'est qu'on peut monter tout en haut. Il y a même un ascenseur. Le point de vue sur la ville est magnifique. J'y reste plus d'une heure. Il y a une petite passerelle qui permet de passer au dessus de la nef pour se rendre en haut de la flèche. En fait, on a l'impression que tout est accessible. Ils ont même prévu un bar au premier étage. J'en profite pour prendre une bière et un sandwich en admirant la vue par la baie vitrée. J'aime bien ces endroits. On peut même visiter l'endroit où est installé le mécanisme des horloges. J'ai passé un bon moment là-dedans. Je redescends et continue de flâner dans les rues. On ne peut pas dire que Quito est une splendeur mais elle n'est pas désagréable. De toute manière, j'aurai toujours du mal avec les villes quadrillées à angle droit ; le cas de toutes les villes américaines.

lundi 14 mai 2012

En route vers Quito

Quito est à peine à 70 kilomètres de Latacunga. La route qui y mène est une quatre voies, voire six voies par moment. Une autoroute en quelque sorte. Malheureusement, le temps est couvert. On voit a peine les sommets environnants. Dommage. La vallée dans laquelle nous circulons est entourée de volcans dont la plus part sont encore en activité. Quito est la deuxième capitale la plus haute du monde, après La Paz. Nous sommes à 2 850 mètres d'altitude. Les nouveaux arrivants ont normalement besoin de s'acclimater. Pour moi, pas la peine. Ça fait longtemps que je me suis adapté à l'altitude. Je trouve un hôtel dans le vieux quartier de Quito. D'habitude, les touristes vont dormir dans le quartier moderne mais moi je préfère la vieille ville. Les hôtels sont plus miteux mais plus authentiques. Et puis, on est proche de tous les monuments à voir. Mon hôtel sent le vieux et la cire mais ma chambre a une très belle vue sur les toits de la ville et sur les collines environnantes. Un petit couple de vieux aveugles chantent juste sous ma fenêtre. Ils sont mignons comme tout. Je vais faire un petit tour de reconnaissance en ville. Comme le temps est gris, il fait sombre. Je ne prends pas beaucoup de photos. J'espère que demain la météo sera plus propice.

dimanche 13 mai 2012

El parque de Cotopaxi

Ce matin, je suis hésitant. J'ai l'intention d'aller visiter le parc de Cotopaxi, mais vu le temps pourri, je ne suis pas sur que se soit une bonne idée. D'un autre coté, il n'y a rien à faire à Latacunga. On est dimanche, tout est fermé. Finalement, je décide de bouger. Après tout, le parc n'est qu'à une demi-heure de bus. Si la météo ne s'arrange pas, je reviendrai. Ça m'aura fait une petite balade dominicale. Je prépare donc mon petit sac et me rends à la gare routière à pied. Les rues sont désertes. Même la gare routière, d'habitude si grouillante, est calme. Pour se rendre au parc, il faut prendre un bus qui va à Quito et demander qu'on nous arrête sur la route près de l'entrée du parc. Ça tombe bien, des bus qui vont à Quito, y en tout le temps. Je suis le seul à descendre à l'arrêt. Il y a là un taxi qui attend. Il me propose de m'emmener à l'entrée du parc pour une somme déraisonnable. Je lui fais comprendre que je préfère trouver une autre solution. Je vais me renseigner un peu plus loin dans une petite auberge qui ressemble à un chalet suisse. Là, on me dit qu'il faut attendre qu'une camionnette passe et nous propose ses services. Il n'y a pas d'autres solutions, à part y aller avec son propre véhicule. Je vais dons attendre près de la route dans un petit cabanon abandonné. Il ne pleut pas mais ça menace sérieusement. Au bout de dix minutes à peine, arrivent une camionnette puis un jeune touriste argentin. Il s'appelle Alejandro, il est de Buenos Aires. Son accent portenos est horrible. J'ai beaucoup de mal à le comprendre. Le chauffeur de la camionnette s'appelle Victor. Il est guide. Il nous propose de nous emmener jusqu'au refuge en visitant les environs pour 25 dollars. C'est raisonnable. Nous acceptons. Le Cotopaxi est le plus haut volcan du monde en activité. Il culmine à 5 897 mètres d'altitude. On peut le gravir en deux jours. Nous, si le temps le permet, on va juste se contenter d'aller au refuge qui se situe à 4 810 mètres. Une fois l'entrée du parc passé, nous grimpons doucement dans les nuages. Là aussi, ils refont la route. La vue n'est malheureusement pas terrible. Victor et Alejandro sont très gentils. Nous sympathisons rapidement. Alejandro nous fait rire en se moquant des chiliens régulièrement. Ça fait des lustres que les chiliens et les argentins ne peuvent pas se piffrer. Nous nous arrêtons quelques instants dans le petit musée du parc. Il n'est pas passionnant mais de tout manière, dehors, c'est pas mieux. On y apprend l'histoire du volcan. Puis nous montons jusqu'au parking du refuge. Nous sommes dans les nuages. Il pleut et il y a des rafales de vent froid. Il y a pas mal de véhicules garés. Les gens attendent à l'intérieur que le temps soit un peu plus clément pour sortir. J'ai complètement oublié d'emporter mes gants et mon bonnet. Je n'avais pas prévu cette température. J'ai vraiment froid. J'hésite à monter là-haut. Heureusement, Victor me prête des gants et une polaire supplémentaire. J'ai l'air d'un clown mais faudra faire avec. Nous commençons l'ascension. Il faut gravir une immense dune de cendre. C'est un peu comme marcher sur du sable. Ce n'est pas très agréable. Avec le vent, on s'en prend plein les bronches. Alejandro a un peu de mal à monter. Il a le mal de l'altitude. Moi ça va, à part le manque de souffle. Il faut marcher lentement et faire des pauses fréquentes. Parfois, je me demande à quoi ça sert d'aller là-haut. On y voit rien. Il faut une petite heure pour parvenir au refuge. On ne l'aperçoit que trente mètres avant. Le brouillard est toujours là et pas d'éclaircie à l'horizon. J'attends mes deux compères au chaud à l'intérieur. Il n'y a pas grand monde. Lorsqu'enfin ils arrivent, nous prenons une tasse de maté de coca bien chaud. Ça fait un bien fou. Ils me disent avoir vu un renard sauvage. Alejandro me montre la photo. Effectivement, grâce au brouillard, on peut rencontrer des animaux par surprise. Puis, après avoir repris notre souffle, nous redescendons. C'est beaucoup plus facile. Par chance, on entraperçoit, entre deux nuages, les neiges du volcan. Puis, une belle vue sur la vallée. Au moins, on aura vu quelque chose. Nous retrouvons la camionnette au parking puis allons jusqu'à un lac de volcan où se sont réfugiés plein de jolis oiseaux. Le ciel s'éclaircit un peu, juste le temps de prendre quelques photos. Mais il est déjà tard et ça manque de lumière. Nous redescendons. Sur la piste, nous croisons une biche devant des broussailles. Elle nous observe. On a le temps de la prendre en photo, puis elle s'enfuit. Victor nous dit qu'on a eu de la chance. Ce n'est pas fréquent d'en voir. Lorsque nous arrivons en bas, nous déposons Alejandro sur la panaméricaine. Il doit arrêter un bus pour Quito. Ce n'est pas facile car ils sont tous archi complets. C'est un retour de week-end chargé. Le trafic est très dense. Au bout d'une dizaine de minutes, il arrive enfin à en arrêter un. Victor qui retourne sur Latacunga me raccompagne jusqu'au centre ville. Les rues sont toujours aussi désertes. Par chance, je trouve une pizzeria d'ouverte. J'ai faim car je n'ai mangé que des gâteaux secs aujourd'hui. Finalement, malgré le temps pourri, j'ai passé une bonne journée.

samedi 12 mai 2012

La laguna Quilotoa

Finalement, j'ai demandé à changer de chambre. La vue sur la place est jolie mais il y a vraiment trop de bruit. J'ai eu l'impression que les cloches de la cathédrale étaient accrochées au-dessus de ma table de chevet. Et je ne parle pas de la circulation. Même avec les boules Quiés, c'était infernal ! C'est comme si il n'y avait pas eu de vitre aux fenêtres. On me trouve une chambre beaucoup plus calme sur l'arrière. Je prends mon petit déjeuner rapidement, puis je vais à la gare routière à pied pour prendre un bus qui m'emmènera à Zumbahua, situé à 70 kilomètres à l'ouest de Latacunga, puis à Quilotoa, 12 kilomètres plus loin. On peut y voir un lac de cratère impressionnant. Et puis la région est parait-il très jolie. Le bus est rempli de gens en habit traditionnel car, le samedi, c'est le grand marché à Zumbahua. Il y a aussi quelques touristes comme moi. J'ai réussi à occuper le siège à coté du chauffeur. C'est royal pour les photos. La route monte sérieusement dans la sierra. Ils sont en train de la refaire complètement. Nous croisons de gros travaux de terrassements. Parfois, il faut attendre quelques dizaines de minutes pour que les pelles remplissent les camions. Le président Rafael Correa a entrepris depuis quelques années de refaire toutes les routes du pays. Enorme chantier. Mais dans quelques temps, l'Equateur aura très certainement le meilleur réseau routier d'amérique du sud. Les paysages sont splendides. Belles montagnes couvertes de patchwork de champs cultivés. Le temps est mitigé mais le soleil apparaît de temps en temps. Le bus met deux heures pour arriver à Zumbahua. Le village est en effervescence à cause du grand marché. Il est très coloré grâce notamment aux vêtements traditionnels des paysans. Le bus s'arrête quelques minutes pour déposer les passagers puis repart. Il faut encore monter jusqu'en haut d'un immense cratère où se trouve le petit village de Quilotoa. Il fait frais, nous sommes à 3 900 mètres d'altitude. Le panorama sur le lac turquoise est superbe. Un cratère circulaire presque parfait. Il n'y a pas beaucoup de touristes, tant mieux. Je déjeune dans un petit restaurant tenu par une communauté d'indiens. Ce n'est pas de la grande cuisine mais, au moins, on sait que l'argent va profiter à la population locale. Après le déjeuner, je descends en bas du cratère par un petit chemin de muletier. C'est une très jolie balade. Il faut à peine une demi-heure pour descendre. En bas, il fait bon, on se baignerait presque. La remontée est plus ardue. Ça grimpe sec. Pour les fainéants, il y a la possibilité de remonter en cheval. De retour là-haut, je retrouve un bus qui m'emmène jusqu'à Zumbahua. Le chauffeur me pose plein de question sur la France. Il n'a que 47 ans mais déjà 7 enfants. L'aînée à 30 ans. Il ne chôme pas. Il me dépose au centre du village. Le marché touche à sa fin. Apparemment, il n'y a plus de bus qui partent pour Latacunga. Il faut remonter à pied sur la panaméricaine pour en chopper un qui passe par là. A peine arrivé sur la route, je tombe sur une camionnette qui me propose de m'emmener pour 20 dollars. Je le remercie en lui disant que je préfère attendre un bus qui ne coûte que deux dollars. Il me répond qu'à cette heure-ci, il risque de ne plus y en avoir. Tant pis, je tente le coup. A peine est-il parti que j'en aperçois un au loin. Il va bien à Latacunga. Comme quoi, ça valait le coup d'attendre. Il est rempli à craquer. Des gens qui rentrent du marché. Le retour est un peu plus rapide qu'à l'aller car les ouvriers de la route ne travaillent plus à cette heure. La route n'est plus bloquée. Nous arrivons dans la nuit. Je retrouve mon hôtel pour une bonne nuit.

vendredi 11 mai 2012

Latacunga

Me voilà reparti vers le nord. Les distances ne sont pas très importantes en Equateur. Il me faut à peine deux heures pour rejoindre Latacunga, à une centaine de kilomètres de Banos. La route est excellente. C'est une quatre voies à partir d'Ambato. Latacunga n'est pas une ville très intéressante mais c'est un passage obligé si on veut visiter le lac de Quilotoa et le parc du volcan Cotopaxi. Je m'arrête d'abord dans un hôtel près du centre. Mais les chambres sont tellement lugubres que je préfère aller voir ailleurs. Je tombe sur l'hôtel Cotopaxi situé sur la place centrale. Il est quelconque mais on me présente une chambre avec une vue magnifique sur la place. Elle est un peu bruyante mais tant pis. Je pourrai prendre des photos depuis ma fenêtre. Je passe voir des agences pour connaitre les circuits qu'ils proposent. C'est terriblement cher. Je leur demande pourquoi, en Equateur, c'est trois fois plus cher qu'au Pérou ? Ils me répondent que c'est parce que je suis tout seul. Tu m'étonnes ! Avec les prix qu'ils pratiquent les touristes ne doivent pas se bousculer. Tant pis, j'irai par mes propres moyens. C'est plus compliqué mais ça me coûtera dix fois moins cher. Je vais visiter la ville. Rien d'extraordinaire.

jeudi 10 mai 2012

Retour vers Banos

Voilà, j'ai fais mon petit tour en Amazonie, je suis content. Mais je ne vais pas trop m'attarder car il y a encore plein de choses à voir là-haut, sur la montagne. Je dis une nouvelle fois au revoir aux grenoblois qui, eux, veulent rester quelques jours dans la région. Et, si possible, dormir dans un village indien. Il se peut qu'on ait encore l'occasion de se revoir. Comme la route principale du village est coupée par une tranchée en cours de travaux, les bus passent par le chemin juste devant l'hôtel. J'attends donc le prochain tranquillement installé sur la terrasse. Même route que la dernière fois mais en sens inverse. Nous remontons dans la montagne et retrouvons les nuages et la fraîcheur. Quatre heures de voyages qui passent relativement vite. Je retrouve les touristes, mon hôtel et mes affaires laissées en dépôt.

mercredi 9 mai 2012

Le fleuve Napo

Pour aller faire un tour en bateau sur le fleuve, il faut négocier ferme. Ici, les prix sont exorbitants, surtout si on est blanc de peau. Comme les touristes veulent absolument aller voir des villages indiens perdus dans la forêt, les gens du coin ont compris qu'il y avait du pognon à se faire. Ils proposent des excusions pour aller voir des villages bidons où les habitants se déguisent en habit traditionnel et font les zouaves pour le plus grand plaisir des appareils photos. On leur explique que ce genre de visite ne nous interesse pas du tout et que nous préférons aller naviguer sur le fleuve pour voir la végétation. Rien à faire. Même la plus basique des excursions coûte une fortune. En bons français, on essaye de gruger en allant directement demander aux bateaux du port. On sent de la gêne dans le regard lorsqu'on nous répond qu'ils n'ont pas le droit de prendre des touristes. On doit forcément passer par une agence. Au loin, on s'aperçoit qu'on est surveillé. C'est clair, le système est vérrouillé. On n'est coincé. Nous négocions donc au plus juste avec l'agence officielle du port. On leur fait comprendre qu'on a pas beaucoup d'argent. Ils nous proposent donc de nous emmener en bateau jusqu'à un petit musée un peu plus loin sur la rive, situé à une demi-heure de navigation. D'accord ! Ça nous fera toujours une petite balade en bateau. Nous embarquons donc tous les trois sur une pirogue à moteur. Moteur qui ne fait pas de bruit. J'apprécie. Sur l'eau, il fait frais, presque froid. Nous croisons plusieurs orpailleurs qui cherchent de l'or dans la rivière. Il parait qu'on en trouve un peu. Nous arrivons assez vite au petit musée. On s'attend à une arnaque de plus. Mais non, c'est un petit musée local sans prétention mais très sympa. Un jeune guide nous présente les différentes plantes médicinales que l'on peut trouver dans la forêt et certains animaux en captivité. Il y a aussi une pièce où sont exposés tous les différents pièges dont se servent les indiens pour capturer les animaux comestibles. Beaucoup sont ingénieux. C'est intéressant. Puis nous rentrons à Misahualli en pirogue. Des enfants des petits villages au bord des rives se baignent dans le fleuve. Ils nous saluent. L'expédition n'aura duré que deux heures mais on s'est bien amusé. Comme il est déjà 13 heures, nous faisons la tournée des restos de la place pour savoir ce qu'ils proposent de bon au menu. Pas grand chose et très cher. On se rabat sur un menu classique. Soupe de patates, poisson frit et riz. Ah, j'oubliais le jus de fruit. Sieste sur la terrasse de l'auberge. Dans l'après-midi, Aurélie et Philippe partent à Téna en bus pour aller chercher de l'argent. Ici, il n'y a pas de distributeur. Et comme tous les soirs, il pleut.

mardi 8 mai 2012

Puerto Misahualli

S'il n'y avait pas eu ce gros camion qui a fait un vacarme sous mes fenêtres à 6 heures du mat, j'aurais passé une très bonne nuit. Un calme absolu avec seulement les petits bruits apaisant de la forêt et la rivière qui coule dans le fond. Il fait chaud et humide dès le début de la journée. Ça promet. Je vais vadrouiller un peu dans le village et me renseigner sur ce qu'on peu faire dans le coin. Il y a bien quelques agences de voyage mais tout ce qu'ils proposent est très cher. On m'avait prévenu, l'Amazonie, c'est pas donné. Aujourd'hui, je préfère aller me balader tout seul. Il y a quelques pistes qui permettent de se promener depuis le village. On me confirme qu'il n'y a aucun risque. Effectivement, durant ma promenade, les gens sont charmants. Parfois, je leur demande ma route et ils me répondent très gentiment. Je longe d'abord le fleuve par une piste toute défoncée jusqu'à un autre petit village où il y a un pont suspendu qui permet de passer de l'autre coté de la rive. Un peu plus loin, on peut admirer un arbre immense. Une sorte de fromager. Le plus étonnant, c'est qu'il est tout seul. Je rentre dans la forêt pour aller le photographier de plus près. Je scrute bien le sol. Ça grouille de partout là-dedans. Je vois d'immenses toiles d'araignée. Je ne voudrais pas me trouver en face de celles qui les ont tissées. Puis je continue la piste. Je ne sais pas trop où elle mène. Je n'ai pas de carte. Au loin, j'aperçois une petite colline avec deux antennes à son sommet. De là-haut, il y aura certainement un point de vue sur les alentours. J'y vais. Autour de moi, des centaines de bruits différents, insectes, oiseaux, ruisseaux, craquement de branches. Il y a du monde apparemment. De nombreux papillons m'accompagnent. Il y en a de toutes les couleurs. Il ne sont pas farouches. Certains se posent même sur moi. Arrivé au sommet, dégoulinant de sueur, j'ai droit à un magnifique panorama sur la forêt avec au loin le fleuve Napo. Au retour, j'arrête une moto pour lui demander si je ne peux pas couper par un chemin plus court pour retourner à Misahualli. Il me répond que je n'ai pas le choix et devrais emprunter la même piste car il n'y a qu'un pont sur la rivière. Bon, ben, je n'ai plus qu'à me retaper tout le chemin dans l'autre sens. J'arrive à Misahualli dans l'après-midi, bien crevé. Comme j'ai faim, je demande à un resto ce qu'on peut me servir à cette heure. On me propose une salade de tomates et d'avocats avec des coeurs de palmiers. Mais des vrais, pas en boites. Ça n'a rien à voir. C'est délicieux. Sur la place du village, il y a des dizaines de singes qui font les cons. Ils sont marrants. Je m'amuse à les prendre en photo. Parfois, on dirait qu'ils posent devant l'objectif. Dans la soirée, alors que je me repose tranquillement sur la terrasse devant le fleuve, je vois débarquer Aurélie et Philippe. Décidément, on ne se quitte plus. Demain, on va se renseigner pour aller faire un tour de bateau sur la rivière.

lundi 7 mai 2012

L'Orienté

Au Pérou, on appelle l'Amazonie "la Selva". Ici, en Equateur, on l'appelle "l'Orienté". En fait, il n'y a que le nom qui change. C'est la même chose. Mêmes paysages, forêts denses, cours d'eau immenses, air gorgé d'humidité, chaleur moite, ciel voilé la plus part du temps, pluies fréquentes surtout en fin de journée, moustiques bien sur, comment les oublier ces saloperies. Et puis surtout, ce qui impressionne le plus, ce sont tous ces bruits d'animaux, d'insectes et d'oiseaux qu'on entend en permanence. Ça doit fourmilier là-dedans. Me voilà donc parti pour l'Orienté. En fait, il n'est pas très loin. La première ville d'Amazonie, Puyo, se trouve à 70 kilomètres de Banos. Mais Puyo est au pied des Andes. Je veux aller un peu plus loin, à Puerto Misahualli, au coeur de la forêt, au bord du fleuve Napo, affluent de l'Amazone. Je dis au revoir aux grenoblois. Comme je repasserai par Banos, je laisse un gros sac à la consigne de l'hôtel avec dedans mes affaires de froid dont je n'aurai aucune utilité en bas. Quel plaisir de voyager avec un petit sac tout léger ! La route ne fait que descendre. Je retrouve les lieux que nous avons visité hier en vélo. Toutes les attractions sont fermées. Elles ne doivent fonctionner que le week-end. Rio Verde est désert. Plus la route descend, plus les montagnes rapetissent et plus la chaleur monte. A Puyo, ce ne sont plus que des petites collines d'une dizaines de mètres de hauteur tout au plus. Après Puyo, nous longeons les Andes vers le nord jusqu'à Tena. A notre droite, les sommets des Andes couverts de nuages et à notre gauche la forêt amazonienne à perte de vue, jusqu'au Brésil et l'Atlantique. On aurait pu penser que la route serait droite, mais non, elle tourne quand même. Sans doute pour éviter les cours d'eau et les marécages. Arrivés à Tena, au bout de trois heures de voyage, il faut que je trouve un autre bus pour m'emmener à Misahualli. Je dois changer de gare routière. Heureusement, elle se trouve à seulement 500 mètres de là. Il y a un bus qui part dans un quart d'heure. Il est tout pourri. A l'intérieur, ambiance locale. Très locale. J'adore ! J'ai droit aux sourires et à la gentillesse des gens. La chaleur moite donne la sensation d'avoir une pellicule de sueur en permanence sur soi. On respire moins bien. Mais bon, ça fait du bien de changer un peu d'atmosphère. La route n'est pas bien longue. Il faut à peine une demi-heure pour parcourir les 20 kilomètres qui nous séparent de Misahualli. Nous pénétrons dans la vraie forêt vierge. Un peu avant le village, je trouve une auberge, el albergue espanol, assez sympa qui donne sur le fleuve Napo. Malheureusement, ma chambre n'a pas de vue directe. Dommage. Je vais faire un petit tour en ville. C'est vraiment pas grand. Une petite place de village avec autour quelques petits hôtels-restaurants et des petits commerces. Il y a une petite plage qui sert de port d'où partent les pirogues à moteur. Un peu plus loin, un grand pont suspendu qui traverse le fleuve. J'irai faire un tour demain. La pluie commence à tomber. Et ici quand il pleut, ça tombe. Incroyable la quantité de flotte qui dégringole. Tout devient inondé très rapidement. Ca se calme au bout d'une heure. Je dîne au resto de l'auberge. Des spaghettis pas terribles et chères. De toute manière, tout est cher ici. Je passe la soirée sur la terrasse en bois à surfer sur internet en admirant le fleuve qui s'écoule inlassablement...

dimanche 6 mai 2012

Rio Verde

La pluie, encore la pluie... Toute la nuit il a plu et ce matin ça continue. Pour le vélo, ça parait un peu compromis. Je vais prendre mon petit déjeuner avec les grenoblois sur la terrasse de leur hôtel qui a une belle vue sur la ville. On décide d'attendre un peu pour programmer la journée. En général, vers 10 heures, il s'arrête de pleuvoir. On est dimanche et les rues sont pleines de touristes équatoriens venus passer le week-end à Banos. C'est l'avantage d'un petit pays comme l'Equateur, on peut aller voir la mer, la montagne et la jungle dans la même journée. Comme le réseau routier est plutôt bon, c'est d'autant plus facile. A 11 heures, il ne pleut plus. Mais les nuages sont toujours là. On hésite. Mais on se dit que c'est tout de même mieux d'aller se balader que de rester enfermé toute la journée. Nous allons donc louer des vélos et nous voilà partis sur la route de Rio Verde. Ça descend presque tout le temps. C'est comme ça que je conçois le vélo. Le problème, c'est qu'il faut emprunter la route goudronnée qui est très passante. C'est l'axe principal entre la mer et l'Orienté. Heureusement, nous ne sommes pas obligés de prendre les tunnels. Ils ont conservé les anciennes routes qui contournaient les montagnes pour les vélos. La route longe les gorges du rio Pastaza. Il y a de jolies cascades tout le long. Comme c'est le week-end, il y a des activités sportives partout. Saut à l'élastique, descente le long d'un fil d'acier au-dessus du rio, promenade dans les arbres, etc... Nous nous arrêtons pour regarder, c'est comme un spectacle. Ça fait des pauses sympas. Au détour du chemin, nous nous arrêtons dans un petit boui-boui au bord du ravin tenu par un écolo qui nous explique ce qu'il connaît de la flore du coin. Comme il est sympa, nous décidons de manger une soupe chez lui. Un peu légère la soupe, un morceau de poulet dans du bouillon. Il nous demande 3 dollars chacun. Ecolo sympa mais un peu arnaqueur sur les bords. On aurait du demander le prix avant. Heureusement, Aurel lui fait comprendre qu'il exagère un peu. On finit par négocier à 2 dollars la soupe. Et c'est encore cher payé. Nous reprenons la route, toujours aussi belle, et arrivons au village de Rio Verde. L'endroit est très touristique. On ne s'attendait pas à ça. Des gens font de la barque sur un petit lac. Il y a des petits restos et des boutiques de souvenir partout. On attache nos vélos dans un coin. Nous en profitons pour aller manger une truite. Le bouillon de l'écolo n'a pas suffit à nous caler. On a encore faim. Puis nous allons faire un tour sur le site d'El Pailón del Diablo. Il y a un petit kilomètre de marche pour aller voir une cascade. On n'est pas tout seul sur le chemin. Mais il est très joli. Il descend vers le rio jusqu'à une immense cascade. Il y a un petit chemin où il faut pratiquement ramper pour accéder derrière la chute. Impressionnant ! Des énormes quantités d'eau tombent juste au-dessus de nos têtes. Difficile de prendre des photos. On est vite trempé par les nuages d'eau. Il y a un vacarme assourdissant. On ne s'attendait pas à tel spectacle. Vraiment génial. Au retour, on peut passer sur une passerelle au-dessus du rio. Ça bouge, c'est marrant. Le soleil est de retour. On a bien fait de venir. En remontant, Philippe et Aurel me montre plein de fleurs dans la forêt que je n'aurais jamais vu sans eux. C'est pas de chance d'être daltonien. De retour au village, nous chargeons les vélos dans un petit camion qui nous remonte à Banos pour un petit prix. Le soir nous dînons ensemble sur la terrasse de leur hôtel. Aurel a préparé une omelette, Philippe une salade et moi je suis allé acheter une bouteille de vin pour fêter la fin des élections en France.

samedi 5 mai 2012

Ojos del Volcan

Ce matin, il pleut pas mal. Les nuages sont très bas. Pas la peine de se lever, autant faire la grâce mat. Je me rendors. Vers 9 heures, la pluie s'arrête mais les nuages sont encore très présents. Que faire ? Je voulais aller louer un vélo pour aller faire un tour à Rio Verde, sur la route de l'Oriente. Mais si c'est pour me prendre la flotte, ça ne vaut peut-être pas le coup. J'attends un peu que ça se dégage. Je vais prendre un petit déjeuner dans le petit resto de l'hôtel. La couche nuageuse remonte petit à petit. Je décide de prendre le risque. Je prépare mon petit sac et sors en fermant la porte de ma chambre. Et juste à ce moment là, qui vois-je ? Aurélie et Philippe ! Quelle surprise ! Je leur avais donné l'adresse de mon hôtel par mail au cas où ils viendraient à Banos. Ils sont arrivés hier soir. Je leur propose de venir avec moi à Rio Verde mais ils sont moyennement emballés. Ils veulent d'abord changer d'hôtel. Ils n'apprécient pas trop celui dans lequel ils sont descendus car il est rempli de jeunes routards américains un peu bruyants. Ils préféreraient marcher un peu aujourd'hui et faire la virée en vélo demain. Soit, comme la météo est incertaine, c'est sans doute plus raisonnable. Ils vont donc changer d'hôtel et nous nous donnons rendez-vous au marché à midi pour déjeuner ensemble. J'aime bien manger dans les marchés. C'est souvent bien meilleur et plus frais que dans les restaurants. Et c'est surtout beaucoup moins cher. Il y a plusieurs stands. On choisit ce qu'on veut manger et on s'installe sur des bouts de tables avec d'autres convives. C'est à la bonne franquette. Philippe et moi avons choisi du porc grillé, Aurel a préféré du bon poulet fermier. On se régale. Nous changeons de stand pour aller boire un grand verre de jus de fruit. On choisit ses fruits, on nous les mixte et on les boit tranquillement assis sur des tabourets. Que des bonnes vitamines ! Une fois le festin terminé, nous sortons de la ville par le grand pont qui enjambe le rio Pastaza. Les gorges du rio sont impressionnantes. Plusieurs maisons sont construites àflancs de falaises. Faut pas avoir peur. Nous allons nous promener sur le versant opposé au volcan. Tout en haut de la montagne, il y a des antennes. Il parait que de là-haut, la vue sur la vallée et le volcan est magnifique. Enfin, quand il n'est pas dans les nuages, ce qui est rare. Nous montons donc par une petite route assez raide. Les panoramas sont très jolis. Mais les nuages sont de plus en plus menaçants. Il y a des petites gouttes de pluie qui tombent de temps en temps. Philippe et Aurélie sont très observateurs. Grâce à eux, j'arrive à repérer des oiseaux, des fleurs ou des fruits sauvages. Ça me permet de prendre de bonnes photos. Tous les deux sont vraiment très gentils. Toujours positifs. C'est très agréable de se balader avec eux. Au bout de deux petites heures, nous arrivons enfin au mirador "Ojos del Volcan" (les yeux du volcan). Il parait que par temps clair, la vue sur le volcan est magnifique. Ce ne sera pas pour aujourd'hui malheureusement. L'air de rien, nous avons gravi 900 mètres depuis Banos. Au mirador, il y a une petite ferme qui propose des boissons. On s'offre une grande bouteille de bière pour nous trois. Mais la pluie menace sérieusement. Nous ne trainons pas trop. Pour ne pas reprendre la même route qu'à l'aller, nous empruntons un chemin de terre qui retourne à Banos mais pas l'autre versant. Lorsque nous arrivons près d'une petite cascade, nous découvrons durant quelques minutes le sommet du volcan Tungurahua entre deux nuages. Au moins, on pourra dire qu'on l'a vu. Puis nous descendons d'un pas rapide pour éviter d'être pris dans une averse. Arrivés en bas près du rio, nous croisons un taxi. Comme la route est passante, nous lui demandons de nous ramener à Banos. Finalement, nous avons évité la pluie. Je quitte Aurélie et Philippe qui veulent aller faire des courses. Nous nous donnons rendez-vous demain matin. Ce soir, il pleut averse.

vendredi 4 mai 2012

Runtùn

C'est parti pour une randonnée sur le volcan Tungurahua. Le temps n'est pas génial mais il ne pleut pas. Je grimpe d'abord jusqu'au mirador Bellavista. Le chemin est assez raide mais relativement facile. En montant, on a une vue plongeante sur la ville. Magnifique. A mi chemin, je découvre la construction inachevée d'une maison avec une vue exceptionnelle sur la vallée. Je rêve d'habiter un endroit pareil. Arrivé au mirador, la vue est splendide. Je discute un peu avec une nana qui fait son jogging. Elle est quelques temps à Banos pour son boulot de guide. Elle est partie d'en bas à 5 heures ce matin. Là, elle redescend pour aller travailler. Quelle pêche ! Après une petite pause pour admirer le panorama, je reprends le chemin vers le village de Runtùn, situé à 500 mètres plus haut. Le sentier n'est pas très intéressant en fait car il passe dans un petit ravin entouré de végétation. On ne voit pas grand chose. Dommage. Runtùn est un petit village d'agriculteurs. Tout autour, il y a des serres recouvertes de plastic pour cultiver des tomates et des fruits. Ça gâche un peu le paysage mais faut bien bouffer. A force de monter, je m'approche sérieusement des nuages. Il parait que ce n'est pas tout à fait autorisé d'aller se balader dans ce secteur. Les risques d'une éruption sont toujours présents. Il peut péter d'un moment à l'autre, ou jamais. On ne va pas tenter le diable. Je redescends tranquillement jusqu'à une petite auberge. Apparemment, elle est fermée. Il n'y a personne. J'en profite pour grignoter un peu des gâteaux secs et boire un peu d'eau que cette fois-ci je n'ai pas oublié d'emporter. Après une petite halte d'une demi-heure, je redescends en direction de la vallée. Je navigue un peu à vue pour éviter de reprendre le même chemin. Je vois des traces de chaussures sur le sentier. Il doit bien mener quelque part. En tout cas, il descend. C'est déjà ça. Je me trompe de direction de temps en temps, mais dans l'ensemble, ça se passe plutôt bien. Au détour du chemin je tombe sur un restaurant-hôtel de grand luxe, le Luna Runtùn, qui domine toute la vallée. Incroyable ! L'endroit est magique. Je rentre dans le resto. Il n'y a personne. C'est sans doute fermé ? Quelques tables devant des grandes baies vitrées et deux serveurs qui attendent. Je leur demande si je peux manger quelque chose. Bien sur. On me tend une carte des menus. Je tente un taboulé de quinoa maison. Je m'installe à une table avec une vue plongeante sur Banos. Je pourrais passer des heures à regarder cette vue. C'est fascinant, comme un feu de cheminée. J'attends un petit quart d'heure qu'on m'amène mon plat. Un vrai délice. Succulent ! Je me dis que j'ai quand même une sacrée chance de me trouver là. Ça fait parti des moments qu'on ne peut pas oublier. C'est ça le vrai luxe. Et pour un prix tout à fait correct en plus. Une très bonne adresse à retenir. Après une petite heure passée dans ce lieu merveilleux, je reprends mon chemin. Je longe le flanc de la montagne pour me rendre au mirador de la Virgen. Le sentier est magnifique. Il descend doucement jusqu'à une statue de la vierge qui surplombe la ville. Elle est très moche, la statue. Puis on redescend en ville par des marches d'escalier, sûrement utilisé pour les processions religieuses. Je retrouve mon hôtel bien fatigué, mais quelle belle balade ! A la tombée de la nuit, les nuages disparaissent soudainement. Le ciel est devenu tout clair. Je me précipite vers le pont d'où, parait-il, on peut apercevoir le sommet du volcan. J'arrive à le voir encore entouré de quelques nuages. Malheureusement, la nuit tombe vite. Il fait trop sombre pour le prendre en photo. Une autre fois, peut-être.

jeudi 3 mai 2012

Banos

Banos est une station thermale réputée en Equateur. Elle est située dans une vallée dominée par des hautes montagnes verdoyantes où coulent des sources d'eau chaude aux propriétés curatives. Elle se trouve juste sous le volcan Tungurahua qui a explosé en 1999. La ville a alors été complètement évacuée. Le volcan est toujours en activité et peut se réveiller n'importe quand. On croise les doigts. Banos est aussi sur la route qui mène en Oriente (amazonie). Ça tombe bien, c'est là que je veux me rendre. Je vais donc à la gare routière de Riobamba. Je trouve rapidement un bus qui part dans les cinq minutes. Je trouve que j'ai beaucoup de chance avec les bus. Il faut à peine une heure et demi pour nous rendre à Banos. La route est excellente. Nous passons juste à coté du volcan Chimborazo, le plus haut sommet d'Equateur, 6 310 mètres d'altitude. On dit que c'est le sommet le plus éloigné du centre de la terre et donc le plus proche du soleil (car la terre est enflée à l'équateur et aplatie aux pôles). Malheureusement, ce n'est pas la bonne saison pour voir son sommet. Il est noyé dans les nuages. Je prends tout de même quelques photos depuis la fenêtre du bus. Ça fera un souvenir. La route descend gentiment dans une jolie vallée jusqu'à Banos, à 1 800 mètres d'altitude. Banos est tout le contraire de Riobamba. Tout est fait pour le tourisme. Il y a une densité impressionnante d'hôtels, d'agences de voyage, de loueurs de matériels de rando et de restaurants. Une partie des touristes viennent ici pour les bains thermaux, les autres, pour la rando et les sports de montagne. Je crois que je vais me plaire ici. La seule ombre au tableau, c'est qu'il pleut fréquemment en ce moment car nous ne sommes pas loin de l'Amazonie. Je trouve un petit hôtel sympa, un peu à l'écart du centre pour être au calme. Je passe voir l'office du tourisme pour obtenir une carte des chemins de randonnée. On m'en donne une sommaire, mais ça suffira. Les chemins sont parait-il bien balisés. On verra ça demain. Pour le moment, il faut s'abriter car les nuages s'accumulent dans la vallée et la pluie ne va pas tarder à tomber.